Deux porte-parole pour illustrer une dynamique collective
À l’occasion de notre dossier spécial sur l’intelligence artificielle, nous avons rencontré deux figures de PwC France et Maghreb : Matthieu Bouchépillon, co-lead de l’IA Factory du cabinet, et Arnaud Ferlin, associé spécialisé dans la transformation digitale des ETI et entreprises familiales. Leur expérience illustre l’engagement de PwC à faire de l’IA un levier concret d’efficacité et de confiance.
Si l’IA occupe aujourd’hui une place centrale dans les débats, PwC a choisi de dépasser les discours pour investir massivement dans son adoption, ses usages et son intégration au quotidien des missions de conseil et d’audit. Dans un environnement où les entreprises cherchent à rester compétitives face à des mutations technologiques rapides, PwC se positionne non seulement comme un accompagnateur, mais comme un acteur pionnier qui applique à lui-même les transformations qu’il recommande à ses clients.
L’IA chez PwC : de l’expérimentation à l’industrialisation
Depuis plus de dix ans, PwC travaille sur des solutions d’intelligence artificielle appliquées à ses métiers. L’arrivée de l’IA générative a accéléré ce mouvement : dès 2022, le cabinet a été parmi les premiers à investir massivement dans cette technologie.
Aujourd’hui, cela se traduit par des usages concrets, que ce soit en audit (automatisation d’analyses et sécurisation des processus) ou en conseil (aide au choix de solutions technologiques, optimisation des benchmarks, accélération de la production de livrables). Les consultants s’appuient sur des assistants internes comme ChatPwC, une solution développée en propre afin d’assurer performance, maîtrise et sécurité, tout en donnant accès aux meilleurs modèles du marché.
Un programme mondial d’adoption unique par son ampleur
Pour accompagner cette transition, PwC a lancé un programme mondial doté de plus d’un milliard de dollars d’investissement. Objectif : former l’ensemble des collaborateurs, du junior au partner, à l’usage de l’IA.
Chez PwC France et Maghreb, le déploiement a pris la forme d’un maillage structuré : un réseau de superusers représentant 10 % des effectifs consulting, appuyés par des responsables d’adoption seniors. Grâce à ce dispositif, les besoins métiers ont été identifiés finement et relayés au plus près du terrain. Plus de 2 000 collaborateurs ont déjà bénéficié de formations ciblées, organisées sous forme de Comptathons centrés sur des cas d’usage concrets.
Un exemple illustre bien cette dynamique : une collaboratrice junior a conçu elle-même, sans code, un agent automatisant la conversion de spécifications fonctionnelles en cas de test pour Jira. Résultat : 80 % de gain de temps sur une tâche jusqu’ici répétitive et à faible valeur ajoutée.
L’IA ne remplacera pas les juniors
Un débat récurrent dans le secteur du conseil consiste à savoir si les juniors sont « menacés » par l’automatisation de leurs tâches. Chez PwC, la réponse est nette : non.
« La nature des missions confiées aux jeunes consultants évolue, mais c’est une constante dans l’histoire des technologies », souligne Arnaud Ferlin. « Au lieu de passer des heures sur de la saisie ou du data crunching, ils se concentrent désormais sur l’analyse, la mise en perspective et l’apport de valeur au client. »
Pour Matthieu Bouchépillon, l’IA est même un facteur d’attractivité : « Les juniors disposent aujourd’hui des outils les plus modernes, ce qui rend leurs missions plus stimulantes et accélère leur progression. » PwC revendique ainsi une vision claire : former des consultants plus analytiques, plus stratégiques et mieux armés pour un marché en pleine recomposition.

Confiance et confidentialité au cœur de l’approche
Dans un contexte où la donnée est un actif stratégique, PwC met la confiance au cœur de son usage de l’IA. Si la confidentialité est garantie par des infrastructures sécurisées (serveurs étanches, fiabilisation des environnements Microsoft), le choix de développer ChatPwC ne tient pas seulement à cet aspect : il s’agit aussi d’un enjeu de maîtrise et de performance.
« Avec Copilot, nous étions dépendants de la roadmap de l’éditeur. Avec ChatPwC, nous gardons la main et garantissons que nos équipes disposent des outils les plus modernes et les plus adaptés », souligne Matthieu Bouchépillon.
Augmenter la valeur des consultants, pas les remplacer
PwC insiste sur un point : l’IA n’est pas là pour remplacer les consultants, mais pour accroître leur valeur ajoutée. « La nature des tâches évolue, mais l’IA libère du temps pour l’analyse, l’interprétation et la stratégie », rappelle Arnaud Ferlin.
Cette philosophie s’est concrétisée par une adoption rapide : lors de l’annonce de GPT-5, PwC a été capable de le déployer en 48 heures auprès de ses collaborateurs dans le monde entier. Une manière de démontrer sa capacité à rester à la pointe et à donner immédiatement à ses équipes les moyens de progresser.
Préparer la nouvelle génération : conseils aux étudiants
Interrogés sur les conseils à donner aux étudiants et jeunes diplômés, les deux associés sont unanimes. « Familiarisez-vous le plus tôt possible avec les outils disponibles. L’IA ne remplacera pas les humains, mais ceux qui ne savent pas l’utiliser », insiste Matthieeu Bouchépillon. Pour lui, l’IA peut devenir un véritable accélérateur de carrière : plus de productivité, de qualité, et donc plus de visibilité.
Arnaud Ferlin ajoute un point crucial : « L’IA doit être utilisée comme un levier, pas comme un substitut. Elle doit enrichir la réflexion stratégique, pas la remplacer. » Pour PwC, les talents de demain ne seront pas seulement ceux qui manipulent les modèles, mais ceux qui sauront garder une vision, un esprit critique et une capacité à décider.
Nous tenons à remercier chaleureusement Matthieu Bouchépillon et Arnaud Ferlin pour leur temps, leur bienveillance et leurs précieux éclairages sur ce sujet devenu central dans le monde du travail.
