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PwC, un cabinet armé pour relever les défis du développement durable et apporter des solutions concrètes à ses clients

Afin de découvrir la stratégie de PwC face aux défis du développement durable et de découvrir les métiers ouverts aux étudiants qui souhaitent accompagner dans leurs transformations les sociétés, Le M est allé à la rencontre de deux membres de la practice développement durable du cabinet. Sylvain Lambert, associé PwC, fondateur, en janvier 1994, et co-leader de la practice développement durable du cabinet, et vice-président de l’ORSE, ainsi que Sophie Rosso, consultante Senior en Développement Durable et alumni d’emlyon diplômée du PGE en 2016.

Par Vincent Loeuillet, directeur de la rédaction

PwC est aujourd’hui de plus en plus impliqué dans le développement durable, un fait qui est confirmé dans votre stratégie : “Être l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises”. Quelles sont les raisons principales de cette orientation stratégique ?

Sylvain Lambert : C’est une orientation stratégique mondiale, née de 3 grandes raisons.

  • Premièrement, comme toute entreprise, PwC s’interroge sur son rôle. Évidemment nous connaissons notre métier, nos clients nous paient pour l’effectuer et nos équipes sont payées pour le réaliser. Il s’agît ici d’estimer le rôle de nos actions et plus encore de définir ce à quoi nous aimerions que notre métier serve. Ce que nous voulons, c’est avoir de l’impact et accompagner une économie en transformation. Les crises, les aléas et les enjeux rappellent cette nécessaire transformation. PwC veut en être un acteur.
  • Deuxièmement, nous travaillons sur les questions de développement durable depuis près de 30 ans mondialement, et nous les avons vu prendre de l’importance. Nous sommes en train de changer de dimension depuis quelques années. Une mise à l’échelle des enjeux est nécessaire.
  • Et troisièmement, nos nouvelles équipes, les nouveaux collaborateurs – et pas seulement ceux de notre équipe – sont absolument concernés par ce sujet. Ça n’est d’ailleurs pas une préoccupation émise par les jeunes uniquement. Nous constatons aujourd’hui que pour intégrer un cabinet de conseil et d’audit il est impératif de s’intéresser à ces questions de développement durable.

La prise en compte des thématiques RSE a-t-elle changé les valeurs de l’entreprise et l’identité de PwC ?

Sylvain Lambert : Nos valeurs sont définies avec l’ensemble de nos 260 000 collaborateurs dans une logique “bottom-up”. De plus en plus de collaborateurs de PwC, quel que soit leur métier (fiscalistes, auditeurs, consultants, etc.) s’interrogent sur la RSE et veulent intégrer le développement durable à leur métier. Cette prise en compte ne cesse donc de croître.

D’autre part, le sujet est devenu tellement majeur qu’effectivement – alors qu’auparavant la délivrance de services en matière de développement durable était l’apanage de l’équipe dans laquelle Sophie et moi sommes – désormais, les problématiques de nos clients nécessitent de combiner des compétences transverses que notre équipe seule ou que les autres équipes seules ne pourraient pas résoudre. A titre d’exemple, nos clients souhaitent se digitaliser mais se demandent quelles seront les conséquences de leur transformation en matière de développement durable. Cela concerne l’empreinte carbone, l’épuisement des terres rares, le lieu de fabrication des machines ou encore l’allongement de la durée de vie des machines. Notre seule équipe entièrement dédiée au développement durable ne possède pas forcément toutes les compétences sur le sujet. C’est pour cela que nous combinons le travail des consultants en développement durable et celui des consultants en digital. Enfin, ces consultants en digital sont formés pour devenir compétents sur ces sujets ce qui est significatif d’un changement de dimension.

Sophie Rosso : C’est notamment cette vision transversale de la RSE, au-delà du département développement durable qui est dédié à ces sujets, qui m’a poussée à rejoindre PwC. Il y a une volonté d’étendre la connaissance et la compréhension de ces sujets à l’ensemble des départements, et cela correspond à la façon dont doit être intégrée la RSE dans les entreprises. La RSE n’est pas un secteur, c’est un sujet qui doit être pris en main par l’ensemble des entreprises de manière transversale, sur l’ensemble de leurs sujets.

