Bonjour Alexandre, pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours à nos lecteurs ?
Bonjour, je suis Alexandre Janiaut, j’ai 42 ans et je suis fraîchement certifié de la toile depuis le 13 juillet dernier.
J’ai suivi un cursus scolaire classique jusqu’en 5ème, au collège. J’ai ensuite fait ma 4ème et ma 3ème en section technologique. Les classes étaient plus petites, j’assistais à 7 heures de cours de technologie par semaine. J’ai par la suite intégré un lycée professionnel pour y suivre un parcours électrotechnique. J’ai terminé le cycle de l’enseignement supérieur par une formation en alternance dans une entreprise de conception d’engins de levage à Lyon.
J’ai commencé ma carrière professionnelle en tant qu’électromécanicien pendant 5 ans puis j’ai suivi une formation pour devenir peintre industriel, métier que j’ai exercé pendant 20 ans. Bien que j’aime mon métier, la dangerosité de l’inhalation des produits chimiques et de la peinture me pousse aujourd’hui à me reconvertir.
la toile est l’école de la qualification au numérique, pourquoi s’orienter vers ce domaine ?
Le domaine du numérique m’intéresse depuis longtemps. Je suis un joueur régulier de jeux vidéo et j’aide souvent ma famille sur des problématiques informatiques. Bien que je ne sois pas un fin connaisseur, je m’appuie sur internet pour trouver des solutions à chaque problème. Je suis inscrit à Pôle emploi comme demandeur d’emploi, j’ai ainsi pu bénéficier du programme “Activ’ Projet” qui permet aux demandeurs d’emploi d’être accompagnés par un conseiller afin de construire ou de confirmer leur projet professionnel. Dans le cadre de ce programme, j’ai acquis des méthodes et appris à utiliser des outils pour réfléchir à mon évolution de carrière et à ma réorientation professionnelle. Pour m’informer sur les métiers, je me suis rendu au Salon des métiers qui s’est tenu à Eurexpo à Lyon. C’était une super idée puisque je me suis documenté autant que possible, notamment sur les métiers du numérique. Cependant, au premier abord, les métiers présentés ne m’attiraient pas ou peu. On me parlait de “chef de projet”, “d’intégrateur d’exploitation”, “de chargé de référencement”… ce qui n’avait que peu de sens à mes yeux. Quelque temps plus tard, ma conseillère Pôle emploi m’a envoyé de la documentation concernant les métiers du développement web. J’ai regardé plusieurs vidéos et me suis arrêté sur le témoignage d’une femme qui exerçait le métier de développeur web. J’ai trouvé cela très intéressant, notamment la programmation. En continuant mes recherches, je me suis aperçu que le développement web constituait la base de nombreux métiers du numérique et que l’espace de création qu’il offrait était presque infini. En tant que dessinateur amateur, j’ai senti que mon côté artistique pouvait s’exprimer au travers de l’exercice de ce métier.
Aviez-vous un bagage technique avant de vous engager dans le programme ?
Pas particulièrement. Toutefois, j’avais entrepris de me former en autonomie. J’ai notamment suivi les cours de code en HTML et CSS gratuits de Pierre Giraud sur internet. J’ai ainsi pu créer et façonner ma première page web. J’ai ensuite voulu aller plus loin en commençant les cours « Apprendre à programmer avec JS », également gratuits, du site web Openclassrooms mais je n’avais pas assez de temps disponible pour être assidu. Dans le même temps, Pôle emploi m’a mis en relation avec l’association Diversidays et j’ai pu participer au programme « Déclics numériques », un programme 100% en ligne, qui aide les individus à s’orienter et qui facilite leur reconversion vers les métiers du numérique. J’ai notamment participé à des réunions en ligne sur le métier de développeur web. Des professionnels du recrutement étaient présents pour nous prodiguer des conseils sur la réalisation d’un CV, sur la reconversion professionnelle ou encore sur les soft-skills à développer. Ces ateliers étaient vraiment supers et m’ont beaucoup motivé. C’est alors que ma conseillère Pôle emploi m’a parlé de la toile, une formation au numérique entièrement gratuite. J’ai décidé de sauter le pas et de candidater.
Le premier parcours de formation la toile était « conception web ». Qu’avez-vous appris grâce à cette formation spécialisée ?
J’ai appris à utiliser les langages HTML et CSS mais aussi les bases de JavaScript. La toile offre une formation courte et intensive, nous ne pouvons donc pas acquérir des connaissances et compétences très développées. Nous sommes formés au langage HTML durant une journée, de même pour le langage CSS et nous bénéficions d’environ quatre jours de formation pour JavaScript. Nous devons ensuite réaliser des devoirs et des projets qui nous permettent de passer rapidement à la pratique.
Pouvez-vous nous parler d’une de vos réalisations durant cette formation ?
