C’est à travers leur passion commune pour le vélo et l’aventure, qu’Amalric Lagie et Florentin Blanchet ont fondé ensemble Tand’Em : projet étudiant de cyclotourisme vert et solidaire, autour duquel ils organisent des événements et sorties dans les environs lyonnais.
Par Angélique Grimault, rédactrice chez Verbat’em
Angélique : Pouvez-vous vous présenter ?
Amalric Lagie (A.L.) : Je suis actuellement en deuxième année du Programme Grande École d’emlyon business school, que j’ai intégré en 2019, après une classe préparatoire à Paris. Je fais partie de l’association Transaction, et j’ai rencontré Florentin pendant les campagnes associatives du Petit Paumé. J’ai réalisé un premier stage de six mois de juillet à décembre 2020, et je suis ensuite revenu à Lyon en janvier 2020, moment à partir duquel nous avons commencé à mettre en œuvre le projet Tand’Em. C’était une expérience novatrice, qui a demandé un travail très intensif de janvier à juin.
Florentin Blanchet (F.B.) : J’ai fait une classe préparatoire à Paris, à la suite de laquelle j’ai intégré emlyon business school en première année du Programme Grande École. J’ai mené les campagnes associatives du Petit Paumé aux côtés d’Amalric, et je suis actuellement dans l’association Diplo’mates. Avant Tand’Em, je n’avais jamais eu d’expériences de gestion de projet aussi importante.
A : Comment est né le projet Tand’Em ?
F.B. : Nous avons eu l’idée de créer Tand’Em début 2020. Tous deux passionnés de vélo, nous avons pensé que fonder une association autour du cyclisme afin d’explorer la région lyonnaise serait très sympathique. Ayant déjà réalisé un markers’ project autour du vélo, Tand’Em s’inscrivait davantage dans une logique d’accomplissement personnel, autour de ce sport qui nous passionnait. Au tout début, nous souhaitions faire de Tand’Em une association étudiante, mais cela n’a pas encore été possible. Nous avons tout de même persévéré pour faire vivre ce projet, et aujourd’hui Tand’Em est un groupe Facebook comptant près de 300 membres, où l’on organise de nombreuses sorties, week-ends et petites soirées.
A.L. : À l’origine, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de faire un makers’ project autour de notre passion commune pour le vélo, ce que nous avons fait avec trois autres camarades. Nous avons donc réalisé un voyage pour découvrir les paysages de Belgique à vélo pendant six jours. Tand’Em constitue donc un projet à part, que nous souhaiterions faire perdurer dans le temps.
A : Quelle est la mission de Tand’Em, quelles sont vos valeurs ?
A.L. : D’une part, l’aspect solidaire était pour nous essentiel lorsque nous avons pensé le projet en 2020. Nous voulions faire de Tand’Em un projet global et fédérateur, qui puisse toucher un maximum de personnes. Nous nous sommes joints à l’association Valentin Haüy de Lyon, qui est particulièrement importante dans la vie des malvoyants. Nous avons notamment travaillé avec elle dans l’organisation de sorties sur des tandems. Les personnes malvoyantes assises à l’arrière des vélos, nous les avons accompagnées toute une journée dans la région lyonnaise. Par ailleurs, nous prévoyons de nouvelles sorties à la rentrée.
D’autre part, l’aspect écologique nous tenait à cœur également. Nous nous penchons actuellement sur celui-ci, et nous avons encore de nombreuses idées. Le vélo constituant un des moyens de transport de la mobilité douce, il est pour nous en accord avec nos valeurs et notre envie d’explorer, de traverser les régions, et d’avoir une liberté de déplacement tout en respectant la neutralité carbone.
A : Pouvez-vous nous présenter plus en détail vos événements ?
F.B. : Nous avons plusieurs événements parmi lesquels :
- Des événements récurrents que l’on essaie de relancer environ deux fois par mois : ce sont de petites excursions ouvertes à tous les niveaux, débutants comme confirmés. Nous avons notamment réalisé de nombreuses sorties dans le parc Méribel Jonage à proximité de Lyon. Nous nous occupons de toute la partie logistique en amont, de la location des vélos et des tandems, à l’aspect trésorerie. Sur place, nous prévoyons même pique-niques et baignades.