On voit que la place de la RSE au sein même de l’entreprise (en interne) est importante, pouvez-vous nous parler de la division qui lui est dédiée ? Comment est-elle organisée ?

Sylvain Lambert : Notre équipe existe depuis près de 28 ans et compte plus de 100 consultants. C’est l’équipe que je co-dirige avec Emilie Bobin et dans laquelle Sophie est consultante senior. Cette équipe est composée de différents métiers qui sont des métiers de conseil et d’audit. A 90% des métiers de conseil : en stratégie, en opération, en transaction. A 10% d’audit. Plusieurs associés composent l’équipe, ainsi que des managers, des directeurs, des consultants seniors, et des consultants juniors.

A côté de cela se trouve la plateforme développement durable. Elle apporte une réponse à l’exemple donné auparavant en matière de digital : comment mobiliser nos collaborateurs aux expertises différentes sur un même sujet ? Pour cela nous organisons un forum de discussion digital, “la communauté développement durable”, ouvert 1 fois par mois durant lequel, sans ambition business, mais sur le principe d’un forum sur internet, nous débattons du sujet. Nous parlons de ce que fait PwC en tant qu’entreprise, parfois de ce que l’on fait avec nos clients mais surtout, nous faisons intervenir des tiers externes. Par exemple, une ancienne ministre de l’Écologie est récemment venue participer aux échanges, tout comme une directrice de l’éco conception de la station spatiale internationale à la NASA (dans l’espace, l’énergie n’arrive pas, il n’y a pas d’eau, il faut gérer les déchets, etc.).

Ensuite nous mettons en œuvre un programme de formation de l’ensemble des collaborateurs dans le monde pour que chacun, à l’instar de la maîtrise de l’anglais, soit compétent sur les questions de développement durable. Nous possédons également une organisation chargée d’informer, dans différentes entités, les spécialistes des normes comptables, les fiscalistes, les consultants SI, les auditeurs, les spécialistes du contrôle interne, etc. pour qu’ils puissent répondre à ces nouvelles questions.

Ainsi, en dehors de l’équipe cœur d’une centaine de personnes, notre tête de pont, l’ensemble des métiers de PwC sont mobilisés pour répondre à ces sujets. Cette double organisation permet un travail conjoint : une plateforme extrêmement large avec 30 à 40 associés et 200 à 300 personnes qui octroient 10% à 50% de leur temps à traiter des questions de développement durable et notre équipe de 100 personnes qui octroie 100% de son temps à traiter des sujets de développement durable.

Sophie Rosso : Le sujet de la RSE s’envisage évidemment du point de vue des missions que nous réalisons pour nos clients mais aussi en interne. Nous essayons de ne pas être les plus mal chaussés (rires). Ce que nous conseillons doit être en cohérence avec ce que l’on fait en interne. Il y a donc chez PwC des fonctions internes dédiées à ces sujets-là. Nous étudions l’impact environnemental de nos locaux, de nos missions, etc. et nous nous efforçons de le réduire. A cela s’ajoute la question des ressources humaines : beaucoup de dispositifs sont proposés aux salariés (politiques flexibles en matière de télétravail, subvention sportive, pass mobilité durable, encouragements à l’engagement en dehors de notre vie professionnelle, etc). Nous disposons, en effet, de plusieurs jours offerts par an pour nous investir dans des projets sociaux ou environnementaux auprès d’associations. Tout cet écosystème interne vise aussi à engager PwC dans ses pratiques au quotidien.

La nouvelle stratégie de PwC, appelée “The New Equation : Co-créer 2025”, comprend de nombreuses actions liées aux enjeux écologiques. Pourriez-vous nous présenter cette dernière ainsi que ces actions ?