Absolument, je peux vous parler de mon projet JavaScript. Je devais réaliser une page web sur le thème des « monnaies » en utilisant le langage de programmation JavaScript. J’avais à ma disposition une liste de monnaies : des crypto-monnaies, des monnaies marchandes et des monnaies-fiat. J’ai utilisé JS pour faire des « boucles » et regrouper chacune des monnaies en catégories puis j’ai dressé un tableau à l’aide du langage HTML. J’ai ensuite stylisé ma page grâce à CSS. C’est un exercice que j’ai adoré réaliser. J’ai appelé ma page « le pognon » ! (ndlr : en option, profitez de l’écoute de « Money » de Pink Floyd, et d’ « Argent trop cher » de Téléphone).
Hormis les compétences techniques, que vous a apporté la formation ?
Lors de la troisième partie de la formation intitulée « travailler en groupe », nous sommes amenés à travailler en groupe pour mener à bien un projet de prototypage d’une application mobile ou d’un site web, sur le thème du « changement climatique ». Nous venions tous d’horizons très différents, il y avait des jeunes et des moins jeunes. Il a fallu trouver une entente et une forme de cohésion. J’ai appris à céder sur certains points et à m’imposer sur d’autres. Cette expérience était très bénéfique car je suis quelqu’un de timide. J’ai dû dépasser cette timidité pour travailler avec mon groupe et produire un travail de qualité.
Selon moi, la diversité des profils est un vrai plus de la formation. J’ai par exemple travaillé avec Patricia, qui s’était auto-formée aux langages HTML et CSS ou encore avec Jean-Antoine, un jeune homme à la vivacité d’esprit impressionnante. Lorsque nous rencontrions un problème, nous pouvions faire appel aux formateurs, lesquels nous encourageaient à trouver des solutions basées sur l’entraide entre apprenants.
Par ailleurs, nous avons bénéficié de « journées professionnelles » où nous avons appris à nous présenter, à pitcher, à faire notre CV, à communiquer professionnellement. J’ai également appris à utiliser correctement LinkedIn qui n’était pour moi qu’un simple Facebook version professionnelle. De prime abord, l’usage de LinkedIn ne m’attire pas vraiment mais il est important de se rendre visible avec de petites actions telles qu’un « like » ou un « partage ». Je suis ravi d’avoir pu enrichir mes soft-skills aussi bien que mes hard-skills.
Le parcours prévoit un accompagnement carrière individualisé pour construire et savoir présenter son projet professionnel, quel est le vôtre ? Avez-vous des pistes à ce propos ?
Aujourd’hui, j’aimerais obtenir un diplôme reconnu par l’Etat, en effectuant si possible un apprentissage en entreprise pour acquérir de l’expérience en tant que développeur web ou designer web. L’intelligence artificielle est un domaine qui peut éventuellement me plaire. Par la suite, je souhaite me lancer dans l’entrepreneuriat.
Finalement, êtes-vous satisfait par la formation ?
Je suis satisfait de la formation la toile. J’ai aimé être au contact de personnes diverses et passionnantes. La liberté qui nous est offerte pour réaliser les projets que nous devons mener est également très appréciable. Il n’y a pas de ligne dure à respecter, nous sommes libres de traiter les sujets sous l’angle que nous souhaitons. J’aimerais aussi dire à quel point je suis reconnaissant des personnes qui ont ouvert une Grande Ecole à des individus qui n’ont pas forcément les moyens de bénéficier d’un enseignement d’une telle qualité.
Que reste-il à améliorer selon vous ?
Avant d’intégrer la formation, je pensais que le programme serait davantage axé sur le développement par la programmation. J’aurais aimé approfondir ce domaine en passant plus de temps sur l’utilisation de JavaScript. Toutefois, la formation était axée sur la conception web et nous avons exploré un panel d’environ 10 métiers. D’autre part, notre session se déroulait en partie sur les vacances scolaires. Nos formateurs ont souvent eu des empêchements et n’ont pas pu être présents en permanence. Cependant nous étions la première promotion, je comprends qu’il y ait encore des réglages à faire.
Un mot à adresser à nos lecteurs ? Quelque chose à ajouter ?
Si vous aimez le numérique et que vous êtes motivé, alors candidatez à la formation la toile d’emlyon, elle déchire ! Je voudrais remercier Samuel Javelle et Sacha Mallet de m’avoir permis de suivre cette formation, Lionel Radisson et Julien Jet nos formateurs, Hugo Sainte-Marie formateur sur le campus emlyon de Saint-Etienne pour ses réponses rapides et ses conseils prodigués sur Slack, Pauline Larère pour les journées professionnelles ainsi qu’ Antoine Mauuary et Sandrine Chassigneux recruteurs professionnels et animateurs des journées professionnelles. Finalement, je remercie Emilie Guichard, responsable du programme la toile pour tout ce qu’elle fait avant, pendant et surtout après la formation ! 😊