Avant-gardiste, emlyon fait montre d’un intérêt marqué pour la formation des sportifs de haut niveau, un public singulier que l’École souhaite diriger vers une employabilité qualitative. Une offre de programmes adaptée à tous les profils de sportif, du post-Bac, jusqu’à la reconversion professionnelle leur est en effet proposée : le Global BBA Parcours Talents, le Programme Grande École SHN (PGE), l’Executive Master Management Général SHN (EMMG) et l’Executive MBA SHN. Les sportifs de haut niveau peuvent également participer à d’autres programmes de formations classiques en bénéficiant d’aménagements de parcours. A la tête de cette offre, Mickaël Romezy, cet ex-professeur de sport en collège, lycée et Université, est devenu coach sportif à emlyon avant de prendre la direction du service des sports sur les 3 campus français, puis de devenir Directeur des programmes Sport et Sportifs de Haut Niveau à emlyon. Passionné, il nous éclaire sur la formation des sportifs de haut niveau à emlyon ainsi que sur l’exploration des différents chemins menant à la performance et à l’expression des potentiels des athlètes au travers de l’approche ActionType, notamment.
Propos recueillis par Vincent Loeuillet,
Le M : Bonjour Mickaël, vous êtes Directeur des Programmes Sport et Sportifs de Haut Niveau (SHN) chez emlyon business school, en quoi consiste votre travail concrètement ?
Mickaël Romezy : Concrètement, mon travail consiste à adapter des parcours de formation, relativement exigeants, à la réalité quotidienne d’un emploi du temps de sportif de haut niveau. Les sportifs de haut niveau n’ont en général que peu de vacances, certains n’ont dans l’année qu’entre 3 et 6 jours de vacances. A l’intérieur de ces emplois du temps, très contraints et uniquement tournés vers la performance sportive, nous devons leur permettre de continuer à venir à l’école ou plus exactement que l’école aille à eux, avec la contrainte de ne pas perturber leur entraînement et leur performance. Mon métier est de construire des parcours adaptés à tous, qui puissent s’individualiser au maximum.
emlyon est reconnue pour son avance dans la formation des SHN, pourquoi est-il important pour l’école de proposer ces programmes à ce public ?
emlyon est historiquement une terre d’accueil pour les sportifs. Nous comptabilisons de nombreux anciens sportifs de haut niveau passés par nos rangs sur des programmes qui n’étaient à l’époque pas adaptés pour eux, comme c’était le cas pour toutes les écoles. L’école a cherché à multiplier les profils de ses étudiants, à favoriser la diversité et la mixité au sein des étudiants et cela s’est retrouvé dans l’offre de formation. Les sportifs de haut niveau représentent un public pour lequel il y a énormément de demandes mais peu de solutions réellement qualitatives en France. Ces sportifs de haut niveau font partie d’une catégorie que l’on peut appeler « talents », composée de comédiens, d’entrepreneurs, d’artistes, de musiciens. Nous souhaitons permettre à ce public de se former dans notre école pour leur permettre in fine de performer tout autant en entreprise qu’ils ont pu le faire dans leur activité première.
En quoi les SHN ont des profils qui intéressent les entreprises ?
On se rend compte que le savoir technique est détenu par tous les étudiants en sortie d’école. Ce savoir s’adapte ensuite à la réalité du terrain : on intègre une entreprise dans laquelle nous engrangeons de nouvelles compétences techniques. En réalité, tous les étudiants se valent à peu près. Le point sur lequel il est possible de faire la différence concerne les savoir-être, les compétences transversales, l’état d’esprit.
“emlyon est historiquement une terre d’accueil pour les sportifs.”
Ce que viennent chercher les entreprises chez les sportifs de haut niveau, ce sont des valeurs, les valeurs du sport de haut niveau, l’exigence, le travail et la rigueur, la persévérance, la détermination, la prise de risque, l’analyse des données, etc. Tous ces éléments poussés à leur paroxysme dans le sport de haut niveau et qui sont de l’ordre du talent naturel, parfois innés, orientés dans un objectif de performance. Tout le monde ne possède pas ces qualités, il y a vraiment des compétences spécifiques au sport de haut niveau utiles pour les entreprises, et les recruteurs ne s’y trompent pas.