Sylvain Lambert : Il y a 2 sujets majeurs qui vont transformer le monde et l’économie : la technologie et le développement durable. Nous nous dirigeons vers un monde avec un stress climatique inouï, en matière de biodiversité, en matière d’équilibre pays riches / pays pauvres, en matière de politique de santé, en matière de gouvernance et de paix (nous observons en ce moment avec la crise ukrainienne). La technologie et le développement durable se nourrissent : la technologie sans énergie, ça n’est pas pertinent. Il faut que les cabinets comme les nôtres soient extrêmement présents sur ces questions. Pour PwC, la réponse est “The new equation”.

Le Président de PWC a annoncé que dans les 5 ans à venir nous aurons recruté cent mille personnes et investi 12 milliards d’euros au niveau mondial sur ces 2 grands sujets que sont la technologie et le développement durable. Nous avons donc une capacité d’investir à développer.

Nous devons ensuite faire monter en puissance nos équipes, développer des solutions nouvelles, former les gens, faire de la R&D, etc. car les défis sont immenses. Nous sommes engagés sur un certain nombre de sujets sociaux et environnementaux notamment en matière de diversité et d’équilibre de vie privée / vie professionnelle mais aussi climatique comme en témoigne notre objectif “net 0” à l’horizon 2030, qui signifie que l’on doit réduire de 50% nos émissions. Nos 3 plus gros postes de dépense énergétique sont :

  • Les déplacements : nous repensons les déplacements pour réduire les émissions. L’audit et le Conseil sont des métiers physiques qui ne pourront être remplacés par des robots et des visioconférences mais il faut se poser la question de l’équilibre entre distanciel et présentiel.
  • Nos bâtiments : lorsque l’on construit ou rénove des bâtiments, on choisit les meilleures options en matière de consommation d’énergie.
  • L’IT : nous travaillons par exemple sur l’allongement de la durée de vie de nos équipements.

Nous travaillons ensuite sur le handicap, la diversité, la formation des équipes, etc. Voilà ce qui compose “The new equation” : une réponse client adaptée, parfois pensée en collaboration, de nombreux investissements et bien-sûr une application interne à PWC.

Y-a-t-il des secteurs plus ou moins concernés par le développement durable ou nécessitant une transformation plus importante que d’autres ?

Sylvain Lambert : aujourd’hui, tous les secteurs sont touchés mais il est clair qu’il y a désormais des secteurs où la solution scientifique à court terme n’est pas évidente. Par exemple dans le secteur de l’aviation : il y a un niveau de pression sociétal important sur le secteur. Airbus nous dit que dès 2035-2040 l’avion bas carbone existera. Mais quand aura-t-on un secteur totalement égal à aujourd’hui en matière de pricing, de praticité dans un univers bas carbone ? Technologiquement il est difficile de le dire, les constructeurs y travaillent mais la réponse n’est pas encore concrète.

Dans le secteur de la production d’énergie : nous savons produire de l’énergie bas carbone (renouvelable, nucléaire, hydraulique). Toutefois il existe des pays dans lesquels le nucléaire est rejeté ou dans lesquels le renouvelable est souhaité mais pas si franchement que cela : en France, le discours porte à croire que nous voulons du renouvelable mais tous les projets significatifs de production d’énergie renouvelable sont retoqués par des associations locales écologiques qui n’en veulent pas car cela provoquerait une dégradation du paysage, entre autres.

Sophie Rosso : Ce qui rend riche et intéressant notre métier c’est justement que tous les secteurs nécessitent des transformations et de l’accompagnement. Les secteurs qui ont le plus d’efforts à faire sur les sujets environnementaux sont ceux du transport, de l’énergie, de la construction, etc. En revanche, si nous parlons des sujets sociaux, il y a peut-être davantage de chemin à parcourir pour les activités de chantiers, en lien avec la santé et la sécurité, pour les activités de services, en lien avec les sujets de bien-être au travail, ou dans les métiers techniques et scientifiques sur les sujets de diversité. Je grossis évidemment le trait car ça n’est pas aussi simple que cela mais j’insiste sur le fait que on ne s’ennuie pas car il y a énormément de sujets différents à traiter et ce de manière très différente selon les entreprises et les secteurs.

