Par Pierre-Louis Bordereau,
“Dans deux ans, nous aurons l’armée de terre la plus puissante d’Europe” 15 août 2023, Mariusz Blaszczak, Ministre de la Défense polonais.
Dans l’inconscient populaire qui prévaut encore en Europe occidentale, la Pologne est bien souvent perçue comme une démocratie anti-européenne, farouchement conservatrice, un site à bas coûts destiné à la délocalisation des entreprises européennes, un pays pauvre de l’Europe de l’Est qui profite allègrement des aides de celle-ci. Pourtant il faut regarder les choses en face et considérer la Pologne pour ce qu’elle est réellement, et ce qu’elle a de bonnes chances de devenir : un grand pays d’Europe centrale, avec un potentiel régional et surtout la principale opposition européenne face à la Russie, après l’Ukraine.
L’opération spéciale russe en Ukraine fait aujourd’hui écho à de nombreuses peurs polonaises, qui sont que l’ours russe n’a finalement jamais cessé d’être une menace pour le pays ou pour l’Europe. Libérée en 1990 avec la proclamation de la République, la Pologne renoue avec une véritable indépendance perdue depuis 1939. Le thème de la disparition de la nation est de fait prégnant en Pologne plus que n’importe où ailleurs dans le monde : le pays fut démantelé au cours de plusieurs traités au XVIIIe siècle, fruit d’un partage entre la Russie, la Prusse (future Allemagne) et l’ancien empire austro-hongrois. Face au retour de la guerre en Ukraine, une conviction a émergé en Pologne : si la Russie n’est pas vaincue maintenant, la Pologne deviendra une cible pour celle-ci et qu’elle doit donc à tout prix être prête pour la guerre. La menace russe vient d’abord de Kaliningrad, exclave russe en Russe, ancien territoire allemand (Könisberg) hérité après la Seconde Guerre mondiale, qui est devenu l’Oblast russe le plus militarisé de tout le territoire. La région constitue une véritable forteresse russe en plein milieu du dispositif de l’OTAN : présence de missiles à vecteur nucléaires, systèmes de défense aériens S-400 et surtout, la présence de la flotte russe de la Baltique qui pourrait à tout moment isoler les pays Baltes maritimement du reste de l’OTAN en cas d’agression. La zone est actuellement sous embargo terrestre par la Lituanie, obligeant Moscou à ravitailler l’exclave par la voie maritime..
Militairement la zone est également sous tension car elle permettrait à la Russie d’isoler entièrement les pays Baltes par une offensive éclair du corridor de Suwalki (image ci-dessous), menaçant directement les intérêts polonais.
La guerre ne viendrait d’ailleurs pas uniquement de la Russie mais aussi de la Biélorussie, les deux États étant extrêmement proches : depuis le traité international signé entre la Russie et la Biélorussie en 1997, le président biélorusse Loukachenko a toujours soutenu les initiatives militaires de la Russie.
Face au tandem russe/biélorusse, la Pologne a depuis son indépendance cherché la protection de ce que la Russie considère comme son nouvel ennemi “naturel”, les Etats-Unis. La Pologne a ainsi soutenu toutes les opérations militaires extérieures américaines, y a lourdement participé et encore aujourd’hui les Polonais sont les Européens, dont l’opinion envers les Etats-Unis est la plus favorable, à hauteur de 93% de la population. Cette alliance avec les Etats-Unis provient aussi d’un constat simple: aucun autre Etat européen n’était capable, ou n’est toujours pas capable, de protéger l’Europe face aux ambitions russes. Ce n’est donc pas surprenant que la Pologne ait conservé un haut niveau de dépenses militaires, à 2% de son PIB, l’une des conditions demandées par l’OTAN. De plus, le pays est l’un des rares en Europe à avoir augmenté ses dépenses militaires de façon importante préventivement à la guerre actuelle en Ukraine : entre 2010 et 2019, les dépenses militaires polonaises ont ainsi grimpé de 51% ! En comparaison, ces mêmes dépenses ont baissé dans quasiment tout le reste de l’Union européenne.
