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MISI Philippines mai 2019


Entretien avec Camille, 2A d’emlyon respo de cette MISI

Quand t’es venu cette volonté de prendre la respo d’un PE ?

En rejoignant Soli je voulais prendre la responsabilité d’un projet de Solidarité, et à titre personnel je voulais découvrir le monde de l’Asie du sud-est pour comprendre les enjeux des problématiques sur place.

Avais-tu des des appréhensions sur la destination ?

Sur le pays en lui même, quand on parle des Philippines on pense à l’eau turquoise. Je ne la voyais pas comme une destination touristique vu que j’y allais pour la mission. Alors oui on savait qu’on allait pouvoir profiter les weekends sur des plages paradisiaques mais je savais surtout qu’on allait être à Cebu City, la deuxième plus grosse ville du pays, dans des bidonvilles. Je savais que c’était complètement pour ça que j’allais aux Philippines.

Pas mal de gens dans mon entourage y étaient allés, donc je n’avais pas trop d’a priori même si mon frère y avait attrapé la dengue en cinq jours.

J’ai aussi beaucoup échangé avec le siège de l’association sur place qui est à Paris. Et énormément en lien avec la team partie un an auparavant, et sa respo Inès. Ils ne m’en avaient dit que du bien donc non je n’avais pas trop d’appréhensions.

Comment s’est passé cette période précédent le départ justement ?

Déjà j’ai eu une très belle entente avec l’ancienne respo Inès, qui est aussi respo de tous les PE, une relation très privilégiée. Elle a vraiment essayé de nous projeter le plus possible sur place.

L’association sur place choisie par Soli a été choisie car elle très transparente. Le PE Philippines est le PE le moins nombreux (que 12) mais avec la collecte financière la plus importante (10 000 euros) : pour moi c’était un énorme challenge. 

Avec cette asso j’ai eu de bonnes relations mais à un moment tout a pété, le Directeur pays et la Responsable programme sont partis et ont été remplacés ; c’était un peu étonnant mais je n’ai pas trop paniqué. Choisir une équipe j’ai trouvé ça hyper compliqué parce qu’il y avait énormément de demande pour nos missions (plus de 90 personnes voulaient partir).

Une fois que l’équipe a été constituée, on s’est lancé, à la fois avec la pression financière sur le dos et à la fois avec la très forte envie d’arriver sur place. C’est du team management, un peu compliqué parce qu’il faut réussir à se rencontrer, motiver tout le monde. Beaucoup de moments d’excitation et d’anticipation sur ce qui nous attendait là-bas. Ça a parfois crée des tensions, avec des gens qui s’investissaient parfois un peu plus que d’autres. Du coup après, c’était à moi de faire du management et mobiliser tout le monde au même niveau. On a créé une belle complicité car on est tout de même parvenu à se voir une fois par semaine toutes les deux semaines autour d’un apéro.

Qu’est-ce que tu recommanderais à un(e) futur(e) respo de PE par rapport à cette période précédent le départ ?

Une bonne manière de motiver les gens c’est vraiment de les projeter sur la mission,leur expliquer que tout l’argent récolté va servir à la cause de la mission. Nous on en avait conscience mais c’est lorsqu’on a rencontré tous les anciens de la mission précédente que l’on s’est beaucoup plus projetés. Cela a donné beaucoup plus de sens à la mission et nous permettait surtout d’en parler au mieux autour de nous, notamment lors des collectes d’argent. Je dirais donc qu’il ne faut pas du tout attendre, et plus tu te projettes sur le terrain et plus c’est motivant pour récupérer de l’argent. Se lancer tout de suite, le plus vite possible, et ne pas se disperser : prendre une ou deux solutions qui marcheront bien et se concentrer là-dessus. 

Concernant la formation du groupe, c’est se dire que tu ne pars pas avec tes potes, c’est un groupe imposé : constitution de groupe anormale dans la vie. Mais on en ressort proches et soudés parce qu’on a su se voir en amont, prendre du temps pour la mission. On s’est rapidement entendus sur le fait qu’il était important qu’on se connaisse en amont. Ne vraiment pas négliger le team building parce que ça permet de préparer la collecte d’argent, et plus la collecte d’argent se passe bien, et plus tu pars serein.

sur place

Vous étiez où exactement aux Philippines et quel encadrement avez-vous eu sur place ?

