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L’ interview de Kamelia Naimi, chargée de mission structuration des ressources financières au sein de la Direction financière chez Bpifrance

Continuer à avancer dans le domaine de la finance du développement et finance durable au sein d’une institution mandatée pour mener des missions d’intérêt général, agir pour le changement et « servir l’avenir » : telles étaient les motivations de Kamelia au moment d’intégrer Bpifrance. Elle revient pour nous sur ses missions ainsi que les ambitions de Bpifrance pour les prochaines années. 

Par Samuel Bellemare, rédacteur pour le M

Bonjour Kamelia, pourriez-vous commencer par vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?

Après un parcours en finance et stratégie au sein du programme Grande Ecole d’EM Lyon Business School, et forte de mes premières expériences de stage et CDD en audit financier, communication financière auprès d’investisseurs institutionnels, microfinance et gestion de projets, j’ai choisi d’orienter ma carrière vers la finance du développement et la finance durable. J’ai commencé par la structuration financière et juridique de projets d’énergie renouvelable au sein de l’Agence marocaine pour les énergies renouvelables (MASEN) à Rabat, avant de rejoindre le domaine Structuration des ressources financières au sein de la Direction Financière de Bpifrance à Paris. 

Pourriez-vous nous décrire votre poste et vos missions ?

Le domaine Structuration de Ressources Financières structure, contractualise et pilote les ressources financières qui permettent à Bpifrance de réaliser ses missions de soutien à l’économie, en innovation, financement, garantie et accompagnement. Le Domaine coordonne également des projets transverses et des diagnostics opérationnels à la Direction Financière liés à la mise en place de nouvelles activités, la conduite du changement et la finance durable. Le poste de Chargée de mission est un poste polyvalent qui nécessite de savoir traiter plusieurs dossiers en parallèle et d’être en interaction continue avec plusieurs parties prenantes internes (les métiers de Bpifrance qui sont nos clients) et les externes (les bailleurs de fonds principalement). 

Auriez-vous un projet qui vous a marqué ?

Toute structuration d’un nouveau produit est singulière et marquante. C’est passionnant d’accompagner les métiers au cours des différentes étapes de la naissance d’un produit jusqu’à sa commercialisation : l’identification d’une faille de marché, la définition des caractéristiques produit nécessaires pour y répondre, la levée des ressources financières, l’analyse du profil de risque associé, la rédaction de la convention afférente, le passage en conformité pour verrouiller tous les risques avant le lancement du produit, le monitoring de la ressource financière en phase de déploiement, ou encore l’animation de la relation bailleur sur la durée de vie du produit. 

Vous travaillez maintenant pour Bpifrance, une entreprise privée à capitaux publics mais vous avez longtemps travaillé dans le privé. Pourquoi le secteur parapublic ?

En sortie d’école, je n’avais pas de vision très claire sur ce que je voulais faire. Mes premières expériences m’ont progressivement aidé à affiner mon projet professionnel, et c’est avec le temps que j’ai compris que le plus important pour moi était de réaliser un travail ayant du sens. Aujourd’hui, mon travail me permet à la fois de capitaliser sur mes expériences antérieures tout en m’outillant pour bénéficier de perspectives dans les domaines qui m’intéressent. Aussi, c’est important pour moi de travailler dans un contexte propice à la rencontre de personnalités inspirantes et inspirées par l’intérêt général, le changement et le développement économique, environnemental et social. Bpifrance en est un bon exemple car en plus de sa mission d’intérêt général, le groupe allie l’ensemble des outils publics tant financiers que d’accompagnement à un mode de fonctionnement privé orienté vers la satisfaction du client et la discipline du résultat.

Pouvez-vous nous en dire plus sur Bpifrance ?

Bpifrance, plus grande banque européenne d’investissement, est une société privée à capitaux publics qui soutient les entreprises françaises de tous secteurs au travers d’une large palette de solutions telles que la garantie, le financement, l’investissement, l’accompagnement, et l’international. Grâce à ses 3500 collaborateurs répartis en 50 implantations régionales, Bpifrance représente un interlocuteur privilégié pour accompagner les entreprises à chaque étape de leur vie et leur assurer croissance durable et compétitivité. 

Pourquoi les entreprises se tournent-elles vers vous plutôt que des banques privées ?

