“Historiquement, entre 20 et 25% des étudiants d’emlyon débutent leur carrière dans le conseil : c’est le secteur qui recrute le plus dans l’école”, nous explique Christophe Chaumont, professeur à emlyon. “ Cela explique que de nombreux étudiants soient intéressés par ce secteur, on observe un certain engouement.”
Le conseil est en effet un secteur qui attire les étudiants d’emlyon, pour plusieurs raisons : “ La diversité des missions et des clients permet aux étudiants d’explorer différentes pistes, ce qui peut présenter un intérêt quand ils ne savent pas encore ce qu’ils veulent faire précisément. Le conseil est aussi perçu comme un lieu de formation important, qui peut être un excellent tremplin professionnel et une première expérience valorisante sur un CV.”
Ces différentes raisons ont ainsi amené il y a quelques années Christophe Chaumont à créer des électifs axés sur le conseil, dans l’objectif de satisfaire l’intérêt de ces étudiants.
Un premier cours : “Découverte des métiers du conseil”
“Ce cours est une porte d’entrée si vous vous intéressez au conseil : c’est une option dans vos pistes de parcours professionnel, vous voulez savoir si ce que vous avez entendu est vrai ou s’il y a des préjugés, si ça peut vous plaire, etc. Dans ce cours, j’aborde également les compétences requises pour être consultant, à travers le témoignage de consultants venus partager leur quotidien et leurs expériences avec les étudiants.”
Le métier de consultant requiert en effet de nombreuses compétences, à la fois relationnelles, techniques, mais aussi des compétences dans la maîtrise des savoirs sur certains sujets et secteurs.
Compétences relationnelles : “Ces compétences sont nécessaires car le métier de consultant est un métier de contact, à la fois avec son équipe et son client. Je fais souvent une analogie entre consultant et médecin : la relation que vous avez avec un médecin est asymétrique, il est là pour vous prescrire un traitement afin de vous guérir de votre maladie. On a la même idée avec le consultant, qui est là pour aider le client à résoudre un problème en lui fournissant des recommandations d’après le diagnostic qu’il a posé, tout en étant extérieur à la structure. L’aspect relationnel est donc très important.”
Compétences techniques : “Il est également nécessaire de maîtriser un certain nombre de techniques sur la manière dont on comprend le problème du client, son identification, le traitement des informations dont on a besoin. Il faut par ailleurs être capable d’émettre un diagnostic, et de restituer les informations au client. Tout cela requiert une certaine agilité intellectuelle.”
Pour acquérir ces compétences, Christophe Chaumont a alors mis au point un second cours :
“Méthodes et outils du conseil”, l’acquisition de compétences clés
“Dans ce cours, on passe en revue la démarche du consultant : la structure du problème, sa déclinaison sur une mission de conseil, en passant du diagnostic aux recommandations. À travers des études de cas, j’apprends aux étudiants à réaliser une proposition d’intervention dans un cabinet de conseil, ou encore à décrire une méthodologie. Des cabinets de conseil interviennent également, mais cette fois dans l’objectif de les mettre dans la peau d’un consultant, et pas seulement sur un mode témoignage. C’est un cours beaucoup plus axé sur la pratique.”
En ce qui concerne la partie savoir i.e. connaissance du secteur et de ses enjeux, Christophe Chaumont nous donne des conseils parmi l’offre de cours qui existe à l’école.
Connaissance du secteur et des enjeux : “Le conseil intervient à tous les niveaux de l’entreprise, du stratégique à l’opérationnel, dans tous les secteurs (banque, assurance, secteur public, distribution, énergie, etc), sur tous les sujets (stratégiques, marketing, finance, RH, supply chain), et avec en toile de fond, des dimensions organisationnelles, des technologies de l’information, ou encore des enjeux de la conduite du changement. Toutefois, sachez qu’on ne va pas vous embaucher pour votre somme de savoirs ! Il est important d’avoir acquis des savoirs de base qu’on vous enseigne en école de commerce (marketing, finance, gestion de projet, etc.) et d’avoir ensuite une thématique qui vous a guidé dans le choix de vos électifs : ce que l’on pourrait appeler une majeure. Il peut s’agir de n’importe quel type de spécialisation. Par exemple, la première idée reçue est que l’on ne peut pas faire de conseil si on n’a pas fait de finance, ce qui est faux.”