On était à Cebu City, la deuxième plus grosse ville après la capitale Manille. L’équipe de l’asso sur place (Directeur français, Directrice des programmes française et équipe d’assistants sociaux philippins). 

C’est assez particulier par rapport aux autres PE car nous logions dans un hostel, et nous nous gérions. Sans cuisine, on mangeait au resto tout le temps. On nous donnait rendez-vous pour aller travailler.

Du coup, on n’avait pas vraiment besoin d’un encadrement au jour le jour.

Qu’est ce vous avez concrètement fait sur place ? 

On a complètement étét en phase avec ce qui était prévu de base. On a d’ailleurs eu notre emploi du temps avant-même de partir.

On était aux Philippines quand les enfants sont en vacances donc on n’y va pas du tout dans une optique d’accompagnement scolaire mais dans une mission de divertissement. C’est comme si nous étions là pour faire un centre aéré car ce sont des enfants qui pendant un mois et demi n’ont absolument pas les moyens de partir en vacances, qui sont donc livrés à eux-même à “traîner” dans les bidonvilles. Et le risque aussi c’est que les parents les envoient travailler et qu’au bout d’un mois et demi ces enfants ne repartent pas sur le chemin de l’école. C’est là que l’association a un réel impact et que ce n’est pas seulement d’amuser les enfants. Du coup, on est répartis par binôme ou trinôme dans différents bidonvilles de la ville, avec le matin comme temps de préparation et l’après-midi avec pour seul objectif qu’ils s’amusent. C’étaient les mêmes petits groupes pendant les quatre semaines, et chaque petit groupe va avoir une mission qui diffère un peu au final, que ce soit dans l’âge des enfants, dans les respos, dans les lieux. Notre première semaine sur place a été réservée à une formation terrain, d’adaptation culturelle, par l’association. Pendant les quatre premiers jours, on a fait la visite des bidonvilles.

Que faisiez-vous les weekends ? Aviez-vous le temps de faire des loisirs ?

Il faut savoir qu’aux Philippines les rivières sont abominables, très polluées et assez dangereuses, donc nous tous les weekends, les vendredi soirs on partait pour se retrouver en 3h au paradis. Réelle découverte du pays et une décompression également mais si on s’est dit à plusieurs reprises en retournant en ville la semaine que nous avions cette opportunité de faire et voir des trucs de oufs alors que là on est avec des enfants qui ne connaissent même pas l’endroit où on est allé alors que c’est leur pays. C’est vrai que ça ce n’était pas toujours très rigolo.

Tous les week ends, c’était donc pas mal l’aventure ! 

En tant que respo de PE, est-ce que tu as l’impression de l’avoir vécu différemment sur place ?

Pas du tout, parce que je leur ai très vite fait comprendre que je n’étais pas là pour faire la maman, que je l’avais déjà fait avant, et que j’avais autant envie de profiter qu’eux. Aussi, il devait y avoir un interlocuteur privilégié avec l’association et j’ai précisé que je n’y tenais pas particulièrement, donc ce sont deux autres personnes qui s’en occupaient. 

Après c’est vrai que j’ai peut être un caractère un peu plus fort et ils avaient peut-être l’habitude que je les gère comme lors de la préparation. Mais sur place, il n’y avait pas vraiment de rôle de respo à tenir.

Que retiens-tu des personnes sur place ? de la culture ? de la nourriture ?

Le problème avec les Philippines c’est que c’est un pays tellement contrasté, très inégalitaire, ce qui est assez perturbant.

La deuxième langue sur place est l’anglais, et souvent des enfants parlaient mieux anglais que nous, donc c’était génial de pouvoir vraiment échanger avec eux.

C’est un endroit où je ne me suis pas toujours sentie en sécurité, alors que les gens sont vraiment adorables, hyper-souriants.

Et par rapport à la nourriture, hormis l’intoxication alimentaire qui nous a envoyé à l’hôpital, c’était niquel : beaucoup de riz.

Quel est ton souvenir marquant de cette période sur place ?

Le fait que les enfants puissent parler anglais couramment, que l’on puisse ainsi échanger avec eux sur des sujets assez profonds. 

Après le PE

Peux-tu me parler du road trip que vous avez effectué ?