- Des diffusions de documentaires d’aventure « Silence ça tourne » : ce sont des projections de films que l’on réalise en appartement avec un vidéoprojecteur, axées sur l’aventure à vélo. Nous avons pu, entre autres, diffuser le film « Solidream », qui retrace l’histoire de quatre jeunes hommes ayant traversé le monde à vélo. Ensuite, cela se poursuit généralement par une soirée, afin que les participants se rencontrent et débattent du film. Encore une fois, Tand’Em s’occupe de récolter l’argent, de louer le film, de trouver le vidéoprojecteur, et d’acheter la nourriture, afin que tout soit prêt pour que les participants passent un bon moment.
A.L. : Nous avons également organisé deux week-ends, et nous en prévoyons d’autres avec l’arrivée des beaux jours :
- Un premier week-end de cyclotourisme dans le Beaujolais sur deux jours, avec un départ de Lyon à sept personnes. Nous avons réalisé de nombreuses activités : dégustation de vin, visite de vignes, ascension du Mont Brouilly, visite du village des Pierres Dorées, ou encore découverte du patrimoine local.
- Un second week-end un peu plus sportif, dont l’objectif était l’ascension du Mont Ventoux. Ce fut une grande nouveauté pour nous deux ainsi que pour la totalité des participants. Nous sommes partis d’Avignon pour aller à Bédouin. Parmi nos activités : baignade en altitude, et programme de nutrition intense. Le lendemain, nous nous sommes levés de bonne heure pour grimper le Mont Ventoux à vélo, ce qui a été un véritable défi physiquement. Ensuite, nous sommes redescendus pour manger au restaurant, que nous avions bien mérité, et nous avons fini le week-end à Carpentras.
A : Derrière un tel projet, on imagine des membres aux profils diversifiés. Comment est constituée votre équipe ?
F.B. : Les deux fondateurs de Tand’Em sont Amalric et moi-même. Nous sommes aussi accompagnés de personnes qui gravitent autour de Tand’Em et qui nous connaissent bien : notamment Arthur, Simon, et quelques premières années qui nous aident logistiquement. Nous nous appuyons donc sur l’aide de ces « ambassadeurs », bien qu’Amalric et moi demeurons le noyau dur de Tand’Em.
A.L. : Nous sommes deux à gérer toute la partie pré-événement avant le voyage : le point de rendez-vous, la partie financière, et la communication. Ensuite, pendant l’événement, de nombreuses personnes sont très investies et l’organisation est partagée notamment pendant les week-ends en petit comité. Enfin, sur la partie post-événement, les personnes qui ont apprécié le week-end en parlent à leurs amis, et l’information se répand au sein de la promotion. Tand’Em se compose donc de 3 à 4 membres extrêmement actifs en plus du noyau dur, qui s’intéressent à l’avenir du projet. Pour la rentrée, le principal enjeu de Tand’Em sera d’obtenir le statut d’association, afin de recruter de nouveaux membres.
A : Sur quel système s’appuie Tand’Em pour être pérenne et assurer la réalisation de chaque événement ?
A.L. : Au début, nous avons démarché des entreprises qui étaient prêtes à nous donner quelques fonds, des maillots ainsi que des vélos. Nous avons passé beaucoup de temps à organiser chaque événement et à rechercher les solutions les plus avantageuses, afin de proposer des week-ends entre 80 et 100 euros. Le côté positif est que cela nous incite à optimiser nos choix logistiques, et à rechercher un certain niveau d’exigence dans ce que nous proposons et l’organisation que nous mettons en place. En effet, nous ne voulons pas que la partie logistique freine l’envie des participants à faire du vélo.
F.B. : Nous louons des vélos et tandems à des loueurs professionnels sur Villeurbanne et dans le sixième arrondissement de Lyon. Nous leur avons parlé de notre projet qui leur a plu, et ils nous ont donc fait quelques réductions suite à nos nombreuses locations chez eux.
A : Dans quelle mesure le cyclisme, sport que l’on qualifie souvent d’individuel, est-il synonyme et vecteur de solidarité et de partage ?
