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Partir de l’humain pour changer l’entreprise, le pari de la société de conseil The Boson Project

L’entreprise française accompagne les organisations dans leur transformation en impliquant le capital humain. Elle a à cœur de faire bouger les lignes de la société et de réengager les citoyens et les collaborateurs. Rose Ollivier, chargée de Communication & Projets a accepté de nous répondre. 

Par Nathan Pinet, membre de NOISE

 

 

Bonjour Rose et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Peux-tu premièrement nous présenter The Boson Project et son activité ?

Les Bosons, c’est une entreprise qui milite pour des sociétés plus humanistes. Nous avons pour ambition de réengager les citoyens dans les entreprises et dans la société. D’une part, on accompagne les organisations dans leur transformation en faisant porter cette dernière par le corps social, en mettant les hommes au cœur du processus, et d’autre part, on organise des débats et des événements pour informer et ré-engager les citoyens. Nous avons pour cela des projets qui nous tiennent à coeur comme par exemple TCHATCHE, un spectacle de joutes oratoires autour de sujets de sociétés avec un format un peu déjanté. Deux éditions ont déjà été menées et la prochaine édition se tiendra au Bataclan. 

On crée également du contenu pour permettre aux citoyens et aux collaborateurs d’avoir d’autres grilles de lecture sur les sujets actuels. Par exemple : la Boîte à Rêves, une étude sur l’engagement réalisée auprès de 2500 Français avec Capgemini Consulting, et La Grande InvaZion, une enquête menée avec BNP Paribas sur les attentes de la génération Z. 

Toutefois, le gros de notre activité reste l’aide à la transformation d’entreprises. On considère que les sociétés (ndlr : les entreprises) sont fondamentales pour faire changer la société car elles en sont des acteurs incontournables.

Les sociétés sont fondamentales pour faire changer la société.

Autour de cette activité, on crée du contenu pour permettre aux citoyens d’avoir d’autres grilles de lecture des sujets actuels. 

Aurais-tu un exemple d’une mission d’accompagnement que vous avez effectuée auprès d’une organisation ? 

On a travaillé avec un grand groupe immobilier. Un de leur axe stratégique était la favorisation de la collaboration entre les employés mais en réalité ces derniers avaient l’habitude de travailler de manière autonome et séparée. On remarquait un manque de communication. Nous avons fait une analyse de la situation et réalisé que l’outil d’évaluation RH de fin d’année était désaligné avec la vision de l’entreprise. En bref, celui-ci était totalement déconnecté de la stratégie car les employés n’étaient pas évalués sur la collaboration au travail. Donc les outils RH mis à disposition n’étaient pas en phase avec la stratégie  voulue. On a monté une task force pour travailler sur la re-définition de cet outil. Nous avons joué le rôle de facilitateur de ce changement. Ce sont les collaborateurs qui ont défini ce nouveau projet. Pour cela, nous avons sélectionné des employés de manière à avoir un échantillon représentatif des différents métiers et des différents échelons de la hiérarchie de l’entreprise et nous les avons accompagné dans la re-définition de l’outil RH.

Nous intervenons aussi dans des organisations de manière ponctuelle sous la forme de conférences, séminaires, conventions… Par exemple, en septembre dernier, nous organisions un séminaire pour un acteur du réseau d’électricité. On ne voulait pas en faire quelque chose de trop éphémère. On a voulu le faire vivre avant et après le jour J. On a cherché à en savoir plus sur les collaborateurs avant grâce à des quizz, pour ainsi adapter et personnaliser notre séminaire en fonction des profils managériaux.

Dans vos missions, vous placez-vous donc en tant que facilitateur en laissant le changement émaner de vos collaborateurs ?

On embarque constamment les collaborateurs dans nos missions. Nous ne sommes pas spécialistes d’un secteur en particulier, ce sont les collaborateurs les experts de l’activité de l’entreprise. Nous faisons simplement en sorte de faire émerger des solutions. Chaque situation est différente et nous n’avons pas de méthode prémâchée que l’on ressort à chaque fois. On s’adapte à la culture de l’entreprise. C’est pourquoi on attache une grande importance à l’analyse de l’organisation avec notamment des interviews d’1h30 auprès des collaborateurs au début de la mission. 

Une transformation dans une entreprise ne se fait pas à grand renfort de baby-foots et de tables de ping-pong. 