L’idée était de découvrir le pays, plus que ce qu’on avait fait pendant les week ends. À la fin, on commençait à sentir qu’on vivait tous un peu les uns sur les autres, donc on voulait un peu se séparer et on avait pas du tout envie de voir les mêmes trucs. Du coup on s’est séparés et on s’est mis par binômes/trinômes, et on est allé dans des directions différentes. Avec deux potes, on est parti passer notre diplôme de plongée puis on a retrouvé les autres petits groupes sur le gros lieu touristique à Palawan.

Après tout ce qu’on a vécu, je pense qu’il était temps qu’on se sépare un peu, car on avait des personnalités différentes mine de rien.

Que conseillerais-tu à une personne d’un futur mandat de Soli qui souhaiterait prendre la respo d’un PE ?

Quelque chose qui a bien marché, c’est qu’en amont chaque personne avait son micro-rôle (com, visus, logistique, prise de notes, partenariats, etc.), permettant d’éviter la dilution des responsabilités. 

Et que dirais-tu à quelqu’un qui hésiterait encore à partir en mission avec Soli ?

C’est dur en vrai sur place. C’est une expérience incroyable à vivre où il faut être prêt à donner beaucoup de sa personne. Et notamment vivre en communauté, ce n’est pas toujours facile.

Il faut se dire qu’on ne part pas pour soi mais surtout pour aider une mission déjà sur place sur le terrain.


Entretien avec Anne, 2A d’emlyon et membre de cette MISI

Période précédant le départ 

Quand t’es venu l’envie de prendre part à un PE ? Pour quelles raisons ? 

J’ai plusieurs amis qui sont en médecine et qui ont participé à des missions humanitaires au Cambodge et au Pérou. A leur retour, ils m’ont tout raté et j’ai pu constater à quel point cela les avait changé. Cela m’a donné envie de de faire partie d’une mission humanitaire. Avant l’EM, j’ai longtemps cherché sur internet des organismes qui s’occupaient de missions à l’étranger, mais on n’est jamais sur de la sincérité des organismes, de ce qu’ils font vraiment etc… Puis, pendant que j’ai passé mes oraux pour l’EM, en juin, des étudiants de Soli nous ont fait part des différentes missions internationales. Et ça a été mon objectif si j’intégrais cette école. J’ai donc assisté à toutes les réunions depuis le début de l’année afin d’être mieux informée à ce sujet.

Pourquoi cette destination ? À titre personnel, avant ton départ, avais-tu des préjugés, une certaine appréhension de la destination et de ce qui pouvait t’attendre sur place ? 

Je n’ai pas choisi la destination mais plutôt la mission en elle même. Devant effectuer un stage en été je ne pouvais candidater aux missions en juillet, par conséquent je n’avais que 3 choix : Argentine, Philippines ou Togo. La seule mission qui consistait à effectuer des activités avec les enfants était la mission Philippines c’est la raison pour laquelle c’est celle que j’ai choisi. 

Je n’avais pas réellement de préjugés mis à part que je savais que c’était un pays très pauvre. J’ai d’ailleurs été surprise car je pensais que c’était un pays moins développé que ça. Et je pensais également que les locaux parlaient couramment espagnol, j’ai été surprise de les voir parler si couramment anglais, notamment les enfants !

Ton entretien avec Soli s’est (évidemment) bien passé, mais aurais-tu des conseils au niveau de l’entretien pour quelqu’un qui candidaterait à de futures missions  ?

Rester soi-même, tout simplement, faire preuve de motivation et montrer sa motivation, expliquer les réelles et sincères raisons qui nous ont mené à candidater 

Comment as-tu vécu la période précédant votre départ (découverte de l’équipe, team-building, ensachage, etc.) ? 

La période antérieure s’est très bien déroulée, l’équipe était super! Nous organisons de nombreux apero juste avant les AG permettant de lier un peu tout le monde et de faire connaissance. 

L’ensachage était assez amusant, et surtout important pour nous car cela concrétisait réellement notre mission lorsque nous devions expliquer en détails aux gens les raisons qui motivaient notre projet. C’était intéressant de discuter avec les gens, car plusieurs fois nous avons rencontré des personnes qui avaient déjà eu l’occasion de participer à ce genre de mission et qui par conséquent était plus touché par notre projet.

C’était également très sympa durant la fête des lumières ! Même si nous avions eu très très froid !!