Il s’agit donc de choisir les électifs qui vous permettront le plus de développer à la fois vos savoirs dans votre domaine de prédilection, mais également ceux qui vous permettront de développer vos compétences relationnelles et techniques développées plus haut.
“Je conseillerais de prendre des cours autour de la conduite du changement, mais aussi tous les cours qui ont une notion de gestion de projet et d’équipe. L’utilisation d’Excel est également importante pour traiter des données quantitatives, de même que les cours d’outils de visualisation de données. Les savoirs sur les différentes technologies de l’information sont par ailleurs, à mon sens, essentiels, car la transformation digitale est devenue un enjeu majeur des entreprises : il est difficile d’imaginer qu’un consultant puisse contribuer à la transformation d’une entreprise s’il ne maîtrise pas les enjeux du big data, des réseaux sociaux, du blockchain, etc. Les cours de management des systèmes d’information vous seront ainsi très utiles.”
Au-delà des cours, pour acquérir ces compétences et ces savoirs, rien de tel que le stage ! Là encore, Christophe Chaumont nous partage ses conseils :
“Il est assez difficile d’effectuer un stage de césure dans le conseil, car les cabinets recrutent en général à la sortie de l’école pour tester la qualité d’un collaborateur et conclure par une embauche. Mais le stage de césure peut être pensé afin d’optimiser sa candidature pour un stage de fin d’études dans le conseil. Il s’agit en fait d’effectuer ce stage dans le domaine pour lequel vous avez choisi de vous spécialiser. Par exemple, si vous avez un intérêt pour les problématiques marketing, et que vous aimeriez faire du conseil dans cette branche, un stage de césure chez L’Oréal serait intéressant ! L’idée est de choisir un stage qui vous permettra de développer des compétences et des savoirs utiles pour faire du conseil : mieux connaître son secteur de prédilection, mieux maîtriser une problématique ou la technique de projets, etc. Finalement, ce n’est pas tant le stage qui est important que ce que vous en retirez.”
Maintenant que vous avez acquis des connaissances sur les fonctions d’entreprise, ainsi que les compétences relationnelles et techniques citées plus haut, vous pouvez vous présenter à un cabinet de conseil ! D’où le troisième cours enseigné par Christophe Chaumont, dont l’objectif est de préparer aux entretiens des cabinets de conseil.
“Processus de recrutement dans le conseil”, ou comment se préparer aux études de cas
“Dans ce cours, nous passons en revue le déroulement des entretiens de recrutement. C’est un cours très peu théorique, où nous faisons des market sizing, des études de cas, des mises en situation. Il faut savoir que le travail individuel est aussi nécessaire : les étudiants doivent ajuster leurs efforts en fonction de leurs ambitions. Si vous visez un cabinet de conseil en stratégie, alors les études de cas sont déterminantes. En revanche, si vous souhaitez intégrer un cabinet plus opérationnel, elles ne seront pas forcément aussi marquées. Il est aussi formateur de se trouver un partenaire qui a la même ambition que soi et de s’entraîner ensemble sur des études de cas. Par ailleurs, le Career Center a mis en place depuis de nombreuses années un “strategy track” pour les étudiants souhaitant s’orienter dans le conseil en stratégie, et peuvent bénéficier de l’aide de nombreux cabinets venant animer des ateliers de préparation au recrutement. Enfin, il ne faut pas oublier l’importance de la communauté étudiante, qui offre un partage d’expérience à travers des sites tels que emlstrat.net (https://emlstrat.net/wp-login.php) ou encore des groupes Facebook ( https://www.facebook.com/groups/1419559154943007/)“
Un dernier point que l’on a aussi tendance à oublier : le réseau ! Comme l’explique Christophe Chaumont, “1 étudiant d’emlyon sur 4 s’oriente dans le conseil à la sortie d’école. Les alumni sont dans tous les cabinets de conseil, du plus grand au plus petit. Une bonne démarche serait de contacter des consultants pour leur poser des questions, notamment sur le déroulement des entretiens.”
Sachez également que si vous souhaitez vous spécialiser dans le conseil en stratégie, il est possible d’intégrer le MSc Strategy & Consulting d’emlyon : ne manquez pas notre prochain article qui porte sur le témoignage d’un étudiant ayant intégré ce programme !
Interview de Marie Perney, rédactrice chez Verbat’em