A.L. : Il est important de dissocier le cyclotourisme ou aventure à vélo, du cyclisme solidaire qui a pour vocation d’aider les personnes qui ne peuvent pas en faire. Entre étudiants, nous nous situons davantage dans la partie aventure et défis sportifs, qui sont synonymes de partage. Par ailleurs, nous percevons l’utilisation des tandems comme étant le meilleur moyen de vivre le vélo ensemble, en binômes, ce qui renforce l’aspect solidaire et convivial de l’activité.
A : Avez-vous un passif significatif autour du cyclisme et de l’aventure ? Pourquoi ces univers vous attirent-ils aujourd’hui ?
F.B. : Ma passion pour le vélo est arrivée tardivement, vers la terminale. Mes amis et moi cherchions de quoi occuper notre été, et nous est alors venue l’idée de partir explorer la Bretagne à vélo, rapidement suivie par l’Île de Ré et les bords de Loire. J’ai vite compris à quel point j’aimais le vélo de route. J’ai commencé à en faire de plus en plus, à observer mes performances et à compter le nombre de kilomètres que je parcourais. Cette appétence pour le vélo est donc née grâce aux vacances, au côté plaisir et à la découverte des régions. Aujourd’hui, j’apprécie le vélo comme activité sportive, mais encore davantage pour son aspect tourisme, exploration et liberté.
A.L. : J’ai grandement pratiqué le vélo quand j’étais au collège, en vacances avec des amis, et notamment lors d’un week-end en Normandie en classe de quatrième. À la fin du premier confinement, Florentin et moi-même avions déjà commencé à penser le projet Tand’Em, et ressentions tous deux une envie intense de faire du vélo. Je me suis alors acheté un vélo sur Leboncoin et nous sommes partis pour la Picardie, Genève et bien d’autres destinations. Au-delà d’être un moyen de transport sportif, nous percevions le vélo comme un moyen de voyager de manière économique, tout en faisant des rencontres sur la route et en ayant la possibilité de poser sa tente n’importe où. J’aime ce côté excitant et terrifiant à la fois. Avec Florentin, nous prévoyons de partir le 6 août, six jours en Suisse, en Italie et au Liechtenstein. Ensuite, Florentin retournera en France, et je continuerai la route jusqu’à Budapest.
A : Comment voyez-vous l’avenir de Tand’Em ?
- Objectif 6 mois : En septembre, nous voudrions obtenir le statut d’initiative étudiante (IE) et pouvoir coopter des premières années dès octobre, refaire des sorties dans les environs lyonnais, trouver de nouvelles destinations, de nouveaux concepts, afin de donner l’envie aux étudiants de faire du vélo et pour que cela ne devienne pas monotone.
- Objectif 5 ans : Organiser un tour de France inter-écoles qui rassemblerait 50 étudiants cyclistes avec un itinéraire commençant dans la région Rhône-Alpes.
- Objectif 10 ans : Faire de Tand’Em une nouvelle CCE.
Plus sérieusement, nous souhaiterions dire à tous les lecteurs qu’au-delà des projets et des événements organisés, Tand’Em est essentiellement une histoire de passionnés d’aventure et de voyage. Dès lors, Tand’Em est à la recherche de nouveaux partenaires férus de vélo et tout autant motivés à l’idée de créer des projets ambitieux et novateurs dans les semaines et les mois à venir.
A : Comment faire si nous souhaitons vous suivre dans la réalisation de ce projet et nous tenir informés ?
- Rejoindre le groupe Facebook « Tand’Em 2021 » qui compte déjà près de 300 membres. (https://www.facebook.com/groups/814143676201830)
- Contacter l’avatar « Bike Horn » pour toute question. (https://www.facebook.com/bike.horn.9/?show_switched_toast=0&show_switched_tooltip=0&show_podcast_settings=0)
- Rejoindre le compte Instagram « _tand_em ». (https://www.instagram.com/_tand_em/?hl=fr)
A : Un dernier mot pour la fin ?
« Partez faire du vélo. Tentez l’aventure cycliste. #JoinTand’Em »