Vous avez lancé un programme global de formation interne appelé “New world. New skills.”, permettant de former vos collaborateurs afin de faire face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Sylvain Lambert : “New World. New skills” est un programme mis en place pour répondre à  3 sujets, grâce à la formation, au niveau international, qui sont : le développement durable, la technologie et l’inclusion. Nous mettons en place des programmes : groupes de travail, formations, conférences, programmes obligatoires et programmes professionnels.

Quelques mots sur le programme de développement durable. Nous avons divisé la population en 3 catégories : la catégorie A (qui comprend tout le monde), la catégorie B (qui concerne les collaborateurs qui auront à traiter du sujet du développement durable dans leurs relations commerciales avec les clients sans forcément avoir à délivrer des prestations mais devant être suffisamment agiles pour comprendre et savoir mobiliser les experts concernés), et la catégorie C (qui comprend les collaborateurs missionnés sur les sujets du développement durable). Pour ces 3 types de population nous avons des niveaux de formation qui sont dans notre dispositif : des parties obligatoires et des parties optionnelles. La catégorie A, doit assister à 2h10 de formations obligatoires de sensibilisation aux sujets RSE, afin de comprendre les grands enjeux. Pour la catégorie B nous disposons de formations très sectorielles (banque, assurance, énergie, transports, etc.) pour comprendre les particularités de la RSE de ces secteurs. Pour la catégorie C, les formations sont techniques et portent sur la mise en œuvre d’une mission stratégique, la réalisation d’un bilan carbone, etc. bien plus opérationnelles.

Vous êtes également membre de nombreux think tanks et d’organisations (Observatoire de la Finance Durable, Medef, UN Global Impact, …) afin de débattre et d’apporter votre expertise sur les enjeux de RSE. Comment se déroulent votre collaboration avec ces derniers et en quoi est-elle importante pour vous, mais aussi pour notre société ?

Sylvain Lambert : nous avons une ligne de conduite, celle de ne jamais prendre la parole sur des offres ou des produits que l’on pourrait vendre. Jamais vous ne nous verrez faire cela. Nous prenons la parole pour évoquer les études que nous avons faites, des points de vue, des idées, des convictions. Alors évidemment lorsque l’on a des idées et des convictions, il faut accepter que les gens soient éventuellement en désaccord avec nous alors ce que nous aimons faire est de participer à des think tank ou groupes de réflexion pour mettre en commun, partager, importer nos idées et nous enrichir des idées des autres. Nous en avons choisi quelques-uns. Ceux qui sont clés pour nous sont : l’ORSE, l’observatoire de la RSE, dont je suis vice-président, le Global impact France dont mon associée Emilie Bobin est membre du Conseil d’administration, l’Observatoire de la finance durable, Finance for Tomorrow et puis quelques organisations professionnelles. Nous sommes dans la commission du Medef, nous sommes aussi chez France invest qui travaille avec le monde du private equity. Nous échangeons, nous apportons notre regard, parfois on nous demande de creuser certains sujets, d’expliquer certaines réglementations, nous produisons des études (notre équipe coproduit 10 à 12 études par an).

C’est important pour nous parce que ce sont des lieux de débat d’idées, de partage des difficultés et des visions. Chacun y apporte son élément et nous nous enrichissons les uns les autres. Nous produisons ensemble et nous apprenons. Bien-sûr cela nous permet d’avoir un réseau, de connaître des gens qui nous connaissent et que l’on puisse échanger librement. C’est d’ailleurs assez rare pour des cabinets de conseil : nous sommes souvent intégrés à la gouvernance de ces think tank ou organisations où, en général, les consultants ne sont pas appréciés car perçus comme des profiteurs qui vont sortir des bons de commande et des cartes de visite. Notre objectif n’est pas là. Nous essayons d’apporter une contribution, ni plus ni moins.

Quels sont les différents métiers qui peuvent prendre cette composante développement durable chez PwC ?