Sur les différents segments d’activité sur lequel elle intervient, Bpifrance a une utilité reconnue pour le financement des phases les plus risquées de la vie et du développement des PME, notamment innovantes. Elle peut faciliter l’octroi de prêts par les banques privées partenaires, prêter elle-même directement et investir dans les entreprises ou dans des fonds de capital-risque. Le groupe répond ainsi à une large palette de besoins que les banques privées ne couvrent pas toujours. C’est le principe de l’additionnalité vis-à-vis des acteurs de marché. Par ailleurs, Bpifrance agissant en appui des politiques publiques conduites par l’Etat et les Régions, sa réactivité et sa proximité du terrain constituent de plus des atouts indéniables. 

Est-ce que la crise COVID vous a remis au centre, ou a accentué, votre rôle d’acteur du financement de l’économie ?

Les différents métiers de Bpifrance ont connu une progression notable de leur activité avec la crise COVID durant laquelle Bpifrance est intervenu comme l’interlocuteur privilégié des chefs d’entreprises sur l’ensemble de leurs problématiques de financement, d’investissement et d’accompagnement. Bpifrance a pris part à la distribution des prêts garantis par l’État (PGE), et a ainsi pu accompagner plus de 68 000 entreprises en 2020 (dont 70% de Très Petites Entreprises et 77 % d’entreprises localisées en dehors de l’Ile-de-France). Bpifrance a su mobiliser les facilités du plan COVID et du plan de Relance afin de donner un nouvel essor au soutien à l’innovation et aux prêts sans garantie, permettant de financer les projets industriels et l’adaptation des entreprises à la transition énergétique. 

Quel(s) rôle(s) joue un organisme comme Bpifrance dans le financement des problématiques actuelles comme la transition écologique, énergétique ou le numérique ?

L’urgence climatique occupe aujourd’hui une place centrale dans la stratégie de Bpifrance. Au travers de son Plan climat, le groupe œuvre notamment à l’émergence et la croissance des greentech, amplifie ses financements et investissements à destination de la filière énergies renouvelable, et accompagne en partenariat avec l’ADEME les entreprises françaises dans leur transition écologique et énergétiqueBanque du climat, le groupe a ainsi comme ambition de soutenir la transition verte de 20 000 entreprises entre 2022 et 2025.

Bpifrance est également très présente sur les enjeux de transition numérique. Le groupe s’est ainsi vu confié par l’Etat la mission de déployer les montants historiques de France 2030 pour répondre aux grands défis du secteur et faire émerger les futurs champions technologiques. Plus de 100 personnes au sein de la Direction de l’expertise à Paris sont mobilisées pour déployer les appels à projets de France 2030 (sur les thématiques hydrogène, nucléaire, véhicules électriques, alimentation, santé…). Plutôt qu’un ciblage sectoriel, Bpifrance renforce son action en faveur de l’industrie pour faire face aux grands enjeux de transition (numérique, écologique et énergétique).

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le « Plan Climat » ?

En septembre 2020, Bpifrance et la Banque des Territoires ont lancé un Plan Climat commun 2020 / 2024 de près de 40 Md€. Ce plan vise les projets de transition verte des entreprises et des acteurs publics des territoires et repose sur trois objectifs : 

• accélérer la transition des entreprises et des territoires 

• accompagner le développement des énergies renouvelables et contribuer à la croissance de champions internationaux 

• financer et accompagner l’innovation dans les Greentechs pour trouver des solutions technologiques. 

Après 2 ans, le bilan est très positif. Bpifrance compte ainsi accélérer la trajectoire de transition des entreprises, notamment industrielles, en triplant chaque année dès 2023 le nombre d’entreprises pour aboutir à 20 000 entreprises en transition en 2024. Elle souhaite également amplifier son soutien à l’émergence et à la croissance de champions français dans des énergies et accroître le financement de l’innovation dans les Greentech. 

Diriez-vous que le secteur public, et parapublic, souffre aujourd’hui d’un manque d’attractivité auprès des étudiants vis à vis du secteur privé ?

Non, tout dépend des motivations et des critères de choix de chaque étudiant. C’est sûr que le secteur public/parapublic présente certains avantages que le secteur privé ne peut pas offrir, et inversement. Un étudiant en sortie d’un parcours en finance ou stratégie à EM Lyon Business School peut vouloir suivre un parcours « standardisé » en audit ou en conseil puisque ce sont des voix classiques empruntées par le plus grand nombre. Cependant le profil atypique de certaines missions chez Bpifrance, comme les miennes, apporte chaque jour une nouvelle opportunité de développer ses compétences et d’acquérir de multiples expertises. « Bpifrance est bien plus qu’une banque », et ce sont les collaborateurs qui le disent puisque le groupe a été classé parmi les Meilleurs Employeurs en France en 2022 et 2023. Si Bpifrance vous intéresse, rendez-vous sur le site carrière du groupe : nous recrutons sur tous nos métiers et pour tous les profils !