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Le métier en vogue, consultant en stratégie

L’intérêt qu’il suscite est à la mesure de sa sélectivité : le conseil en stratégie est, depuis plusieurs années, un des domaines les plus convoités par les jeunes diplômés. En 2017, ils sont un peu moins de 40000 consultants répartis dans les cinq plus gros cabinets à travers le monde. Source d’épanouissement professionnel pour les uns, débouché rémunérateur pour les autres, la profession fait l’objet de vives spéculations tout en souffrant des nombreux préjugés. Petit état des lieux.

 

Un métier intense à forts enjeux

Né en 1886 à l’initiative d’Arthur Dehon Little – fondateur du cabinet du même nom – le conseil à « la stratégie d’entreprise » vise à assister les directions générales dans leur processus d’innovation et de transformation externe. De nos jours, la diversité des cabinets de conseil est à la hauteur de la variété des expertises sectorielles représentées. Parmi les secteurs d’activité faisant le plus appel aux cabinets, on compte en premier lieu le secteur des services financiers, l’automobile ou encore la grande distribution. Souvent loué pour la diversité des missions qu’il offre, le haut niveau de responsabilité et de compétence qu’il permet d’atteindre, le conseil en strat’ demande néanmoins une résistance hors norme au stress : « mon ressenti est assez mitigé : même si c’est intéressant, la surcharge de travail devient vite usante quand tu es junior. Je pense que ce travail devient vraiment cool au bout de 2 ou 3 ans mais c’est généralement le moment où les gens partent justement », confiait un jeune consultant récemment embauché chez Bain & Co ; preuve que les caractéristiques du métier l’assimile à un accélérateur de carrière plus qu’à un projet professionnel de long terme.

 

Un secteur dynamique aux belles promesses de carrières

Délivrées au compte-goutte, le peu d’informations disponibles permet difficilement d’avoir une idée précise de l’évolution du secteur. Au niveau mondial, les trois plus gros cabinets de conseil en stratégie que sont McKinsey, le BCG et Bain & Co affichent un niveau de croissance loin de l’atonie consécutive à la crise de 2008. En effet, entre 2009 et 2016 ces « pure players » de la strat’ ont affiché une croissance organique moyenne proche de 8%. Un dynamisme qui se traduit par l’augmentation continue d’un niveau d’embauche qui avoisine en France les 6% par an ; de belles promesses donc…

 

Un profil-type des candidats en voie de diversification

Quels doivent être les atouts d’un jeune diplômé ambitionnant une carrière dans la stratégie ? Si la bonne santé économique des grands cabinets internationaux ne se démord pas, force est de constater que ceux-ci perpétuent un fort niveau d’exigence, que ce soit en termes de qualité des profils recherchés, que de difficulté du processus de sélection affronté par les candidats. Concernant le profil type des aspirants, une enquête menée en 2011 par le site de référence consultor.fr faisait apparaître un ratio de diplômés de grandes écoles de commerce et de grandes écoles d’ingénieurs de l’ordre de 55,5% contre 42%, le reste des consultants étant originaire de l’ENS ou Science Po Paris.

Cependant, cette forte homogénéité tend à être nuancée par une valorisation accrue (mais encore timide) de la diversité des parcours personnels antérieurs. Aussi, aux côtés des traditionnelles expériences dans le M&A ou les directions stratégiques de grands groupes, figurent désormais des profils issus du conseil interne ou en organisation, du marketing, de la finance d’entreprise, de l’audit, voire même de jeunes entrepreneurs reconvertis, dont le profil est recherché pour leurs compétences transversales.

 

L’emlyon, une valeur montante

On peut difficilement le nier, les places sont chères dans le monde de la stratégie. Quand bien même l’emlyon reste dans l’ombre des « parisiennes », le prestige de sa formation ne contraint pas seulement ses étudiants à se limiter au conseil en organisation. Et pour cause, une étude récente de Junior Essec situe notre école au 20e rang des pourvoyeurs de consultants en stratégie (loin devant l’EDHEC, et même l’ENA). Un gage de qualité au regard du nombre extrêmement limité d’écoles (seulement 30 sur plusieurs milliers d’établissements français privé comme public) pouvant se targuer de former réellement au conseil en stratégie. Notre dernier décompte fait même apparaître une belle progression du nombre d’anciens élèves d’emlyon: ils sont en effet plus de 85 de nos alumnis à officier actuellement dans les cinq plus gros cabinets français (source linkedin – emlyon forever).

 

                                                                                                                                                  Matéo Garcia