Sylvain Lambert : Parlons de l’équipe développement durable : nous avons 2 grandes catégories de clients que sont les entreprises petites et moyennes et les grandes entreprises. 30% de nos clients sont des ETI et des PME et l’autre partie sont des investisseurs dont l’essentiel sont des fonds de private equity.

Nous avons 4 métiers :

  • Le premier représente 10% de l’activité, l’audit des informations en matière de développement durable, puisque les entreprises sont soumises à des réglementations européennes pour publier de l’information.
  • Les 3 autres métiers représentent 90% de l’activité et sont répartis en 3 catégories de conseil :
    • Du Conseil en stratégie des directions générales de petites, moyennes et grandes entreprises. Nous nous interrogeons sur la manière dont le développement durable transforme leur stratégie, leur vision, leur modèle économique. Nous analysons les risques et les opportunités, la manière de repenser leur entreprise.
    • Du Conseil en opération. Nos clients sont des directions opérationnelles, des directions du développement durable, des directions financières, des directions de la communication, des directions des relations investisseurs ou encore des directions des achats. Nous les accompagnons sur la gestion de problématiques telles que les enjeux du climat, les enjeux de la biodiversité, les enjeux des droits de l’homme. On retrouve par exemple dans la chaîne de valeur les enjeux liés aux droits de l’homme au sujet du pilotage de la performance (comment piloter ? Quels sont les bons indicateurs ? Quels sont les bons outils ? Comment piloter le développement de ma stratégie ? Comment mettre en place des trajectoires ? Comment embarquer les équipes ?). Mais aussi tout ce qui concerne le pilotage de la performance des sujets d’innovation, l’éco design, les analyses de cycle, la transformation durable, des sujets de financement d’entreprise. On se demande comment le développement durable est intégré dans des relations investisseurs, les améliorent, permet de répondre aux questionnements des investisseurs mais aussi comment structurer les outils de financements pour accéder à de la dette, à de l’equity, où lancer des outils propres : green bonds, social bonds, sustainability clauses etc. Nous travaillons sur des nouveaux modèles d’impact : E-P&L, les sustainability P&L, etc. Et puis tous les sujets liés à la réglementation, les conséquences de la réglementation sur la stratégie.
    • Du conseil en transaction : on retrouve essentiellement nos clients fonds de PE que nous accompagnons dans leurs opérations d’acquisition, de cession d’entreprise, dans leurs levées de fonds et le pilotage de leur portefeuille.

En ce sens, en quoi consiste le poste de consultant stratégie développement durable chez PwC ?

Sophie Rosso : En tant que consultants chez PwC, nous gérons beaucoup de missions différentes. Cela croisé avec une multitude de secteurs et de clients, Le métier de consultant en développement durable chez PwC est très riche.

Une des choses qui m’a attirée dans le département Sustainable Performance & Strategy (SPS) est l’absence de spécialisation, au début du moins, ce qui permet de toucher à tous les secteurs et à tous les sujets. il n’y a pas un jour qui ressemble au précédent. Notre quotidien est très variable selon les missions, les deadlines, en fonction des sujets abordés. L’idée globale reste cependant toujours la même : accompagner nos clients au mieux pour leur permettre de répondre et d’adresser les grands enjeux auxquels ils font face sur les sujets du développement durable (environnemental, social, gouvernance, etc).

Les responsabilités sont importantes en interne comme en externe. Au-delà de la réalisation des missions il y a évidemment tout l’aspect contact client et gestion d’équipe lorsque l’on arrive sur des postes de senior ou au-dessus. Nous exerçons aussi des responsabilités internes, qui peuvent aller de l’animation de la vie d’équipe, le team building, à la gestion des sujets RH, la gestion des processus de recrutement ou à la formation en fonction des besoins de l’équipe. Par exemple, dans mon cas, je m’occupe de la gestion des plannings parce que le nombre important de missions en parallèle nécessite une vision assez fine du temps alloué à chaque mission.

