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Venture Capital : entre finance et entrepreneuriat, l’alternative idéale aux débouchés classiques d’écoles de commerce

Pour Le M, Transaction et Genius emlyon s’associent pour faire découvrir aux étudiants d’emlyon le milieu du capital-risque ou Venture Capital. Le secteur, en très forte croissance en France depuis quelques années, est pourvoyeur de nombreuses opportunités pour les étudiants intéressés par la finance et l’entrepreneuriat.

Par Hugo Bouchema et Karim Ayoub, Transaction

En quoi consiste le venture capital (VC) ou capital-risque ?

Traduit par « capital risque », le venture capital consiste à investir dans de très jeunes entreprises et start up à fort potentiel de croissance sur un marché paraissant prometteur.  En contrepartie de cette prise de participation et du risque consenti, les investisseurs espèrent tirer de fortes plus-values lors de la revente des prises de participation du fait du développement de l’entreprise. Ces prises de participation – qui durent en moyenne entre 3 et 7 ans – sont également l’occasion d’apporter de précieux conseils et ressources à l’entreprise afin de l’accompagner dans l’accomplissement de son business modèle. Le capital-risque est à différencier du Private Equity, secteur qui finance lui des sociétés plus matures en « later stage ».

Du côté des entreprises, cette solution de financement permet de consolider les fonds propres (sans demande de garantie) et de bénéficier d’un gain de crédibilité durant la phase d’amorçage, stade de développement durant lequel les banques peuvent être réticentes à accorder un prêt. Ces apports de capitaux se font généralement durant ce qu’on appelle des « tours de table », qui se divisent en deux catégories. Les « premiers tours de table » permettent de récolter des capitaux dans le but de concrétiser un projet (financements du matériel, phases de test, création d’une structure juridique…). Les « seconds tours de tables » se tiennent ensuite afin de permettre le lancement de l’offre et de mener les démarches marketing entre autres. 

Les prises de participation peuvent être de différentes natures : la souscription à des actions ordinaires ou de préférence, la souscription à des obligations ou via des avances en compte-courant d’associé (apports octroyés par les associés d’une entreprise afin de répondre à un besoin ponctuel). Les prises de participations des « venture capitals » peuvent également être divisées en différentes catégories selon le type de levées de fonds : 

  • Dans un premier temps, on distingue la phase de « Seed » qui correspond à une levée de fonds inférieure à 1 millions d’euros, principalement destinés aux start-up en création afin qu’elles puissent concrétiser une première idée et passer l’étape d’amorçage
  • Viennent ensuite les levées de fonds de séries A , dont le montant est entre 1 et 5 millions d’euros, destinées à élargir la commercialisation et la présence géographique de l’entreprise
  • Enfin, les séries B et C, dépassant les 10 millions d’euros, viennent en supplément de levées de fonds passées pour des entreprises déjà bien établies dans leurs activités.

Mais vers qui ces jeunes pousses doivent-elles se tourner afin d’accéder à un tel financement ? On peut distinguer 4 profils d’investisseurs :

  • Les Business Angels, des particuliers mettant à disposition leur réseaux et leurs connaissances, interviennent pour des prises de participations assez courtes durant les toutes premières phases de développement d’une start-up
  • Les sociétés de capital-risque (société bénéficiant de règles fiscales avantageuses, notamment d’exonération totale sur l’impôt, et dont l’objectif est de réaliser des prises de participation dans des sociétés non cotées), investissant des sommes plus ou moins importantes selon leur taille
  • Les fonds de capital-risque, investissant d’immenses sommes, rarement avant la phase de création d’une entreprise
  • Les autres types de fonds comme les fonds de placement à risque (FCPR), fonds communs de placement à l’innovation (FCPI) et les fonds d’investissement de proximité (FIP) qui ont le même profil que les fonds de capital-risque, exceptée pour les FIP qui agissent à une échelle régionale et sur une plus courte période.

Il faut toutefois noter que chaque acteur possède son domaine de compétence. Avant de solliciter un acteur, un entrepreneur aura donc intérêt à se renseigner sur le secteur d’intervention privilégié de l’investisseur afin de bénéficier du meilleur support possible.

L’importance du VC dans le paysage économique (CA VC, fonds levés, nombre d’opérations, etc.)

Le secteur du Venture Capital en France connaît une très forte croissance depuis quelques années. L’étude EY dédiée au capital-risque démontre en effet une explosion des levées de fonds et une année historique du secteur en 2021. L’année 2021 a en effet enregistré plus de 11,6 milliards d’euros levés en Hexagone (soit une augmentation en valeur de 115%) pour 784 opérations (soit une augmentation en volume de 26%). La French Tech a même atteint l’objectif fixé par Emmanuel Macron – 25 licornes françaises à horizon 2025 – avec 3 années d’avance.

Concernant les secteurs les plus attractifs pour les fonds de VC, nous retrouvons naturellement le secteur de la technologie (services internet, Fintech et logiciels) qui représente plus de 8,5 milliards des fonds levés en 2021. Bien que la France soit aujourd’hui une place forte de l’écosystème européen, elle reste distancée par le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Comparatif des investissements au Royaume-Uni, Allemagne, France, Suède et Pays-Bas. Crédits : Baromètre EY du capital-risque en France – bilan annuel 2021.

Il reste néanmoins fort à parier que la bonne dynamique qu’a connu le monde du VC ces dernières va se poursuivre en France, notamment grâce à la culture start up impulsée par l’État – French Tech, Station F, stratégie nationale BlockChain – ainsi que par l’appétit des investisseurs pour les rendements juteux du non coté.