Lancée en 2009, Y’a D’la Houle est l’initiative solidaire du Club Voile. Le projet consiste à faire découvrir la voile, et plus particulièrement la navigation sur catamaran à de jeunes personnes atteintes d’autisme. Dans ce cadre, l’équipe de Y’a D’la Houle a forgé un partenariat avec l’Institut Médico-Éducatif (IME) la Cerisaie de Bessenay. Plusieurs jeunes, encadrés par les responsables du projet et des étudiants d’emlyon, sont emmenés, les mercredis navigables (avril-mai-juin-septembre-octobre), pratiquer la voile sur le Lac de Miribel. Mise en lumière d’un projet inspirant avec sa responsable, Marie-Charlotte Dexmier (mandat Club Voile 2022 et responsable du pôle Y’a D’la Houle).
Propos recueillis par Vincent Loeuillet,
Y’a D’la Houle est une initiative du Club Voile, peux-tu nous expliquer sa mission ?
Y’a D’la Houle est un projet créé en 2009 afin d’intégrer une dimension sociale aux activités du Club Voile. A cette époque, nous organisions beaucoup d’évènements à destination des étudiants d’emlyon mais aucun n’était lié, directement, aux enjeux RSE. Y’a D’la Houle a pour mission de faire découvrir la voile, un sport peu accessible, aux jeunes atteints d’autisme. Plusieurs fois dans l’année, nous emmenons des jeunes découvrir la voile sur le Lac de Miribel, à proximité de Lyon, et plus particulièrement le catamaran. Il était important pour nous de soutenir la cause du handicap.
Concrètement, quelles activités sont proposées aux jeunes ?
Nous proposons aux jeunes de venir découvrir la voile les mercredis après-midi, d’avril à mai et de septembre à octobre, si les conditions météorologiques le permettent. Les activités débutent à 13H par 2H de catamaran sur le Lac de Miribel. Néanmoins, tous les jeunes ne peuvent pas pratiquer le catamaran. Ils doivent au préalable passer, et réussir, un test d’aptitude à la nage pour des raisons de sécurité. Les jeunes ne pouvant pas s’adonner aux joies du catamaran ne sont pas laissés sur le côté, des activités sur terre leur sont proposées. S’ensuit finalement un goûter que nous préparons pour les jeunes, au retour des activités, afin de conclure l’après-midi convivialement.
Pourquoi le club Voile s’est engagé dans une démarche en faveur des jeunes atteints d’autisme ?
Le handicap est une cause abordée par certaines associations telles que Solidari’Terre, avec les semaines du handicap notamment. Toutefois, cette cause reste peu abordée dans l’ensemble. Nous souhaitions agir pour cette cause en créant un événement en lien avec notre scope. Dans la même optique que ce que fait le Ski Club en emmenant les enfants défavorisés faire du ski au travers du projet « Vallée de Cœur ». Le handicap est d’autre part un sujet très intéressant, dont beaucoup sont éloignés. C’est une façon de s’ouvrir à la différence et c’est très enrichissant humainement.
Vous avez un pôle dédié au sein du Club Voile, comment êtes-vous organisés et quel est ton rôle ?
Nous sommes 3 membres à composer le pôle : Lucie, Antoine et moi. En tant que responsable du pôle, je suis chargée des relations avec la base nautique et des relations avec l’IME. Cela représente beaucoup de temps car il faut pouvoir coordonner plusieurs parties et qu’il y a souvent des contretemps ou des retards. En effet, les jeunes de l’IME ne sont pas toujours disponibles, ils suivent des formations ou participent à d’autres activités. Malgré la planification des sorties en amont, il y a parfois du changement. Nous travaillons également sur la communication auprès des étudiants d’emlyon. Ces derniers sont en effet appelés à participer au projet s’ils le souhaitent. Nous travaillons beaucoup en équipe afin de développer le projet et nous sommes tous les 3 présents lors des sorties.
