Par Clément Gojard
Une part importante des évolutions technologiques dans la santé réside dans l’intelligence artificielle. Cependant, les scientifiques n’ont pas pour ambition de remplacer les médecins et les systèmes de santé actuels par la machine, mais d’améliorer leurs conditions de travail. Il s’agit d’accélérer la prise de décision, faciliter les diagnostics, permettre aux patients d’être en sécurité et d’avoir accès à de meilleures conditions de vie.
Historique de l’IA
Le concept d’intelligence artificielle est apparu dans les années 1950. L’idée initiale était de parvenir à créer une machine capable de réfléchir à la place de l’homme, à la façon de l’homme : mener des réflexions logiques, créer des interactions sociales, avoir des émotions, prendre du recul sur ses propres actions.
L’intelligence artificielle “forte”
La puissance de l’intelligence artificielle dite “forte” réside dans le mélange entre les forces de calcul, de stockage et d’accès à l’information de la machine combinées à l’intelligence humaine. Cette technologie méconnue a toujours suscité bien des craintes, et a même inspiré des scénarios catastrophes de sciences-fictions au succès mondial tel que I, Robot et 2001 L’odyssée de l’espace.
Reproduire la conscience humaine est un objectif que beaucoup de scientifiques se fixent encore à l’heure actuelle. Cet objectif est considéré comme “utopique” au regard des difficultés techniques qu’il présente. A l’heure actuelle, l’intelligence artificielle forte est au stade expérimental.
L’intelligence artificielle “faible”
L’intelligence artificielle “faible” est l’utilisation de technologies d’assistance dans différentes tâches. Cette technologie repose sur des algorithmes, ce qui la rend bien plus accessible techniquement que la précédente.
Beaucoup de domaines scientifiques sont mobilisés chaque jour pour développer l’IA faible : des mathématiques aux sciences cognitives, sans oublier évidemment l’informatique. Ce type d’intelligence artificielle possède des applications actuelles concrètes, et est un grand chantier de travail pour beaucoup d’entreprises.
L’intelligence artificielle et la santé
Machine Learning, Deep Learning & algorithmes
Le Machine Learning et le Deep Learning possèdent beaucoup d’applications directes dans le domaine de la santé.
Par exemple, dans le domaine des diagnostics, l’IA se nourrit de bases de données expérimentales conséquentes (tensions, photos, scanners, radios etc…) afin de surpasser la précisions des spécialistes. Elle parvient dans le temps à mémoriser les pathologies et à traiter les informations avec plus d’efficacité et de rapidité
En 2018, une équipe française a créé un algorithme capable de déceler des mélanomes, c’est-à-dire des cancers de la peau, à partir d’images collectées et amassées. Cet exploit a été réalisé grâce au Deep Learning, qui est un système d’apprentissage par l’erreur. L’équipe française a renseigné manuellement la présence d’un ou plusieurs mélanomes pour chaque photo, et après analyse de centaines de milliers de photos, l’ordinateur était capable de les détecter avec une précision remarquable.
Pour comprendre comment fonctionne le Deep Learning, n’hésitez pas à consulter l’article Deep Learning, késako ?
L’utilisation d’algorithmes capables de traiter énormément de données sur la santé peut représenter une aubaine pour le secteur. La pandémie du Covid-19 a révélé une nouvelle fois son intérêt, notamment sur l’utilisation d’applications afin de tracer la maladie pour limiter sa propagation.
Au-delà des débats que ces algorithmes peuvent susciter à propos de la sécurité, il convient de prendre la juste mesure de l’outil que constitue l’intelligence artificielle pour les médecins et spécialistes dans le domaine de la santé.
Robotique
Un autre domaine de l’IA en pleine expansion est la robotique. L’impact de la robotique dans la santé est plutôt facile à conceptualiser, mais mérite tout de même un bilan de la situation actuelle.
Tout d’abord, la technologie est capable d’une précision qu’un être humain n’aura jamais. A titre d’exemple, en astronomie, un oeil humain n’est pas capable de distinguer un objet plus petit que 53 km sur la Lune, alors que le télescope E-ELT est capable de d’observer un objet de 6 mètres sur la Lune. Cette précision est une aubaine en chirurgie pour des interventions délicates, notamment en neurochirurgie, où la moindre erreur peut être fatale pour un patient.
Ensuite, la robotique se développe notamment grâce aux prothèses qui dépassent les capacités des membres et organes du corps humain. Elles permettent aux personnes estropiées d’obtenir ou de récupérer toutes les facultés humaines basiques. Il n’est pas fou d’imaginer un futur proche dans lequel les prothèses robotiques dotées d’accéléromètres ou de capteurs sont accessibles.
Enfin, la robotique s’avère être un atout majeur pour la santé en tant qu’assistant aux personnes âgées ou fragiles : non seulement pour développer les interactions sociales, mais aussi pour analyser et surveiller de manière quotidienne des personnes qui en ont besoin. Cet aspect de l’intelligence artificielle reste encore peu développé.
Les sciences cognitives
Une dernière branche de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé est l’étude des neurones, c’est-à-dire principalement essayer de comprendre leur fonctionnement et leurs connexions. Les scientifiques se penchent sur la question suivante : comment est-il possible de recréer une intelligence artificielle si nous ne sommes pas capables de connaître parfaitement l’intelligence elle-même ? Pourquoi ne pas prendre pour point de départ cette réflexion ?
L’intelligence artificielle a connu des périodes d’entrain et d’abandon, mais est l’un des principaux axes de transformation du monde actuel. C’est un sujet transversal qui touche tous les domaines, et qui va sans aucun doute devenir un levier de transformation et d’amélioration conséquente dans le domaine de la santé.