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Faire décoller son projet grâce à l’emlyon, avec Julie et Yoann de Sighteo

L’année dernière, Julie et Yoann, étudiants en 2ème année à l’emlyon, ont lancé leur projet spatial Sighteo, avec pour objectif d’envoyer un satellite dans l’espace et d’en tirer des images. Un projet plutôt original pour des étudiants d’école de commerce.

Pouvez-vous nous présenter votre projet ? 

Etant tous les deux passionnés par l’espace, nous avons voulu envoyer un satellite dans l’espace pour nous prouver à nous-mêmes que nous en étions capable, mais aussi pour montrer aux autres étudiants que notre chemin n’était pas tout à fait tracé.

Quel a été le déroulement du projet jusqu’à aujourd’hui ?

Après avoir parlé de notre projet avec le service communication de l’école et avoir monté un dossier avec l’aide de membres de l’administration, on a pitché ce projet devant la fondation emlyon, qui était très enthousiaste à l’idée de voir des étudiants de l’école monter un projet scientifique de cette envergure, puis devant le Comité Exécutif de l’école, qui a définitivement validé le projet. C’est en effet l’occasion pour l’école de développer la marque emlyon et d’être la première école de commerce à voir naître en son sein un projet spatial de cette envergure, la seule école ayant déjà développé quelque chose de similaire en France étant Polytechnique.

Quelles solutions avez-vous trouvé ? 

Le projet est devenu plus ambitieux quand on s’est rendu compte que l’on devait faire appel à des prestataires externes pour la construction et le lancement du satellite. Pour avoir un budget plus conséquent, on s’est donc tournés vers d’autres moyens, par exemple vendre des supports de communication sur le satellite à des entreprises, ou des photos prises par le satellite. 

Nous nous sommes finalement arrêtés sur l’idée de rester un projet étudiant pour faire du satellite notre propre création et pouvoir le construire nous-mêmes. On cherche donc des subventions de sponsors qui pourraient voir cet envoi comme une nouvelle manière de faire leur publicité.

La fondation a accepté que nous cherchions d’autres partenaires, tout en restant notre principal pourvoyeur de fonds. D’ailleurs, si nous l’avons contactée directement depuis le service communication de l’école, ils envisagent dès septembre prochain de faire de réels appels à projet et de sélectionner les plus intéressant pour mettre à leur disposition des fonds et des moyens annexes ayant pour la plupart un lien avec les alumnis.

Quelles autres difficultés avez-vous rencontré ?

L’une des principales difficultés pour l’envoi du satellite, c’est qu’il faut lui réserver une place dans une fusée pour l’envoi, et que le délai d’attente est souvent de plus d’un an. Il y a donc beaucoup d’aléas quant à la timeline du projet, mais heureusement la fondation est très compréhensive à ce sujet.

Même si nous avons hésité à déléguer la construction du satellite à une entreprise spatiale spécialisée, nous avons décidé de garder la partie technique pour nous. De plus, il y a d’autres problématiques très complexes que nous devons régler. Elles vont des procédures administratives comme la demande d’affectation d’une longueur d’onde pour pouvoir émettre ou la souscription à une assurance à d’autres plus techniques et négociatrice comme la transmission des images du satellite vers la terre, l’obtention de licences internationales pour l’envoi, le démarchage d’antennes dans chaque pays pour pouvoir récupérer des images du satellite.

Quelles sont les autres opportunités pour développer son projet quand on est étudiant à l’emlyon ?

Il y a beaucoup d’autres opportunités pour développer son projet, par exemple, Smart Up organise régulièrement des Apéro Pitch qui permettent de s’entraîner à présenter son projet et de recevoir des conseils pour avancer. Au niveau public et local, on a Beelys, qui est le pôle lyonnais dédié aux jeunes entrepreneurs. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’industrie aérospatiale ? 

Il y de plus en plus d’initiatives privées dans le domaine du spatial, la plus connue étant Space X, mais c’est surtout le domaine des petits lanceurs et des petits satellites qui est en plein essor. Dans le domaine du spatial, il y a beaucoup d’éléphants blancs, c’est-à-dire des projets qui lèvent des fonds énormes mais sans vraiment avoir de but prévu, et qui s’effondrent avant même d’avoir vu le jour. 

Peu d’étudiants d’école de commerce se dirigent vers l’industrie aérospatiale, parce que cela leur paraît trop lointain et inaccessible, mais en réalité c’est une industrie comme les autres, qui a besoin de managers pour gérer ses projets, de commerciaux pour les vendre…