Maylis : Est-ce que tu peux meprésenter ton association ?
P : Je représente le BDE (ndlr Bureau des élèves). Nos missions principales sont de fédérer les promotions, créer et entretenir autant que possible un véritable “esprit de promo”. Pour y parvenir, nous organisons des événements plutôt festifs, qui peuvent être ponctuels ou réguliers. Concernant les événements réguliers, il y a notamment les SAT ou les HH (et donc la gestion du bar). Dans les événements plus ponctuels, on trouve le WEI, le GALA ou encore la DEZ pour les 4ème année. Sur l’année, nous organisons plus de 80 événements dans le but d’entretenir l’ambiance de l’école. Cela explique en partie que nous ayons une vie associative aussi particulière et riche.
M : Quelles sont les spécificités de ton mandat ?
P : Tout d’abord, j’espère que notre mandat sera moins marqué par le COVID. Nous nous placerons cependant, sur certains aspects, dans la continuité du précédent. Nous allons par exemple étudier la manière dont ont été organisés leurs événements. Nous espérons également pouvoir organiser, cette année, un nouvel événement du BDE que je garde en surprise. Un des objectifs majeurs est aussi la partie RSE : le BDE n’étant pas l’association la plus RSE, nous avons une véritable marge de progression et nous sommes donc en train de re-travailler chacun de nos événements. À titre d’exemple, nous souhaitons contribuer à l’intégration des internationaux. Il s’agira d’un vrai défi car c’est loin d’être évident. Nous avons donc un rôle important à jouer, en partenariat avec le BDI. Enfin, et ça reste notre objectif central, il est important pour nous que les promotions apprécient leur vie étudiante et puissent garder en mémoire des super bons souvenirs de leurs années à l’em. L’enjeu est d’autant plus important que cette année, les première année n’ont pas encore pu découvrir beaucoup de choses et nous avons donc un devoir de transmission des traditions et de l’esprit d’emlyon.
M : Peux-tu nous présenter deux ou trois événements phares de ton association ?
P : C’est compliqué d’en choisir seulement 2 ou 3 ! Nous organisons le Week-end d’Intégration (WEI) qui vient clôturer la quinzaine d’intégration. Quand les nouveaux étudiants arrivent, durant quinze jours, les associations et le fonctionnement associatif général leur sont présentés. Puis, à l’issue de ces quinze jours a lieu le WEI. Il s’agit de trois jours dans une destination tenue secrète le plus longtemps possible, avec de nombreuses choses planifiées tout le long du séjour. Le WEI est un moment phare car tous les étudiants de première année sont réunis pour la première fois. Il est aussi accessible aux membres du BDE et aux promotions supérieures qui peuvent y participer en nombre plus restreint.
Cet événement représente pour nous une organisation conséquente, nous y travaillons déjà depuis début janvier. C’est un des plus gros WEI d’école de commerce de France, le nombre de participants s’élève à 1200. Le budget est donc lui aussi très important.
Ensuite, vient le bar. Les HH et les AW sont symboliques dans la vie d’emlyon et sont un vrai moment de rencontre. Les étudiants sont vraiment attachés au bar. Ils peuvent s’y retrouver après les cours. On peut vraiment y sentir l’esprit de l’école. Le bar est une instance essentielle du BDE, et d’ailleurs peu d’écoles en ont un. On y tient donc beaucoup !
M : Comment comptez-vous adapter votre mandat par rapport à la situation sanitaire ?
P : Notre situation est difficile car le BDE est l’une des associations dont l’activité est la moins compatible avec l’épidémie. Il devient absolument impossible d’organiser des soirées avec un nombre important de personnes dans des lieux clos. Nous espérons bien sûr que les événements pourront reprendre le plus tôt possible, et nous nous organisons pour être prêts le jour où cela arrivera. En attendant nous les repoussons et en repensons certains pour les organiser en extérieur.
M : Qu’est-ce qui t’a motivé à lister au départ ?
P : Avant d’arriver à emlyon je n’en avais quasiment jamais entendu parler. Quand nous sommes en classe préparatoire, c’est assez éloigné de nos préoccupations et donc forcément nous n’y pensons pas tellement. J’ai finalement découvert le principe des listes avec des amis de cette classe préparatoire. Nous sommes allés aux amphithéâtres de présentations, et nous avons compris que les campagnes étaient vraiment incontournables. À l’origine, je ne savais pas vraiment dans quoi je me lançais. Au début, je l’ai fait un peu pour suivre la marche mais ensuite, j’ai vraiment pris conscience de l’intérêt des campagnes et de la super aventure qu’elles représentaient.