Sur place

Quelles étaient les conditions de vie sur place ? Est-ce que ça différait avec ce à quoi tu t’attendais ?

Très choquée de voir les conditions dans lesquelles les gens vivaient. J’avais déjà voyagé au Maroc avec mes parents et nous avions eu l’occasion plusieurs fois de nous rendre dans des villages afin de donner des médicaments, fournitures scolaires, vêtements à des enfants, et j’avais pu voir les terribles conditions dans lesquelles les gens vivaient, par conséquent ce n’était pas une première et j’ai donc été moins choquée, mais c’est toujours difficile de se rendre dans ce genre d’endroit, et plus particulièrement de ressentir la douleur des gens, que nous avons plusieurs fois ressenti à travers des larmes de certaines personnes là bas. Ca c’était vraiment dur.

Décris-moi une journée type s’il te plaît.

De manière générale, nous nous rendions le matin au sein du siège de l’asso afin d’organiser nos activités pour la semaine. Puis, nous déjeunions dans une “calendaria” pas loin des bureaux, et l’après midi, nous partions en jeepney (pour ma part car notre bidonville était très éloigné) pour se rendre au sein du bidonville. 

Nous mettions en place les activités et cela se terminait vers 17h environ, mais nous restions toujours plus longtemps pour profiter avec les enfants. Il y avait aussi une pause snack durant laquelle nous donnions des goûters aux enfants.

Que retiens-tu des personnes sur place, de la culture, de la nourriture, etc. ?

Les Philippins sont incroyablement gentils, généreux, accueillants. Les enfants ont également une passion pour le chant et la danse ce qui nous ravivait ! Et ils ont un réel talent artistique et sont très créatifs. 

La nourriture : il faut aimer le riz ! haha. Mais dans l’ensemble c’était assez bon, du moins pour ma part, qui aime la cuisine asiatique. 

Attention pour les personnes végétariennes ou ne mangeant pas de porc, cela a été très compliqué pour elles de trouver des choses à manger car à Cebu le porc est la spécialité ! Mais c’était toujours très bon. En revanche, attention au “bui bui” dans les rues, vraiment à éviter…Egalement ne pas boire l’eau du robinet, mais il y a des bidons d’eau partout pour boire. 

Question bateau : un souvenir marquant de la période PE ?

Le jour de mon anniversaire, les enfants m’avaient préparé une surprise et ont dansé et chanté pour moi, c’était incroyable. Ils m’avaient également écris des petits mots, j’étais très émue. 

Après la période PE

Peux-tu me parler en quelques lignes de votre road trip ?

Nous étions 12 et nous nous sommes tous divisés. 

2 filles sont parties à Palawan, 2 filles et un garçon sont partie sur l’Ile de Dumagete pour passer leur PADI, et 2 filles, 3 garçon et moi, sommes également partie à Dumagete. 

Puis toutes les filles se sont rejoint à Palawan (sauf celles qui étaient déjà sur place) et les garçons sont allés à Siargao. 

Moment marquant…Nous étions 3 filles à Apo Island, la plus petite île des Philippines, et je me suis fait piquer par un oursin. J’avais 11 épines dans le pied et cela faisait très mal je ne pouvais plus marcher. Des Philippines sur la plage ont été extrêmement gentils et sont allés me chercher une trousse de secour et sont restés presque 1h pour essayer de me soigner ! 

Il y a tellement d’autres souvenirs, mais ça serait beaucoup trop long à raconter, en tout cas la plupart du temps ces souvenirs mêlent des locaux, qui ont fait preuve d’une extrême gentillesse à notre égard

Et si tu avais quelque chose à dire à quelqu’un qui hésiterait encore à prendre part à un PE pendant ses années à l’em, que lui dirais-tu ?

Il ne faut pas hésiter ! Il n’y a aucune raison d’hésiter ! C’est une expérience incroyable, qui change notre état d’esprit, qui nous fait rencontrer des gens formidables, et remet beaucoup de choses en question dans nos vies. Ce fut l’une de mes plus belles expériences et si je pouvais y retourner je le ferai. 

Aussi, j’ai déjà demandé des photos à ton respo de PE mais si tu en as d’autres que tu souhaiterais associées à ta partie dans la version en ligne de l’article concernant votre PE, n’hésite pas à les mettre ici.