Malgré cela, sans formation, leur niveau d’employabilité est limité, quelles sont les compétences et les connaissances que la formation emlyenne apporte aux SHN en vue de leur intégration sur le marché du travail ?
Nous offrons aux sportifs de haut niveau la même formation qu’aux étudiants des parcours classiques. Non seulement dans le recrutement de ces étudiants : ils passent les mêmes concours que les autres, que dans le contenu ou les exigences d’évaluation. Seule la manière de délivrer la formation diffère. Il y a effectivement la durée avant d’obtenir la diplomation qui varie parce que les étudiants sportifs de niveau ont besoin de plus de temps pour finaliser leur parcours mais ils viennent chercher exactement les mêmes compétences que nos autres étudiants. Les recruteurs viennent chercher l’un et l’autre, l’addition de la formation emlyenne et du profil SHN. En France, la valeur du diplôme est très importante, c’est notamment pour cela que les SHN ne peuvent pas se passer de formation, nous valorisons académiquement les compétences et l’expérience acquises au cours des carrières sportives. A l’inverse des États-Unis où les SHN n’ont pas forcément besoin d’un diplôme pour être reconnus et trouver du travail.
Y a-t-il une tendance à la formation chez les SHN ?
Oui, pour plusieurs raisons la tendance à la formation des sportifs s’intensifie. Tout d’abord parce qu’il est difficile de proposer des formations à ce public et que nous n’avions pas les outils adaptés pour le faire. Il y a aujourd’hui une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur pour les sportifs de haut niveau alors qu’auparavant la question de la formation académique ne se posait même pas. Nous observons également un renouvellement de génération. Les entraîneurs et les présidents ne voient plus l’enseignement supérieur comme un frein à la performance mais plutôt comme un levier de performance, avec pour exemple les États-Unis, qui nous permettent de légitimer et justifier ce besoin d’études. Ensuite, les sportifs, même s’ils sont jeunes, constatent qu’il est de plus en plus difficile d’atteindre le haut niveau. Beaucoup se perdent en route et malheureusement pour eux, ceux qui n’ont pas de plan B de qualité sont dans l’impasse. Enfin il y a aussi l’aspect santé mentale, on parle régulièrement de petites morts, de traumatismes, à la fin de la carrière et je crois que le fait d’en parler de plus en plus permet d’éveiller les consciences. Les sportifs, même ceux qui réussissent très bien, n’ont pas envie de traverser ces chemins difficiles et anticipent leur fin de carrière. Tous ces éléments font qu’il y a de plus en plus de sportifs qui s’engagent dans les études ou qui reprennent des études un petit peu plus tôt qu’avant.
emlyon propose une offre de programmes adaptée à tous les profils de sportif : du post-Bac, jusqu’à la reconversion professionnelle. En quoi la formation des SHN est-elle singulière et nécessite de mettre en place des programmes de formations spécifiques ?
Lien vers la plaquette de présentation des programmes : https://res.cloudinary.com/emlyon/image/upload/v1658992927/EMWH-visuels/decouvrir-emlyon/sport-maker/Plaquette-programmes-SHN.pdf
La formation des SHN est singulière et nécessite d’être adaptée pour 2 raisons. Premièrement parce que l’on ne peut pas tenir un lieu physique spécifique pour accueillir tous les sportifs. Les parcours doivent être accessibles car les sportifs ne sont pas basés en permanence au même endroit. : ils s’entraînent, concourent parfois loin de chez eux. Il faut donc intégrer du distanciel aux formations. Un cycliste m’expliquait récemment que sur les 365 jours de l’année passée, il avait passé 280 jours hors de chez lui.