Peux-tu nous parler de ces jeunes ?
Ces jeunes sont atteints d’autisme et accueillis par un IME car ils ne peuvent pas suivre une formation classique en collège ou lycée. Ces instituts spécialisés leur permettent de bénéficier de nombreuses activités. Y’a D’la Houle s’inscrit dans la volonté d’offrir à ces jeunes des activités pour apprendre et se défouler. De nombreuses activités sportives leur sont proposées. Ils peuvent également suivre des cours de façon adaptée. Les aptitudes déterminent les groupes d’enfant plutôt que l’âge. Les jeunes accueillis en IME rejoignent ensuite des entreprises adaptées pour les inclure dans le monde du travail. Il y a aujourd’hui une problématique autour des IME : de nombreux enfants ont besoin d’être suivis mais il y a peu de centres pour les accueillir.
Vous êtes partenaires de l’IME la Cerisaie de Bessenay.
Nous avons toujours travaillé avec cet IME, situé à Bessenay à 40 min de Lyon. La collaboration se passe très bien. La transmission d’information avec la responsable côté IME est très bonne. Cela nous permet d’organiser au mieux les sorties.
Pour organiser tout cela, il faut des fonds, comment êtes-vous financés ?
A ce jour, nous n’avons pas de partenariats avec des entreprises. Nos ressources sont le fruit de demandes de subvention accordées par emlyon, emlyon alumni, la communication d’emlyon et le Conseil de Corporation. Nous avons également gagné un prix pour l’engagement responsable. Le démarchage d’invendus alimentaires nous a permis de préparer les goûters pour les sorties au Lac de Miribel. Notre souhait est de trouver des partenaires financiers pour accompagner le projet. Nous ciblons notamment les mutuelles ou les entreprises du secteur de la santé.
Y a-t-il des projets importants en préparation ?
Nous avons 2 sorties prévues pour la fin d’année, à l’aquarium de Lyon et au Parc de la Tête d’Or. Nous avons travaillé durant l’année sur un projet de séjour à Annecy (2 jours) pour proposer des cours de catamaran aux jeunes que nous accompagnons. Malheureusement ce projet n’a pas pu voir le jour cette année. Un projet comme celui-ci est difficile à mettre en œuvre, il faut trouver un centre spécialisé capable d’accueillir des jeunes durant une nuit. Nous avons toutefois trouvé un centre en mesure de le faire. La logistique du projet est prête, et le projet devrait pouvoir voir le jour en avril-mai 2023.
Dans une optique de communication et pour récolter des fonds pour Y’a D’la Houle, vous avez lancé un projet nommé Corsikite, peux-tu nous en parler ?
Corsikite est un projet lancé par Nathan et Benjamin, tous deux membres du Club Voile et passionnés de kitesurf. Dans le cadre d’un Makers Project, ils se sont lancé le défi de traverser la Méditerranée en kitesurf, de Saint-Tropez à la Corse (130 km). Ils feront la traversée accompagnés d’un troisième kitesurfeur, Paul. Ce défi est aussi l’occasion de promouvoir et de récolter des fonds pour notre initiative Y’a D’la Houle. C’est pourquoi nous avons ouvert une cagnotte au profit de Y’a D’la Houle. Les fonds récoltés sont destinés à financer les sorties au Lac de Miribel, un nouveau projet autour d’une sortie en voilier en Méditerranée ainsi que le nouvel événement sur le Lac d’Annecy.
Les étudiants d’emlyon peuvent-ils participer ? Cela peut-il constituer un engagement responsable ?
Oui nous essayons de recruter 5-6 étudiants par sortie et tout le monde peut participer. Cela peut également constituer un engagement responsable.
Comment vous suivre ?
Vous pouvez suivre Y’a D’la Houle sur les comptes Instagram et LinkedIn du Club Voile ici. Un compte propre à l’initiative sera bientôt créé.