Si tu es nouvel arrivant à emlyon, peut être que tu ne sais pas grand-chose du projet campus de Gerland. Pour ce numéro spécial rentrée, l’équipe du M est allée à la rencontre de Jérémy Langard, membre du Conseil de Corporation 2019-2020 et ayant activement participé au projet Gerland.
Bonjour Jérémy, dans un premier temps, pourrais-tu nous expliquer quand et pourquoi as-tu décidé de rejoindre le projet Gerland ?
Le projet Gerland est un projet gargantuesque sur le métier depuis déjà au moins trois ans. Il y a un peu plus d’un an, il a été décidé que la vie associative devait être une des grandes priorités de ce projet qui englobe une multitude d’enjeux. Afin d’aborder cette question de l’espace associatif à Gerland, un groupe projet a été mis en place au début de l’année 2020. Ce dernier est composé d’un membre de la direction Campus, d’un membre de la direction communication & RSE, d’un membre de la direction Innovation ainsi que d’un membre de la Corpo. J’ai donc fait partie de ce projet aux côtés de Cécile Pigeon (Direction Campus), Mathieu Cottereau (Direction Communication interne) et Stéphane Parisot (Direction Innovation). Ainsi, j’ai apporté ma compréhension des questions associatives et représenté les associations au sein de ce groupe.
Stéphane Parisot a rapidement avancé l’idée de s’appuyer sur la Makers Factory et de proposer un makers’ project aux étudiants pour permettre, à ceux qui le souhaiteraient, de s’investir sur le projet Gerland. L’objectif de ce makers’ project était double. D’une part, dresser une liste des besoins des associations avec des associatifs. D’autre part, adopter une démarche de recherches prospectives : étudier ce qui se fait sur les campus ailleurs dans le monde et lire des rapports scientifiques existants sur le sujet des associations étudiantes. Le but ? Proposer des idées, des hypothèses et des scénari pour la vie associative d’emlyon à Gerland. En bref, l’objectif était de défricher le terrain.
Parallèlement, un makers’ project a aussi été initié sur la question des espaces pédagogiques. Cela dit, n’ayant pas suivi ce projet je ne peux pas vous en dire plus.
Quelles ont été les actions concrètes menées par le Maker’s Project Asso Gerland jusqu’ici ?
Comme je l’ai dit dans ma précédente réponse, l’objectif était de défricher le terrain, et à ce niveau, les étudiants du maker’s project ont fait un travail remarquable ! En effet, les recherches qu’ils ont menées ont mis en lumière des façons de travailler extrêmement intéressantes dont nous pourrons nous inspirer pour le développement de la vie associative à Gerland. L’expression « façon de travailler » que j’utilise ici se réfère à plusieurs choses :
• La façon de travailler que nous pouvons avoir individuellement ou en groupe, avec des comparaisons intéressantes avec le fonctionnement des start-ups.
• La façon de travailler qui s’instaure entre les étudiants et le personnel de l’école.
• La façon de travailler avec le tissu urbain auquel appartiendra le campus.
Le maker’s project a trouvé des exemples très pertinents sur ces sujets comme, notamment, le Kings College à Londres ou encore l’université d’Oslo. Grâce à leurs efforts, nous avons commencé à mieux comprendre à quel point le projet associatif à Gerland sera complexe et à cerner les principaux obstacles qui rendent difficile la définition d’un tel espace. Leur travail d’ouverture sera très précieux dans les futures étapes plus opérationnelles du projet où seront prises les décisions qui structureront véritablement l’espace associatif à Gerland.
Les étudiants entrant cette année à emlyon seront très certainement amenés à fréquenter le campus de Gerland. Peux-tu leur en dire plus sur le projet ?
Le projet de Gerland a commencé sous la direction de Bernard Belletante qui souhaitait faire revenir l’école au cœur de la ville de Lyon afin de l’insérer véritablement dans son tissu urbain et économique ; chose qui était bien plus compliquée de faire avec le campus actuel. Loin d’être un simple copié-collé du campus que nous avons déjà, le nouveau bâtiment se veut en phase avec les enjeux et problématiques de son temps. Teddy Breyton a été désigné chef de projet afin de mener à bien ce déménagement ambitieux qui doit avoir lieu pour le 150e anniversaire de l’école, en 2022, soit 50 ans exactement après notre arrivée sur le campus d’Ecully.
Actuellement, les grandes masses du bâtiment ont été définies, d’où les maquettes et représentations visuelles que nous pouvons voir aujourd’hui dans les communications de l’école. Les premières briques de cet espace qui fera au total 30.000 m² vont commencer à être posées sous peu. A présent, il s’agit de définir ce qui sera à l’intérieur. Je n’ai pas énormément d’informations à ce sujet tout simplement parce que pratiquement tout ce qui concerne l’intérieur reste encore à définir. Ce qui est sûr, c’est que le bâtiment sera fortement ouvert à la ville notamment avec une partie, au rez-de-chaussée, surnommée le « cœur battant » qui sera accessible aux habitants de Lyon. Les salles de cours « classiques » seront dans les étages, et mettront l’accent sur des méthodes pédagogiques innovantes.