M : Comment s’est passée ta campagne ?
P : Je garde un très bon souvenir de ma campagne, bien que ce fut une période difficile. Mais ce qui fait la force des campagnes, c’est que ce soit difficile pour un groupe de 40 personnes. Ce sont ces efforts demandés à tous qui créent un bel esprit de promotion. C’est l’apport majeur des campagnes et c’est pour cela qu’il était si important qu’elles aient lieu cette année. C’est là que l’on apprend à connaître emlyon et que l’on mesure l’intensité du lien entre les promotions. Au début, on est en concurrence avec les autres listes donc on a un peu l’impression que ce sont nos pires ennemis, mais on se rend compte très rapidement qu’en fait, ce n’est pas le cas. Donc, au-delà de la liste, c’est vraiment l’esprit global d’emlyon qui se crée au moment des campagnes.
L’événement qui m’a marqué personnellement de manière assez négative est le T4B. C’est un des premiers événements importants que nous avions à organiser. Ce défi était très éprouvant physiquement.
L’événement que je retiens de manière positive est cette fois la Hotline. C’est le moment où l’on commence à rencontrer d’autres personnes, la liste est soudée et le concept de l’événement est très sympa. On peut commencer à sentir la fin des campagnes et le changement d’ambiance.
M : Qu’est-ce que t’ont apporté les campagnes ?
P : Je partais avec un niveau assez médiocre en création et force est de constater que ça n’a pas tellement évolué… Il faut croire que même les campagnes ne peuvent pas tout changer !Cependant, elles m’ont enseigné le travail en équipe et appris à composer avec le rythme et la vitesse de chacun, car on ne peut pas attendre le même investissement de tout le monde. Cela m’a également appris à gérer les frustrations et les moments de tensions qui résultent de l’exigeante charge de travail demandée. On pourrait questionner cette exigence mais on comprend que c’est dur parce que cela nous apprend à devenir des bons associatifs, quelle que soit l’association que nous intégrerons. Les campagnes nous permettent de comprendre pourquoi nous allons nous épanouir dans nos associations en deuxième année.
M : Quelles sont les qualités d’un bon listeux ? Quelles sont les qualités de votre liste qui ont fait la différence ?
P : Les qualités importantes d’un listeux en général sont l’organisation, le dynamisme et la volonté. Il faut être prêt à travailler beaucoup et savoir dépasser les petites susceptibilités de chacun pour pouvoir faire avancer le groupe. Pour être un bon listeux BDE, il faut savoir prendre du recul. En tant que BDE, nous sommes obligés d’avoir une vision d’ensemble car nous sommes amenés à travailler avec toutes les associations, il est donc aussi nécessaire de savoir fédérer.
Il faut également aborder les choses de manière positive même quand la situation est compliquée. Cela est vrai pendant les campagnes, mais aussi une fois au BDE. S’il y a un problème pendant un événement, nous ne pouvons pas montrer notre mécontentement au risque de détériorer l’ambiance… Donc il est important de toujours être positif, de toujours se motiver et de toujours prendre du plaisir même quand la situation est difficile.
M : Quels conseils donnerais-tu aux listeux ?
P : Le premier conseil serait de dire aux listeux de ne surtout pas hésiter à poser le maximum de questions aux 2A, 3A et 4A. Tout le monde répondra avec plaisir car nous sommes tous conscients que les listeux ont besoin d’avoir plus d’informations. Ensuite, je pense que les recrutements pendant les phases de pré-sélections sont essentiels. Ils apportent du sang neuf et permettent d’éviter que la dynamique s’essouffle. Nous avions recruté sept personnes d’un coup, qui venaient de la même liste et qui partageaient notre état d’esprit. Ceux qui intègrent des listes à ce moment-là des campagnes, parce que leur liste a perdu, sont en général très motivés et sont vraiment prêts à travailler.
Enfin, il faut être conscient que rien n’est jamais perdu. La réputation d’une liste peut se faire très vite mais ne tient pas à grand-chose. Il ne faut donc jamais se décourager et rester motivé. C’est grâce à la force du groupe qu’on finit par gagner.
Par Maylis Quivy, journaliste chez Verbat’em