Une posture historique qui apporte de la légitimité
La Pologne a donc toujours maintenu un niveau de dépense militaire fort, ainsi qu’une armée pensée pour la guerre conventionnelle, dite aujourd’hui de haute intensité : de nombreuses munitions, capacités à mener des offensives ou des replis sur de larges portions de terrains, etc. Le reste de l’Europe, avec en tête la France avait, a contrario, opté pour une armée dite de projection, puisque la menace semblait être avant tout terroriste, et nécessitait de pouvoir envoyer son armée se battre loin des lignes d’approvisionnement nationales. De ces choix militaires découlait aussi une posture diplomatique : depuis l’invasion de Crimée, les grands pays européens avec la France et l’Allemagne en tête ont préféré favoriser le dialogue entre la Russie et l’Ukraine, autour du Format Normandie, sommet diplomatique ou se réunissaient la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine avec un objectif de conciliation entre les républiques séparatistes pro-russes et l’Ukraine.
Au contraire, la Pologne n’a eu cesse de dénoncer cette posture de négociation avec la Russie, et a pareillement dénoncé la tentative diplomatique d’E. Macron au début de l’opération spéciale russe de négocier avec la Russie pour mettre fin au conflit.
Le début de la guerre le 24 février 2022 est tragiquement une victoire diplomatique et politique pour la Pologne sur les deux leaders européens. C’est une victoire sur la position allemande, qui a toujours entretenu des liens commerciaux forts avec la Russie et qui a toujours soutenu la doctrine du Wandel durch Handel, soit “le changement par le commerce” : l’Allemagne était convaincue qu’en entretenant des relations commerciales importantes avec une Russie non démocratique, celle-ci finirait par prendre le chemin de la libéralisation. Le début de la guerre met fin à l’illusion, et révèle les faiblesses d’une économie allemande largement liée à l’économie russe (notamment le gaz, retardant l’application de nombreuses sanctions), et qui a profité à outrance des dividendes de la paix en délégant sa protection aux Américains.
C’est aussi une victoire politique sur la France, qui souhaitait une autonomie stratégique européenne, loin des Américains, et qui rappelle que malgré sa “mort cérébrale”, l’OTAN reste la meilleure garantie de sécurité aujourd’hui pour les pays européens face à la Russie.
Grâce à sa position historique vis-à-vis de la Russie, la Pologne gagne en influence en Europe de l’Est, région qui se sent la plus menacée par l’appétit russe. Ces pays se souviennent pour certains du joug soviétique, pour d’autres de la tutelle par Moscou, et aucun n’a oublié la nostalgie de Vladimir Poutine pour cette époque, lui qui a qualifié la chute de l’URSS comme “plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle”. La Pologne se voit aujourd’hui comme le premier rempart de l’Europe face à la menace russe, et compte notamment sur la protection américaine pour le rester; en mars 2023 la Pologne annonçait ainsi l’ouverture d’une base militaire permanente américaine à Poznan, la première base militaire américaine permanente en Europe orientale. Le pays se pose aujourd’hui en relai de l’influence et de la protection américaine dans une région de l’Europe que les grands leaders européens ne sont pas capables de protéger efficacement.
Plus qu’un relai, également une puissance à part entière
L’influence grandissante polonaise provient donc de son armée et de son implication auprès des Etats-Unis. Mais cet aspect de sa puissance est amené à changer : d’ici à 2035, le gouvernement polonais a déjà annoncé 125 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, afin d’atteindre plusieurs objectifs.
