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Tribune : Trop, c’est trop

Trop c’est trop. On en a marre. La journée commençait pourtant si bien. L’Express, journal connu pour la qualité de leurs investigations de fond, poste un article bien p*** à clic qui parle de « ces affreuses écoles de commerce où règnent, sexe, drogue, alcool, bizutage, sacrifice humain, humiliation, dépravation, etc. » En gros, c’est le Neuvième Cercle de l’enfer l’em. L’administration réfléchirait même à remplacer le panneau « Early Maker » de l’entrée par une simple tablette en bois vermoulu sur laquelle on pourra lire en lettres de sang « Vous qui pénétrez en ces lieux, abandonnez tout espoir ».

L’image d’Epinal de l’étudiant malmené fait fantasmer beaucoup de monde. Entre jalousie, rivalité et simple ignorance, on ne sait plus où trouver les raisons de cet acharnement.

Alors certes, les pratiques les plus « hard » n’ont pas leur place dans un environnement de travail efficace. Certes, les réputations de certains et certaines peuvent se faire et se défaire par des rumeurs parfois destructrices. Mais sous couvert de raconter une « histoire bien croustillante qui va grave faire le buzz Thierry, tu vas voir les jeunes vont adorer », l’Express a fait montre d’une stupidité sans précédent et a, sans sourciller, jeté aux serpents une douce et sensible étudiante. Remarquez l’hypocrisie de nos amis journalopes.

Du coup, dans les minutes qui ont suivi, effervescence sur les conversations de mandat. Tout le monde s’improvise juriste pour sauver notre camarade. Droit à l’image, à la vie privée, à l’information ? Droit surtout de ne pas être humiliée en place publique. L’article précise honteusement que les noms ont été changés. Mais quid de notre concernée locale ? Ni la photo, ni la capture d’écran, ni le nom n’ont été modifié. Alors quoi ? On fait dans l’anonymat mais pas trop ?

Dans la série « Balance ton porc » je demande les médias, prêt à jeter en pâture des étudiant.e.s qui n’ont souvent rien demandé. Relayer des informations sur des abus, c’est bien. Mettre dans la bouche de quelqu’un, n’ayant adressé aucune interview, des propos inventés justifiant que toute sa famille et la France puissent se délecter de sa vie privée, c’est juste minable.

emlyon est encore une école de tradition dans laquelle le bizutage n’a heureusement plus sa place.  Ces traditions ne nuisent visiblement pas au bon développement des étudiants qui ont le privilège de la rejoindre. Alors s’il faut faire encore des efforts pour que nos étudiantes, nos copines, nos futures femmes ou boss se sentent plus à l’aise, nous les feront. Mais avant de nous demander de retirer le fétu de paille que nous avons dans l’œil, retirez l’énorme poutre que vous avez où je pense.

 

Etudiant anonyme