Le but est de comprendre en profondeur l’organisation, les systèmes de l’entreprise et d’identifier les problèmes. 

La valorisation du capital humain est-elle le point le plus fondamental pour faire d’une entreprise une entreprise humaniste ?

Il n’y a pas d’entreprise humaniste s’il n’y a pas de considération du corps social dans les transformations. Le fait qu’une entreprise valorise son capital humain fait d’elle une entreprise humaniste en interne. Après évidemment, il faut aussi considérer toute son activité externe, ses relations avec l’ensemble des parties prenantes. 

C’est une vrai marque de courage de faire confiance à son corps social, de lui donner les clés de la transformation. Souvent, les dirigeants ont un moment de recul en prenant connaissance du diagnostic et de nos recommandations. On ne veut pas de missions qui n’aboutissent pas ou qui ne soient pas transparentes. On veut initier des transformations qui bénéficient à l’ensemble des acteur impliqués. Quand les dirigeants s’engagent à travailler avec nous, ils s’engagent à prendre de mesures réelles. Cela peut paraître difficile et très engageant. Mais une transformation dans une entreprise ne se fait pas à grands renforts de baby-foots et de tables de ping-pong. 

Avez-vous des retours sur votre action ? 

C’est très difficile car nous travaillons avec des notions qualitatives et non quantitatives, ce qui peut déstabiliser certains clients. Des collaborateurs engagés sont des leviers de croissance très efficaces mais c’est plus délicat à quantifier. Mais les clients reviennent vers nous pour une deuxième ou troisième mission, ce qui est très valorisant, et on a des retours très positifs.

Quels sont vos clients : PME, grands groupes.. ? 

Beaucoup de grands groupes : Accor Hotels, Air France, Nexity, Enedis récemment. Nous souhaiterions toucher davantage les PME. Il est difficile pour une PME de faire appel à une boîte de conseil car ils n’aiment pas l’image du consultant en costume qui arrive avec des solutions toutes faites dans leur entreprise familiale. Notre démarche est empathique et pragmatique et on pense pouvoir coller avec ce type de profil.

Que penses-tu de la valorisation actuelle du capital humain dans les organisations ?

Nous ne pouvons plus laisser de côté l’humain si l’on veut continuer à croître. Les turn-overs constants et le désengagement des collaborateurs sont de vrais problèmes pour les organisations. Les entreprises en ont de plus en plus conscience, d’autant plus que les nouvelles générations de talents ont des attentes sur le sens et sur la responsabilité. Pour les attirer, les entreprises vont devoir évoluer.

Nous ne pouvons plus laisser de côté l’humain si l’on veut continuer à croître.

Les collaborateurs de The Boson Project arrivent-ils aussi avec cette notion de quête de sens ?

On observe beaucoup les armées pour nous inspirer car l’engagement des militaires est énorme. Elles fonctionnement notamment sur le principe de subsidiarité, c’est-à-dire que, chacun, à son niveau, doit être capable de prendre les décisions qui le concernent. On essaie d’appliquer cela au maximum dans notre propre entreprise. Ça donne du sens car ça responsabilise chacun sur ses projets et ça implique davantage les équipes.

Ce qui donne du sens aussi, c’est qu’on est à mi-chemin entre le think-tank, le cabinet de conseil et l’associatif événementiel. On a vraiment à cœur de transmettre notre enthousiasme et notre curiosité et de partager nos idées et nos réflexions. On a un lieu à Belleville à Paris pour organiser des moments de rencontre, ouverts à tous et créer un lieu d’échange et de partage. 

On est à mi-chemin entre le think-tank, le cabinet de conseil et l’associatif événementiel.

Nous produisons aussi du contenu écrit. Nous avons notamment sorti un livre : Décoder les développeurs (Benjamin Tainturier, Emmanuelle Duez, The Boson Project, sorti chez Eyrolles).


Pour plus d’informations ou pour les rejoindre :

thebosonproject.com

bellevillebyboson.com/ 

welcometothejungle.co/en/companies/the-boson-project


Illustrations utilisées :

https://www.brunorousset.com/actualites/emmanuelle-duez-lentreprise-est-en-train-de-se-reinventer/

https://burst.shopify.com/

Propos recueillis le 01/10/2019