They Act for Women : L’asso qui met en lumière les innovations pionnières en faveur de l’émancipation des femmes à travers le monde
Ancienne du Petit Paumé, respo RSE et égalité à la corpo, Emeline Dukic est partie début août à la rencontre d’initiatives en faveur de la condition des femmes, à travers une asso qu’elle a créé : They Act For Women.
Tout commence lors d’un stage au lycée au sein de la fondation Elle : Emeline réalise qu’elle n’est pas informée des problématiques rencontrées par les femmes autour du monde. Et surtout, qu’elle n’a jamais entendu parler des acteurs sur place et des solutions apportées, ceux-ci manquant de visibilité. À travers ses stages à l’em – dans une ONG en Afrique du Sud accompagnant les femmes battues, puis à Paris au sein de Karuna-Shechen, l’ONG fondée par Matthieu Ricard – elle se rend compte que ce n’est pas facile d’avoir du contenu, puisque le temps manque : la communication n’est pas la priorité.
« Je voulais partir à l’étranger et avoir un impact social, m’investir pour le women empowerment. »
C’est la problématique qu’elle veut mettre au cœur de sa vie. Ce sera le cas dans son mandat au Petit Paumé, dans son bénévolat à Paris, et dans son futur métier.
C’est dans cette optique qu’elle crée en mars 2019, They Act For Women, pour mettre en avant toutes ces personnes qui s’investissent pour améliorer la condition des femmes au quotidien, et avec la volonté de transmettre cette envie.
L’objectif ? Partir 5 mois à travers 7 pays, afin de rencontrer des projets innovants – condition sine qua none – avec pour thématique « l’insertion professionnelle dans des milieux où les femmes sont sous-représentées ». Elle pourra ainsi rencontrer les locaux s’impliquant pour la cause des femmes, leur fournir des contenus en fonction de leur besoin : par exemple, la présentation de leurs programmes, ou des vidéos pour des levées de fonds. Sa valeur ajoutée ? Ses compétences en audiovisuel, acquises au sein du PP, par ses stages et lors de son temps libre.
Afin de préparer cette aventure, Emeline a assisté à des conférences, où on lui a aussi donné des contacts travaillant dans des associations autour du monde. « C’est une vraie communauté, des personnes bienveillantes, qui te soutiennent et forment un réseau de contact ». Elle a par exemple découvert une association créée par des étudiantes de l’ESSEC qui conseillent depuis 6 ans des entreprises en faveur de l’inclusion des femmes dans le numérique, et ce partout dans le monde. Au-delà des premiers contacts avec les associations, c’est par une campagne de crowdfunding, quelques subventions – par exemple une agence de voyage pour ses billets d’avion – ainsi que des économies personnelles, qu’elle peut mener à bien ce projet et vivre sur place.
Emeline n’a pas choisi le pays le plus facile pour débuter cette aventure, puisqu’elle a atterri début août en Inde. Elle a été accueillie par les programmes de l’association dans laquelle elle travaillait à Paris. C’est un tout autre aspect qu’elle a découvert sur le terrain : ils s’intéressent à tous les aspects de l’inclusion des femmes. Elle a par exemple pu interviewer des femmes conductrices de rickshaw électriques, d’autres participant à des ateliers de lecture et d’écriture organisés après la pause déjeuner, lorsque les maris sont retournés travailler et les enfants à l’école. Ils s’investissent pour améliorer les conditions de vie de la communauté, jusqu’à sensibiliser au développement durable. Elle a aussi pu rencontrer des intervenants, par exemple une médecin indienne qui peut donner espoir aux femmes à travers le programme santé puisque c’est traditionnellement un métier d’homme.
Avant de s’envoler vers le Liban – où elle a rencontré une association employant des femmes en leur donnant les moyens d’agir dans leur communauté et de lutter contre le problème important des déchets de Tripoli – Emeline a voyagé dans le nord de l’Inde, mais toujours en partant à la rencontre d’initiatives locales. A Agra, où le Taj Mahal attire tant de monde, elle a découvert le café Sheroes Hangout qui emploie uniquement des femmes qui ont été victimes d’attaques à l’acide.
« Symboliquement, ces attaques sont faites pour que tu restes cloitrée chez toi, que tu ne travailles plus et que ta vie s’arrête. Et ce café leur permet de faire un métier qu’elles adorent, de discuter avec les clients, de vendre des petits bracelets qu’elles confectionnent, et elles bénéficient en prime de cours pour continuer des études ».
Après le Liban, elle rencontrera des associations en Tanzanie, en Afrique du Sud, au Sénégal, au Maroc et en France.
Une fois rentrée en France, elle organisera des conférences, des tables rondes, afin de sensibiliser les étudiants sur ces acteurs qui tous les jours travaillent en faveur des femmes. Mais elle ne veut pas que l’aventure s’arrête là. Pour la seconde édition, Elise et Théophile, respectivement chez Declic et au PP, partiront autour d’une nouvelle thématique. Emeline envisage également un développement de la galerie des innovations pour transformer son association en plateforme de crowdfunding pour soutenir les projets à travers le monde. D’ici 5 ans, ce pourrait aussi devenir une fondation qui financerait des projets qu’elle sélectionnera avec son équipe. « C’est important de rêver ». Dès janvier, la prochaine édition se concrétisera, avec l’espoir d’avoir plus de partenaires, de subventions, et d’abonnés à la newsletter. Et pourquoi pas, d’écrire des articles pour des magazines à plus large portée afin de promouvoir les projets soutenus.
Pour plus d’informations sur le projet d’Emeline et pour retrouver tous ses articles, rendez-vous sur : https://www.theyactforwomen.org
Article rédigé par Solenne Mior, journaliste de Verbat’em