Deuxièmement, je mets l’accent sur l’importance de l’accompagnement. Nous savons très bien que lorsque l’on est tout seul il est difficile de travailler d’autant plus lorsque le focus sport est très important, que l’on doit être performant au prochain entrainement, à la prochaine compétition, etc. Le sportif doit faire des choix entre les périodes de récupération, d’entraînement et d’études et s’il n’est pas accompagné, le choix est vite fait. Pour cette raison, l’accompagnement individuel est essentiel. Nous devons être présents dans les moments où le sportif se sent un petit peu seul face à l’apprentissage, il faut que l’on soit capable de l’aider et de lui donner le bon « input » au bon moment. C’est un point fort de nos formations : chaque sportif a plusieurs référents vers lesquels il peut se tourner pour adapter son parcours, pour moduler les blocs d’apprentissage en fonction de la charge de travail et de son temps disponible. Nous sommes présents pour l’aider dans la moindre difficulté, dans une matière ou une autre, etc. Ces 2 aspects combinés impliquent une adaptation qui leur permet de réussir sans qu’un des aspects soit nuisible au second.
Combien d’apprenants accompagnez-vous actuellement ?
Nous avons 305 sportifs de haut niveau répartis sur 6 programmes de formation (les 4 programmes SHN et 2 programmes classiques aménagés, un master spécialisé et un master international, ndlr).
Qu’est-ce que le dispositif Sport Inside ?
Sport Inside est un dispositif d’accompagnement par les entreprises des sportifs de haut niveau sur les formations. Une entreprise peut, sous forme de sponsoring ou sous forme de mécénat éducatif, accompagner un sportif dans sa formation pendant sa carrière et lui proposer en échange des périodes d’immersion professionnelle pour qu’il puisse expérimenter sur le terrain ce qu’il apprend en cours. Les sportifs de haut niveau, par leur profil, n’ont pas la possibilité de faire des stages en entreprise de la même façon que les étudiants des parcours classiques, pour autant cela reste nécessaire dans la validation des diplômes. Il faut donc que l’on soit en mesure de leur proposer des formats adaptés de stages en entreprise. Ce dispositif permet de répondre à cette demande en plus d’obtenir une capacité de financement puisque le sport, bien qu’il puisse permettre de gagner de l’argent, peut aussi en faire perdre. Financer une saison coûte très cher et les sportifs ont besoin de ces apports en sponsoring pour pouvoir pratiquer leur sport mais également leur formation.
Le sport est un formidable outil pour faire passer des messages, les apprenants sont-ils formés aux questions sociétales ?
Effectivement, dans le cadre de tous les programmes à l’école, nous déclinons les enseignements au regard des 17 ODD, qui sont intégrés pour toutes les matières. Les étudiants sportifs de haut niveau ayant exactement les mêmes contenus de cours sont soumis aux mêmes contraintes d’évaluation. Cette coloration se retrouve également sur la partie essentiellement sportive, au niveau des ateliers, des conférences. Ils prennent conscience qu’en tant que sportif de niveau, ils disposent aussi d’une audience qui peut être un petit peu plus large que les autres étudiants et qu’ils ont toute légitimité à prendre la parole sur les sujets qu’ils souhaitent défendre. Nous avons cette année bénéficié d’une intervention sur l’impact sociétal avec des conférences thématiques : comment un sportif de haut niveau peut prendre la parole avec ses réseaux au sein de l’association pour défendre des causes qui peuvent lui être chères ? Certains s’engagent sur la mixité, sur l’égalité hommes-femmes, sur le développement durable, sur l’écologie dans le sport, etc. Dans ce cadre, nous allons cette année travailler sur un projet d’enquête terrain avec tous les étudiants de première année, en lien avec Paris 2024 et leur direction environnementale.
“Ce que viennent chercher les entreprises chez les sportifs de haut niveau, ce sont des valeurs, les valeurs du sport de haut niveau.”
Pour faire passer des messages il faut avoir la capacité de s’exprimer correctement, d’être éloquent, et dans ce cadre emlyon déploie la formation « Champion de sa vie » qui permet à des SHN de se former à l’art oratoire ?
« Champion de sa vie » est une formation de prise de parole en public de 3 mois à destination des sportifs de haut niveau. Chaque année, nous offrons 20 places à des sportifs, quels qu’ils soient, c’est-à-dire des étudiants d’emlyon ou non, peu importe leur origine. Cela correspond à environ 70 h de formation composées de cours en ligne sur la prise de parole en public, de tutorats collectifs, de tutorats individuels, etc. Le but est d’arriver, pour 8 participants sélectionnés, à l’écriture d’un talk qui aura pour finalité une conférence au format Ted, le 29 novembre à l’école.