D’abord le pays souhaite agrandir son armée: celle-ci est aujourd’hui composée de 150.000 hommes et elle devrait atteindre 300.000 dans les années à venir. Si l’on souhaite comparer l’armée polonaise aux autres grandes armées européennes, l’Allemagne compte 170.000 militaires ainsi que d’importants problèmes de recrutement et la France 205.000 soldats. Avec une population largement inférieure aux grands de l’Europe (38 millions d’habitants, cinquième population de l’UE), le pays compte ainsi devenir de très loin la principale puissance militaire de l’Union. Mais au-delà d’augmenter la taille de son armée, la Pologne souhaite se moderniser et être capable de faire face à un conflit conventionnel aussitôt que celui-ci éclaterait, sans être dépendant comme l’Ukraine d’une aide extérieure au tout début d’un conflit. Ainsi, Mariusz Blaszczak, le Ministre de la Défense polonais, annonçait récemment cet été en grande pompe une cascade d’achats d’équipements militaires : 700 véhicules lourds, 350 chars abrams (la France ne possède que 200 chars Leclerc en comparaison), 1.400 véhicules, une centaine d’hélicoptères et 500 lanceurs de missiles (plus que les Etats-Unis n’en ont sur leur propre sol).
Le consensus politique autour de ces achats est total, et est très bien accueilli par la population polonaise. Néanmoins, la Pologne ne compte pas uniquement sur les Etats-Unis pour l’achat d’équipement militaire. Dans une commande exceptionnelle, la Corée du Sud a ainsi pu mettre en avant son savoir-faire en acceptant une commande de 12 milliards d’euros pour près d’un millier de chars et de 600 obusiers. La Corée du Sud est le nouveau partenaire stratégique de cette Pologne en plein réarmement, avec des équipements coréens moins chers et bien plus rapidement livrés que les équipements commandés aux pays européens ou aux Etats-Unis.
Plus qu’un bon élève de l’OTAN, les dépenses militaires polonaises relatives devraient finir par dépasser les dépenses américaines : la Pologne devrait bientôt consacrer 3.9% de son PIB à l’armement, contre 3.49% pour les Etats-Unis, et positionner la Pologne en haut du classement des dépenses militaires de l’OTAN.
L’influence grandissante polonaise provient donc de son armée et de son implication auprès des Etats-Unis. Mais cet aspect de sa puissance est amené à changer : d’ici à 2035, le gouvernement polonais a déjà annoncé 125 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, afin d’atteindre plusieurs objectifs.
D’abord le pays souhaite agrandir son armée: celle-ci est aujourd’hui composée de 150.000 hommes et elle devrait atteindre 300.000 dans les années à venir. Si l’on souhaite comparer l’armée polonaise aux autres grandes armées européennes, l’Allemagne compte 170.000 militaires ainsi que d’importants problèmes de recrutement et la France 205.000 soldats. Avec une population largement inférieure aux grands de l’Europe (38 millions d’habitants, cinquième population de l’UE), le pays compte ainsi devenir de très loin la principale puissance militaire de l’Union. Mais au-delà d’augmenter la taille de son armée, la Pologne souhaite se moderniser et être capable de faire face à un conflit conventionnel aussitôt que celui-ci éclaterait, sans être dépendant comme l’Ukraine d’une aide extérieure au tout début d’un conflit. Ainsi, Mariusz Blaszczak, le Ministre de la Défense polonais, annonçait récemment cet été en grande pompe une cascade d’achats d’équipements militaires : 700 véhicules lourds, 350 chars abrams (la France ne possède que 200 chars Leclerc en comparaison), 1.400 véhicules, une centaine d’hélicoptères et 500 lanceurs de missiles (plus que les Etats-Unis n’en ont sur leur propre sol).
Le consensus politique autour de ces achats est total, et est très bien accueilli par la population polonaise. Néanmoins, la Pologne ne compte pas uniquement sur les Etats-Unis pour l’achat d’équipement militaire. Dans une commande exceptionnelle, la Corée du Sud a ainsi pu mettre en avant son savoir-faire en acceptant une commande de 12 milliards d’euros pour près d’un millier de chars et de 600 obusiers. La Corée du Sud est le nouveau partenaire stratégique de cette Pologne en plein réarmement, avec des équipements coréens moins chers et bien plus rapidement livrés que les équipements commandés aux pays européens ou aux Etats-Unis.