Qu’est-ce qui différencie un consultant stratégie développement durable d’un consultant en stratégie ?

Sylvain Lambert : Sa connaissance en développement durable ! (Rires). Aujourd’hui sur la partie conseil stratégique notre principal concurrent est le BCG. Ce qui fait qu’on va nous choisir, nous PwC, plutôt que le BCG, c’est que sur la partie stratégie nous sommes capables de faire pareil qu’eux mais, en revanche, nous connaissons vraiment mieux le développement durable. Ça ne s’improvise pas. Nous développons une culture de ce qu’est le développement durable, sans idéologie, sans simplification, pour vraiment conseiller un client sur sa stratégie. Pour un dirigeant, le fait que le développement durable soit extraordinairement stratégique reste encore récent alors il faut parfois convaincre et embarquer, avoir les bons mots, les bons exemples. C’est d’ailleurs pour cela que le BCG ou McKinsey sont très bons, parce qu’ils ont fait tellement de projets, ils ont vu tellement de cas, qu’ils s’appuient sur des référentiels. Et c’est pareil pour le développement durable, il faut un background et ça ne s’improvise pas. L’impact de la transformation stratégique est souvent identique, ce qui nous différencie, c’est la culture et la profondeur de vision sur le développement durable

Sophie Rosso : Si l’on relie cela au quotidien des consultants, l’ensemble de nos missions, 100% de notre quotidien, est lié au développement durable. Il n’y a pas une seule mission où l’on ne touche pas de près ou de loin à des sujets environnementaux, sociaux ou de gouvernance. Il faut garder cela en tête. Le métier de consultant en développement durable permet vraiment d’avoir un impact au quotidien via son métier. Notre but principal est de permettre aux entreprises de comprendre leur impact, d’y réfléchir et de construire leur stratégie autour de ces sujets.

Pouvez-vous nous donner un exemple de mission effectuée ?

Sylvain Lambert : C’est compliqué parce que lorsque nous participons à une transformation stratégique, le client ne souhaite pas communiquer dessus. Mais, un exemple : cela fait 10 ans que nous travaillons sur la création d’un compte de résultat environnemental pour Kering, une entreprise en pointe sur ces questions. Nous avons développé une méthodologie qui est présentée en détail sur leur site internet, il s’agit du EP&L. Alors nous travaillons sur l’analyse de tous les impacts environnementaux du groupe : par exemple, combien coûterait au groupe le fait d’avoir un impact sur la biotech ? ou Que devient la rentabilité du groupe à la suite de tel ou tel investissement ?

Un second exemple : nous sommes devenus “Sustainability Advisor” des Paris Fashion Week depuis 2-3 ans. Cela signifie que nous avons développé des outils technologiques avec un savoir-faire scientifique qui permet d’évaluer l’impact social et environnemental d’un show et d’une collection. Cela permet, à minima, de prendre la photo d’impact de la collection et du show et permet d’éco designer la collection.

Nous travaillons aussi sur des projets de stratégie incroyables : nous avons pris des entreprises qui étaient dans une phase de réflexion sur leur transformation et nécessitaient un changement d’échelle au niveau du développement durable. Cela a permis de créer de nouvelles business unit, de créer de nouveaux métiers, de repositionner les valeurs, de faire en sorte que la société, issue de la fusion de 2 sociétés retrouve des valeurs communes de façon à avancer.

Sophie Rosso : Nous avons récemment fait la mise à jour de la stratégie RSE d’une grande entreprise française parce que sa stratégie précédente arrivait à échéance. C’était très intéressant car nous touchions à toutes les strates de l’entreprise : d’un côté nous accompagnions le top management, la direction de la RSE et même le conseil d’administration sur la compréhension des grands enjeux sociétaux actuels et d’un autre côté nous étions en lien avec des collaborateurs plus opérationnels pour définir leurs objectifs et KPIs à moyen et long terme sur les sujets de développement durable. Cela nécessite une compréhension fine des enjeux quotidiens opérationnels de l’entreprise pour définir des objectifs à la fois ambitieux et en même temps assez réalistes. Cet exemple illustre bien la diversité des sujets que nous pouvons aborder et la diversité des gens avec qui nous pouvons être en contact.