Vous êtes passionné de neurosciences, comment explorer et trouver les différents chemins menant à la performance et à l’expression des potentiels des athlètes ?
On se rend compte que globalement, dans le sport de haut niveau, nous nous concentrions beaucoup sur le corps et peu sur le mental. Aujourd’hui, l’aspect mental prend de l’importance. On se demande : des sportifs s’entraînent tout aussi dur mais pourquoi certains gagnent et d’autres non ? Lorsque l’on s’intéresse à la relation entraineur-entrainé, on se rend compte que certains messages passent bien, avec une espèce d’alchimie et que d’autres non. Alors pourquoi parfois cela fonctionne et pourquoi parfois cela ne fonctionne pas ? Intrigué par ces questions j’ai eu la chance, au fil de mes investigations, de rencontrer des personnes formées à la préparation mentale, aux neurosciences, au MBTI, ou encore à l’ennéagramme.
Plein de gens qui se disent que la majeure partie de la performance se joue finalement dans la tête, dans la compatibilité entre entraîneur et entrainé. Et c’est évidemment quelque chose sur lequel on peut mettre le doigt pour aider nos sportifs à se poser les bonnes questions, à certains moments de leur carrière : moments de stagnation, de forte progression, de difficultés, où il faut rebondir, surmonter un échec, etc. Par le travail mental, nous arrivons à répondre à ces questions et à résoudre les problèmes. Je me suis donc formé et nous essayons de faire découvrir aux sportifs en formation les moyens de compléter leur cartographie de la performance, en dehors de l’aspect technique et physique, au niveau mental.
“Le taux de fiabilité de l’ActionType est à peu près de 90% contre 60% pour le MBTI.”
Quels outils utilisez-vous ? A emlyon nous connaissons bien le Myers Briggs Type Indicator (MBTI), un outil d’évaluation psychologique déterminant le type psychologique d’un sujet parmi seize types différents, suivant une méthode proposée en 1962 par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs. Vous utilisez une approche différente, l’ActionType, selon laquelle il y aurait des liens entre nos motricités, notre façon de nous déplacer et de bouger notamment sur un terrain de sport et le MBTI.
Effectivement, ce sont 2 entraîneurs, Bertrand Théraulaz et Ralph Hippolyte, qui ont travaillé sur le protocole ActionType, basé sur les travaux de Jung et Myers Briggs pour déterminer, en fonction de profils moteurs, un parallèle avec un profil MBTI, un profil cognitif. Le gros avantage de la méthode ActionType est que cela passe par le corps, pas via un questionnaire avec des réponses dans lesquelles il y a forcément des biais. Ces 2 entraîneurs se sont rendu compte que des synchronisations et coordinations spécifiques correspondaient aux 8 fonctions jungiennes et aux 16 profils MBTI. Avec des petits exercices de coordination associés à des mots clés, il est possible de déterminer un profil moteur pour une personne et de le mettre en relation avec un profil cognitif correspondant. Le taux de fiabilité de cette méthode est à peu près de 90% contre 60% pour le MBTI. D’autre part, cela fait davantage sens pour le sportif. Grâce aux exercices de synchronisation, qui sont sa préférence puisque c’est un professionnel du corps, on peut déterminer son profil moteur pour en déduire un profil MBTI correspondant.
Combien de profils différents existe-t-il avec l’approche ActionType ?
Il y a 16 profils, comme pour le MBTI. 1 profil moteur correspond à 1 profil cognitif. Ralph Hippolyte et Bertrand Théraulaz, les 2 entraîneurs de haut niveau en France et en Suisse qui ont développé cette approche, travaillent pour de nombreuses fédérations, pour les comités olympiques, pour des team athlètes et forment de plus en plus d’entraîneurs.
Comment cela fonctionne concrètement, comment connaître son profil ?
Pour déterminer son profil, il faut passer par de petits exercices moteurs de synchronisation, d’équilibre permettant de classer le profil dans les 8 fonctions jungiennes. En affinant petit à petit le nombre des items, on parvient à un profil moteur qui correspond à un profil cognitif.