Plus qu’un bon élève de l’OTAN, les dépenses militaires polonaises relatives devraient finir par dépasser les dépenses américaines : la Pologne devrait bientôt consacrer 3.9% de son PIB à l’armement, contre 3.49% pour les Etats-Unis, et positionner la Pologne en haut du classement des dépenses militaires de l’OTAN.
Chars acheté à la Corée du Sud, source: Shutterstock
Un dynamisme économique qui permet la dépense militaire
Mais comment la Pologne peut-elle se permettre de telles dépenses alors que les conditions économiques et l’endettement semblent être des freins aux dépenses publiques dans toute l’Europe ? Justement parce que l’endettement polonais est extrêmement bas par rapport au reste de l’Europe: la dette polonaise représente aujourd’hui 49.1% du PIB polonais, et celle-ci est en régression. C’est sur cet endettement encore assez faible que compte le PiS, parti au pouvoir en Pologne, pour financer le réarmement massif du pays, mais aussi sur la croissance et le dynamisme économique polonais. Le pays est la principale économie des pays d’Europe de l’Est, le 6e PIB européen et surtout il profite d’un chômage extrêmement bas à 2.9% contre 6.2% dans le reste de l’Union. L’économie polonaise illustre parfaitement le rattrapage des économies de l’ancien bloc de l’Est sur les économies occidentales de l’Europe, avec une croissance estimée à 0.7% en 2023 alors que l’économie européenne est entrée en récession avec deux contractions d’affilée sur deux trimestres, entre le T4 2022 et le T1 2023. Cette différence n’est pas nouvelle pour la Pologne, qui depuis son entrée dans l’UE a toujours battu la croissance moyenne européenne, aujourd’hui plombée par les mauvais résultats allemands.
Au-delà du dynamisme économique, la dépense est aussi possible car le PiS la juge nécessaire au vu des échéances électorales qui approchent : il compte sur ses achats pour satisfaire une partie de l’électorat polonais âgé en vue des prochaines élections législatives en octobre 2023.
Enfin, commercialement parlant, la Pologne incarne une centralité à l’est dans le projet européen : elle côtoie la Roumanie, la Slovénie, les Pays Baltes, l’Allemagne et peut-être un jour l’Ukraine. Le pays possède d’ores et déjà une position de carrefour oriental européen, puisqu’il sert de principal lieu de passage aux armements occidentaux en direction de l’Ukraine, ainsi que de lieu de transit du blé ukrainien vers le reste de l’Europe et du monde. Le pays dispose donc d’un potentiel conséquent, peut-être même plus que son voisin allemand aujourd’hui. Pour autant, rien n’est gagné d’avance pour la Pologne: le potentiel économique polonais est sur le long-terme menacé par une natalité en berne à 1.39 enfant par femme, l’une des plus basses au monde, et si la politique de natalité a pu être efficace entre 2016 et 2017, elle montre ses limites et ne suffit plus à relancer les naissances polonaises donc le pays aura besoin pour maintenir sa puissance.
L’Europe est passive face à la Pologne
L’influence polonaise reste pourtant actuellement limitée en Europe: à Bruxelles, on voit d’un mauvais œil le parti PiS au pouvoir, fortement europhobe, et largement atlantiste (position notamment mal vue par la France). De plus, de nombreux problèmes légaux existent entre l’UE et la Pologne, membre du groupe de Visegrad qui s’est déjà plus d’une fois opposé aux volontés et demandes européennes. Un conflit latent existe même entre Bruxelles et Varsovie, rythmé depuis 2015 par ce que l’UE qualifie de mépris de l’Etat de droit, des règles démocratiques et des libertés individuelles.