Vous planifiez de recruter 8 000 nouveaux collaborateurs d’ici 2025 en France et au Maghreb. Quels sont et seront les profils recherchés liés à la RSE ?

Sylvain Lambert : Cela dépend si l’on parle de jeunes ou de personnes expérimentées. Les profils expérimentés doivent répondre à un besoin (par exemple sur la biodiversité, sur les droits de l’homme, sur la diversité).

Ensuite nous cherchons des personnes compétentes mais avant tout des gens sympas. C’est vraiment important parce que le métier du conseil est un métier humain : on passe des entretiens avec les clients, on fait des workshops, on fait des présentations, on anime des présentations, on gère une équipe, etc. La valeur numéro 1 ce sont les qualités humaines. Si vous êtes super bon, super intelligent mais que vous ne savez pas parler aux gens ni animer une équipe, un workshop, une présentation, alors vous êtes handicapé dans le conseil. Un bon consultant doit être à l’écoute, aimer les autres, aimer dialoguer avec les gens, aimer vivre en équipe. Sur une mission de stratégie on ne débarquera pas de but en blanc dans un bureau en disant “ben j’ai un questionnaire…”.  Non.  On fait connaissance, on discute, on crée de la confiance, on devient sympa, tout ça parce que c’est plus agréable et plus efficace.

Ensuite il faut une passion pour ce sujet car ce n’est pas un sujet comme les autres, c’est un sujet qu’il faut aimer pour s’y engager, pour le découvrir. Comme il évolue tout le temps, il faut avoir à cœur de se tenir à la page. Si vous avez des qualités humaines et de la passion pour ce sujet, que vous parlez anglais, et que vous avez une culture de la rigueur, alors vous êtes susceptible de nous rejoindre. La culture de la rigueur est extrêmement élevée. 100% des gens qui nous rejoignent n’ont pas le niveau de rigueur attendu. Mais rassurez-vous, c’est normal. La bonne nouvelle c’est qu’en 3 à 6 mois vous aurez acquis ce niveau de rigueur.

Sophie Rosso : Je suis alignée sur la rigueur et effectivement tous les gens qui passent par PwC, disent qu’ils ont évolué sur ce sujet. J’ajouterais également le sujet de la curiosité. Les sujets du développement durable évoluent beaucoup, tout comme la réglementation, la façon dont les entreprises traitent les sujets évolue alors il faut se tenir à la page et avoir en tête les meilleures pratiques sur le sujet pour accompagner au mieux nos clients

Chez SPS, nous avons aussi la volonté de réunir des profils divers pour apporter des réponses les plus pertinentes possibles au client car la diversité crée beaucoup de valeur ajoutée. Nous avons bien-sûr beaucoup de collaborateurs passés par des écoles de commerce mais on a aussi beaucoup d’ingénieurs, de spécialistes du droit. Certains viennent de Sciences Po, d’autres sont passés par l’université. Nous avons aussi des profils atypiques, et c’est aussi cela qui fait notre richesse. Et il y a une très bonne ambiance dans l’équipe.

Un mot pour les étudiants d’emlyon ?

Sylvain Lambert : emlyon c’est le Rhône-Alpes, si vous aimez le ski, il faut rejoindre notre équipe parce qu’il y un event de ski important et une passion pour la montagne (rires). Plus sérieusement, il vous faut être passionné par le sujet, avoir envie d’avoir de l’impact, notre équipe est habité par la volonté d’avoir de l’impact. Nous avons la chance de pouvoir le faire ici, avec des moyens, une ambition, au sein d’une équipe internationale (12 nationalités) très diverses.

Sophie Rosso : Si vous aimez ce sujet, si vous voulez apprendre, si vous aimez le challenge, si vous voulez être entouré de gens inspirants et brillants au quotidien, tout en ayant de l’impact, alors n’hésitez pas !