Cela signifie que si l’on observe un athlète de haut niveau à la télévision, de manière répétée et avec toutes les données dont nous disposons on peut déterminer son profil ?
On peut effectivement réussir à identifier certains de ces items. C’est parfois plus compliqué en fonction des sports mais l’on peut par exemple repérer l’asymétrie ou la dissymétrie, l’horizontalité ou la verticalité, la préférence aérienne ou terrienne, etc. Il y a des indices qui nous permettent de repérer les préférences motrices de tel ou tel athlète, en revanche cela demande une vérification, une contextualisation car ce n’est pas parce que nous avons une préférence que nous ne pouvons pas faire les choses autrement, en utilisant une autre technique, une autre adaptation. Simplement, privilégiant notre préférence, nous sommes forcément plus efficaces et plus efficients, c’est-à-dire plus performant à moindre coût énergétique. Faire quelque chose hors de notre préférence nous demande juste un peu plus d’efforts, de stress et de fatigue mais cela reste possible.
Selon le profil d’une personne, il y a donc plusieurs moyens privilégiés afin d’augmenter sa performance ?
Lorsque nous faisons travailler nos athlètes, nous nous appuyons sur leurs points forts, sur leurs préférences naturelles. Le progrès sera forcément bien plus rapide et bien plus important. C’est pour cela qu’il est très intéressant de pouvoir déterminer quel est le profil d’action préférentiel d’un athlète, mais aussi quel est son profil cognitif préférentiel. Cela puisque dans les consignes que l’entraîneur va lui transmettre, il va pouvoir adapter sa communication à la façon dont l’athlète comprend les informations et les traite. Auparavant nous faisions cela de manière empirique : l’entraîneur utilisait son propre profil pour donner les consignes sans s’adapter aux profils de ses athlètes. C’est tout l’enjeu, comment l’entraîneur peut-il permettre à son athlète de performer en fonction de son profil caractéristique ?
“C’est tout l’enjeu, comment l’entraîneur peut-il permettre à son athlète de performer en fonction de son profil caractéristique.”
Cette approche est-elle réservée aux SHN ? On peut penser qu’elle serait utile aux enfants notamment ?
Cette approche donne le maximum de bénéfices pour les sportifs de haut niveau mais en réalité nous pouvons vraiment l’adapter à tout type de personnes, comme les enfants par exemple. Peut-être pour leur permettre de mieux comprendre le monde qui les entoure. En prenant appui sur ce qu’ils sont vraiment, en s’appuyant sur leurs préférences, en déterminant leur profil moteur et cognitif, on touche au sujet de l’identité, de l’affirmation de soi, de la confiance en soi. Cela peut leur permettre de se construire avec une identité positive. Ces méthodes peuvent aussi être utilisées en entreprise au bénéfice du management d’équipes, pour déterminer des complémentarités en fonction de certains postes. Au niveau personnel, cela peut permettre de se demander si l’on va s’épanouir dans tel ou tel métier. Si l’on s’engage dans un poste opposé à ses préférences, il y a un risque de burn out, etc. Selon moi, toutes ces questions sont sous-jacentes. C’est un sujet qui dépasse le sport de haut niveau.
D’où tout l’intérêt spécifique de le mettre au profit des sportifs de haut niveau dans un contexte d’intégration du monde du travail.
Effectivement, les sportifs de haut niveau étant concentrés sur leur sport et leurs performances, ils n’ont pas forcément le temps de réfléchir à ce qu’ils aimeraient faire par la suite. Ces outils sont utiles en matière d’orientation pour permettre à un sportif de commencer à réfléchir au métier, au secteur d’activité, au type d’entreprise vers lequel il va choisir de s’orienter pour son après carrière. L’idée est que dans son deuxième métier, dans lequel il s’investira peut-être 30 ans ou plus car les carrières sportives sont courtes, il puisse se sentir à sa place voire qu’il puisse retrouver l’adrénaline qu’il a connu. Si ça n’est pas le cas, les risques de dépressions ou de burn out dans les 6 mois qui suivent l’arrêt du sport sont importants, c’est un sujet de société.