En 2015 le PiS annule la décision du précédent président et fait nommer 5 nouveaux juges (sur les 15 membres) qui siègent au conseil constitutionnel : ces juges permettent d’offrir au PiS une majorité de partisans au Tribunal Constitutionnel. Dans la foulée est votée une loi qui permet au gouvernement de nommer et de révoquer les dirigeants de la télévision et de la radio publique. Enfin en 2017, le parlement polonais adopte deux projets de lois judiciaires : l’une permet au ministre de la Justice de nommer et de révoquer les présidents de tribunaux, l’autre met un terme au mandat des membres du conseil national de la magistrature et confie le soin de nommer les remplaçants au Parlement, alors largement dominé par le PiS. L’Union européenne a donc décidé d’ouvrir en 2021 des procédures d’infractions contre la Hongrie et la Pologne pour atteintes aux valeurs fondamentales de l’UE, mettant notamment en cause les nombreuses résolutions LGBT adoptées par les collectivités polonaises. L’Union bloque également l’accès au plan de relance pour la Pologne, qui n’a depuis toujours pas touché le moindre euro de ce plan de relance.
Un antagonisme existe donc entre Bruxelles et Varsovie : pourtant l’Union semble laisser faire voire encourager le réarmement et donc la prise en importance de la Pologne en Europe. Il est accueilli favorablement en Allemagne, avec le risque que celle-ci considère la Pologne comme suffisante pour la protéger des appétits russes et décide de lâcher à nouveau sa sécurité en la délégant à un binôme américano-polonais.
La France se doit de penser une stratégie en Europe Orientale, et cela ne pourra se faire sans la Pologne.
Si la Pologne a le potentiel de devenir la troisième grande puissance de l’Union, et de combler le rôle du Royaume-Uni, au moins sur le plan militaire, la France peut aussi en profiter pour atténuer le rôle de l’Allemagne en Europe qui n’a eu de cesse de croître ces dernières décennies en Europe. La Pologne est aujourd’hui le premier partenaire de la France en Europe centrale, et la région suit la croissance polonaise : ne pas chercher à se rapprocher de ces Etats reviendrait à rejeter la France sur sa façade Atlantique. Aujourd’hui les deux Etats possèdent une volonté commune d’être des puissances militaires, même si les deux ne l’envisagent pas de la même manière, entre une Pologne arrimée aux Etats-Unis et une France plaidant presque seule pour une autonomie européenne. Si aujourd’hui Berlin semble de plus agir sans concerter ses alliés européens, comme avec le plan massif de relance qui pénalise l’ensemble de l’économie européenne pour protéger l’économie allemande, un couple franco-polonais pourrait être un contre-balancier pour ramener un équilibre dans un couple franco-allemand qui fonctionne de moins en moins bien.
Pour autant la Pologne ne doit pas être une finalité : le pays reste farouchement opposé au projet d’intégration européen et continue de restreindre les libertés. Il faut cependant prendre la Pologne en compte en tant qu’entité d’influence sur le continent européen, et cela nécessite d’approfondir les liens franco-polonais pour ne pas rester en marge des manoeuvres politiques d’Europe orientale comme ce fut le cas en février 2022 pour la France, qui n’a brillé que par son échec de la négociation.
Sources :
- La Pologne, nouvelle superpuissance européenne ?, Matthew Karnitschnig et Wojciech Kosc,Courrier International, 07.10.2022.
- La transition énergétique de la Pologne coûtera 135 milliards d’euros d’ici 2030, Valentina Romano, Euractiv, 27.10.2022
- Les dépenses militaires explosent en Pologne, André Duchesne, La Presse, 25.08.2023
- Washington inaugure sa première base militaire permanente en Pologne, Mohammed HAmood Ali Al Ragaw,Anadolu Agencyi, 22.03.2023
- Qui sont les soldats russes qui combattent en Ukraine ?, Jules Sergei Fediunin, La Tribune, 24.02.2023