Après un parcours académique réussi, trois stages en finance dans des entreprises prestigieuses, Clément a intégré le BCG dès son stage de fin d’études, fin 2017. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus.
Peux-tu brièvement résumer ton parcours ?
J’ai intégré l’emlyon business school en 2013 après une classe préparatoire. J’ai réalisé ma mission préma en tant qu’analyste crédit à la Coface à Sydney et fait partie du mandat du Petit Paumé de ma promo. Ensuite, j’ai effectué un stage de césure en vente de produits structurés à la Société Générale puis un autre comme analyste dans un fond d’investissement de la Caisse des Dépôts. À l’époque, je me dirigeais plutôt vers de la finance de marché. Puis j’ai effectué un échange universitaire à l’Université Bocconi de Milan durant lequel j’ai découvert les métiers du Conseil en Stratégie au travers d’ateliers animés par des acteurs du secteur. L’année dernière, j’ai postulé dans plusieurs cabinets de Conseil en Stratégie pour un stage de fin d’études et j’ai intégré le BCG où je suis désormais Associate.
Comment t’es-tu préparé aux entretiens pour ces cabinets ?
Après mon échange, je suis entré en contact avec des alumnis dans chaque cabinet et j’ai lu les ouvrages dédiés (Case in Point de Marc P Cosentino et Case Interview Secrets de Victor Cheng). J’ai ensuite passé 2 mois à m’entraîner aux études de cas et aux entretiens de fit avec un groupe d’une quinzaine de mes camarades.
Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour intégrer un cabinet de Conseil en Stratégie comme le BCG ?
Tout d’abord il faut être très curieux avoir envie d’apprendre. Il faut savoir montrer que l’on est réellement intéressé, aussi bien par les personnes en face de nous que par les cas auxquels on est confronté lors des entretiens. Ensuite, il est très important de se montrer structuré dans sa manière de travailler : les problèmes abordés étant souvent très complexes, il est nécessaire de savoir les subdiviser en « tranches » beaucoup plus simples à résoudre pour obtenir une réponse au problème global. Il est également essentiel d’être pragmatique et de savoir proposer des solutions concrètes et directement applicables aux problèmes de nos clients. Plus globalement, dans chaque histoire que l’on raconte en entretien, il faut savoir montrer son leadership, sa proactivité et l’impact concret de ses actions sur la situation.
Quelles sont les différentes étapes d’une mission de Conseil en Stratégie ?
Tout d’abord il y a la proposition commerciale, rédigée par le partner, qui répond à l’appel d’offre du client. Ensuite, on échange avec les différents collaborateurs de l’entreprise cliente pendant 2 à 3 semaines, afin d’établir un premier diagnostic de la situation. Puis, on réalise des analyses qui vont venir confirmer ou pas chacune de nos hypothèses sur les problèmes de l’entreprise. Enfin, on rend un livrable dans lequel on présente les problèmes que l’on a identifiés, les solutions pour régler ces problèmes, et la manière d’appliquer les solutions concrètement dans l’entreprise.
Vous vous chargez d’appliquer ces solutions ?
Oui, au BCG nous offrons des solutions véritablement « clés en main » et nous avons des équipes spécialisées (dans l’analyse de données, les opérations, le marketing digital ou les architectures IT par exemple) qui sont chargées d’aider le client à implémenter concrètement nos recommandations dans son entreprise.
Quelle est la journée type d’un consultant ?
C’est difficile de donner une journée type, en revanche les semaines s’articulent souvent de la même manière : d’abord on prépare un maximum d’analyses, ensuite on se réunit avec le partner pour voir ce qu’il est pertinent de garder selon lui, puis on approfondit et on peaufine nos analyses et enfin on présente l’avancée de notre travail au client lors d’une réunion hebdomadaire. En plus de ce « double-contrôle » (à la fois par le partner et par le client), on est en interaction constante avec son manager qui est là pour nous accompagner et nous épauler si besoin dans notre travail. Toutefois, le contrôle du manager diminue à mesure que l’on gagne en séniorité.
Et quel est le rythme de travail ?
Je dirais que l’on est à mi-chemin entre un emploi « normal » et une banque d’affaires : on travaille 12 à 13h par jour, jusqu’à 21-22h en moyenne, mais on peut partir à 19h comme à 1h selon les moments dans une mission. En revanche, là où dans une banque d’affaires il y a des moments de calme, ici la pression est constante car il y a toujours une analyse à faire, un livrable à envoyer, un client à appeler… Cela vient du fait que dans une mission de conseil, on part d’une feuille blanche à chaque fois : le client a un gros problème, différent de tout ce que l’on a vu précédemment, et il faut tout mettre en œuvre pour le résoudre.
Qu’est-ce qui te plaît le plus et le moins dans ce métier ?
Je suis rentré dans le Conseil en Stratégie parce que je ne savais pas ce que je voulais faire et aujourd’hui je m’éclate vraiment : je suis confronté à des problématiques et des secteurs toujours différents, j’apprends énormément de choses tous les jours et je monte très rapidement en compétence. C’est également très formateur d’interagir régulièrement avec des directeurs de département rôdés et exigeants, et il est très grisant de pouvoir leur présenter mes solutions alors que je n’ai que 25 ans. De plus, même si le conseil est un métier très formaté je jouis d’une grande autonomie dans mon travail, ce qui est toujours agréable.
Toutefois, même si tout le monde est très sympathique et bienveillant, il faut être capable d’assumer la pression très forte et constante du métier, puisque notre travail est sans cesse jugé par nos supérieurs comme par nos clients qui sont très exigeants.
Quelles sont selon toi les transformations en cours et à venir dans le Conseil en Stratégie ?
On attend aujourd’hui plus que jamais des cabinets de Conseil en Stratégie qu’ils offrent des solutions 360°, qui répondent à tous les problèmes de leurs clients en mobilisant des équipes très spécialisées techniquement parlant, notamment sur les thèmes du Big Data, de l’intelligence artificielle et de la transformation digitale. Je pense également que le monde du conseil tend à se polariser, avec d’un côté le « Big Three » (McKinsey, BCG, Bain) s’accaparant les missions de stratégie, et de l’autre les « Big Four » plus spécialisés dans l’opérationnel et la gestion de projets.
Nous remercions Clément pour cet entretien.