Concernant l’espace associatif, sur lequel j’ai travaillé, il est encore à définir dans son intégralité. Ce que je sais, c’est que 800 m² seront exclusivement réservés aux associations de l’école et que, de plus, les associations pourront bien utiliser l’ensemble du bâtiment selon leur besoin.
En tant que membre de la corpo, tu as dû travailler au plus proche de la vie associative de notre école. Le nouveau campus va-t-il engendrer des modifications dans le fonctionnement de cette dernière ?
Oui et non.
Oui pour de nombreuses raisons. Ce déménagement est le moment de nous interroger sur nos pratiques et nos besoins actuels. Nous allons forcément fonctionner différemment en étant en plein cœur de la ville de Lyon. Toutes les associations auront énormément à gagner à se rapprocher du public lyonnais. Cela va induire de nombreuses opportunités. Ce sera aussi l’occasion de reconsidérer notre façon de travailler avec l’école. En effet, le rapprochement que les associations et le personnel ont commencé à opérer a été source de nombreuses avancées ces dernières années. L’espace associatif de Gerland doit permettre de continuer à favoriser ce rapprochement et cette coopération naissante. Nous nous interrogeons aussi sur la pertinence des locaux associatifs.
Aussi, nous explorons des solutions nouvelles et plus innovantes afin de proposer un espace de travail, mais aussi un espace identitaire, qui répondra bien mieux à la réalité associative actuelle et à venir que ne le font les locaux.
Et non, puisque toute l’idée de ce projet est de proposer quelque chose n’allant pas à contre-courant du développement de la vie associative. L’ensemble des points que je viens d’aborder ont déjà été pris en considération par les associations. De plus, des associations comme le Petit Paumé ou encore Forum savent déjà qu’elles ont énormément à gagner à être en plein cœur de Lyon. Concernant les locaux, on ne va pas se mentir, ils sont sources de mécontentement pour de nombreux associatifs qui les disent trop petits, trop loin… bref pas comme il faut. Aussi, l’idée est de proposer à Gerland un espace s’inscrivant bien mieux dans la dynamique de notre vie associative à emlyon que ne le permet le campus d’Ecully.
Conseillerais-tu à un étudiant de s’engager dans un projet comme le projet Gerland et pourquoi ?
Que ce soit pour un makers’ project, ou pour tout autre projet que l’école peut nous proposer, je ne peux qu’encourager les étudiants à s’intéresser à ce que fait emlyon. En effet, quand nous commençons à creuser un peu et à nous intéresser aux projets de l’école, nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup de choses absolument passionnantes qui se développent et sur lesquelles il vaut la peine que nous nous attardions. Vouloir y contribuer en tant qu’étudiant c’est apporter une aide précieuse à sa propre école. En ce qui me concerne, c’est cette curiosité de ce qui se passait à emlyon qui a fait que j’ai eu envie de m’impliquer pour l’école très tôt dans mon cursus et qui m’a conduit in fine à vouloir rejoindre la Corpo.
De plus, le temps où chacun vivait sa vie de son côté de façon complètement « silotée » arrive à son terme que ce soit à emlyon ou dans n’importe quelle entreprise. Pour dire les choses clairement : le fait de travailler avec le personnel de l’école n’est en aucun cas synonyme de faire le travail à leur place ! Bien au contraire, il s’agit d’apporter une complémentarité dans la façon de penser et d’appréhender la réalité que des individus isolés ne peuvent pas avoir. La mise en place de cette complémentarité permet de trouver de nouvelles solutions qui ne peuvent apparaître qu’en travaillant collectivement.
Finalement, penses-tu que ton investissement dans le projet Gerland a apporté tant à ce dernier qu’à toi personnellement ?
Le projet Gerland n’a été qu’un des nombreux projets sur lesquels j’ai eu la chance de travailler à la Corpo. Aussi, si je devais répondre à cette question en m’en tenant uniquement au projet Gerland je n’aurais pas grand-chose à répondre. Pour répondre, je vais donc faire le lien avec la question précédente et ouvrir brièvement sur l’apport qu’a représenté, pour moi, mon investissement auprès de l’école.
Cette curiosité pour ce que faisait l’école que j’abordais dans la question précédente et ce souhait de m’impliquer pour emlyon m’ont permis d’apprendre énormément de choses professionnellement et humainement parlant. Cela m’a permis de réellement enrichir mon parcours tout au long de ma scolarité à emlyon et de le rendre passionnant. Surtout, mon investissement à l’école m’a permis de m’affirmer sur le plan personnel et d’être bien plus confiant en moi-même que je ne l’étais en sortant de prépa. Je ne peux donc que, de nouveaux, vous encourager à avoir cette curiosité sur ce que fait l’école.