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Les Plumes du Lyon arrivent enfin à Lyon

Car Lyon est tout autant Ville-Lumière que Ville-Littéraire, à en croire la riche liste des auteurs et autrices réunis pour l’occasion, et l’enthousiasme de ses organisateurs, ce samedi 6 novembre et pour la deuxième année consécutive, l’initiative étudiante Libr’air, qui depuis sa création en 2018 promeut la littérature au sein d’emlyon, organise à l’espace Les Woraces son salon du Livre des Plumes du Lyon, après une première édition en ligne réussie. Découvrons ensemble tout ce qui nous attend cette fin de semaine avec Ludivine Doncques, responsable du projet.  

Par Victoire Pouret, rédactrice chez Verbat’em 


Depuis combien de temps préparez-vous ce salon ?  

Nous organisons le Salon du Livre, le bébé de Libr’air, en quelque sorte, depuis janvier 2021, soit huit mois de préparation. Nous avions surtout besoin de trouver le plus tôt possible des subventions pour l’événement auprès d’organismes extérieurs à emlyon. Nous avons pu recevoir l’aide du Crous, bienvenue puisque Les Plumes du Lyon représente les trois-quarts de notre budget. Ce projet existe depuis trois ans, en ce qu’il est né avec le premier mandat Libr’air, mais c’est au cours de cette édition 2021, qui se fera pour la première fois en présentiel, qu’il trouvera sa réalisation complète et concrète. Le thème principal de l’événement étant Lyon, puisqu’il réunit des maisons d’édition et auteurs lyonnais ou ayant écrit à propos de notre ville, nous avions bien hâte qu’il puisse se dérouler en son cœur.  

Quelle sensation cela fait-il d’être de retour en physique ?  

Qu’est-ce que ça fait plaisir ! Ce qui est agréable, et décisif en termes d’organisation d’un évènement aussi important, c’est de s’être retrouvés entre membres du mandat. Nous ne nous étions pas vus depuis longtemps, et nous avons bien constaté, lors de la préparation du Salon, une cohésion de groupe et une vraie dynamique qui promettait déjà une excellente deuxième édition des Plumes du Lyon. Aussi, je ne peux qu’encourager les lecteurs, les curieux et les amoureux de la ville à venir découvrir le seul Salon du Livre dont le thème est Lyon, et dont les auteurs sont si impatients d’y participer ! Comme si cela ne suffisait pas, l’événement est gratuit et permet de se restaurer, et ce dès dix heures. 

Vous avez organisé avec grand succès tout le salon de l’an dernier en ligne, donc. Est-ce à comprendre que le livre dématérialisé est susceptible de concurrencer, voire de remplacer, le livre papier ? 

Les amateurs du livre papier y resteront toujours attachés, j’en suis convaincue. Fort heureusement pour nous l’année dernière, le livre se digitalise de plus en plus, mais je doute qu’il ne fasse tout à fait disparaître le papier. Par exemple, les étudiants d’emlyon sont toujours plus nombreux à emprunter des livres ou des bandes-dessinées dans notre bibliothèque, ouverte tous les jours au local Libr’air, alors qu’ils pourraient tout à fait les télécharger en ligne. On sent bien, au regard du regain d’intérêt généralisé des librairies ces derniers mois, que les livres papiers sont encore chéris, et ça tombe bien puisqu’ils pourront être dédicacés lors du Salon, ce qui n’a pas pu être le cas l’an dernier, à notre grande déception. Rien ne remplace le contact avec les auteurs, les discussions avec les visiteurs : tout est plus convivial hors ligne, vous verrez samedi !  

Pourquoi c’est mieux d’acheter ses livres, comme ses fruits, local ? 

Pour des raisons environnementales, déjà : préférer les circuits courts, ça doit devenir une priorité. Et puis, en France, il n’y a aucune raison de préférer commander ses livres en ligne plutôt que de pousser la porte de sa librairie de quartier, dans la mesure où le livre a un prix unique. Acheter ses livres local permet d’aider les librairies de son quartier, trop souvent délaissées, et d’y trouver un conseil avisé et précieux. L’une de nos trois conférences, « Comment écrire un roman lyonnais ? », montre d’ailleurs à quel point le projet est local. 

Quel est votre coup de cœur de cette rentrée littéraire lyonnaise ? 

J’adore tous les auteurs présents au Salon, vous vous en doutez, mais puisque je dois faire un choix, je vous conseille le polar Salsa Picante – Le Moineau de Bellecour de Jean Ducreux, premier tome de la série présenté par l’auteur lors du Salon. C’est l’histoire d’un détective lyonnais dont les derniers mots de la victime dont il est chargé de l’enquête sont « Salsa Picante ». Et non, avant que vous ne me le demandiez, je ne vous en dirai pas plus, après tout c’est une enquête ! 

L’édition des Plumes du Lyon de l’an dernier était exclusivement masculine, ce que regrettaient ses organisateurs. Au niveau de la diversité des intervenants pour cette édition, où en est-on ? 

Il y a 40% d’autrices cette année, et deux conférences sur trois sont animées par des femmes. Vous remarquez donc que nous avons vraiment voulu convier les femmes à cette deuxième édition, c’était notre priorité cette année. Bien qu’elles soient nombreuses, ce n’est pas facile de trouver des autrices lyonnaises. En effet, ce sont les auteurs intéressés par notre évènement qui nous contactent, et non l’inverse, et nous avons pu remarquer que les autrices osent moins que leurs confrères masculins à franchir ce pas. 

D’ailleurs, quelles sont les stars dont on pourra repartir avec l’autographe samedi prochain ? 

Je vous arrête tout de suite, il n’y a pas de grand nom connu, pas d’Éric-Emmanuel Schmitt, mais c’est justement ça, l’atout du Salon. Nous proposons aux visiteurs de découvrir des auteurs implantés dans la vie lyonnaise. Ceux qui s’y connaissent un peu en littérature lyonnaise reconnaîtront Jean Etèvenaux, président de la Selyre, l’association de littérature à Lyon, auteur de nombreux ouvrages historiques souvent napoléoniens, ou encore la conférencière Isabelle Kauffmann, autrice de la biographie de Marie-Antoinette Galland, première infirmière libérale installée à Lyon. Il s’agit, ceci dit, de vous faire découvrir des auteurs que vous n’auriez jamais eu l’occasion de découvrir, et dont vous n’entendez pas parler. Le but du Salon est avant tout d’être intimiste : nous n’avons retenu que dix des vingt demandes de participation aux Plumes du Lyon, pour promettre à nos invités et à vous, visiteurs, un cadre d’échange privilégié.  

Quel est le moment le plus attendu et à ne surtout pas manquer ? 

L’ouverture du Salon, sans hésiter. Déjà parce que vous ne voudriez pas manquer le petit-déjeuner, ensuite parce que vous pourrez découvrir, dès dix heures, des auteurs encore pimpants, pour ensuite assister à la première conférence de la journée à onze heures. Ça va, dix heures, ce n’est pas trop tôt ! 

Elle a quoi de littéraire, notre ville ?  

Tout ! La ville en elle-même est une source d’inspiration. Elle a bien sûr ses auteurs d’hier, parmi lesquels Louise Labé est ma favorite, et d’aujourd’hui, réunis sur les pentes de la Croix-Rousse samedi, et surtout ses archives, très méconnues mais tout à fait accessibles au public. Sans oublier, et ce depuis deux ans, Les Plumes du Lyon, évidemment.