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Rencontre avec Simon Veyre, consultant junior chez Olbia Conseil

Afin d’explorer un peu plus les multiples facettes du monde du conseil, Guilhem Cournut et Thomas Picchiarini sont partis à la rencontre de Simon Veyre. Diplômé de Sciences Po Lyon, Simon est aujourd’hui consultant junior chez Olbia Conseil, un cabinet spécialisé dans les problématiques sportives. 

Bonjour Simon, peux-tu te présenter ?

Simon Veyre (SV) : Bonjour ! Après une classe préparatoire en parallèle d’une licence d’Histoire à l’Université de Lille 3, j’ai intégré Sciences Po Lyon où j’ai passé la troisième année à l’étranger, en Argentine. Je me suis ensuite spécialisé dans les relations et affaires internationales, avec un master Globalisation et Gouvernance. À la suite de ce master, j’ai fait un stage de fin d’études dans le cabinet Olbia Conseil. C’est un cabinet qui est spécialisé dans les questions sportives et dans l’accompagnement des différents acteurs de ce milieu. À la suite de ce premier stage, bien que mon expérience se soit bien passée, je ne me sentais pas encore prêt à me lancer pleinement sur le marché du travail. J’ai donc fait un second stage, à nouveau  chez Olbia Conseil, chez qui je suis toujours.

Je me suis aussi investi dans  l’associatif durant mes années sciencepistes. J’ai été vice-président du BDE et j’étais également impliqué dans l’équipe de football de Sciences Po Lyon en tant que trésorier de l’association et capitaine de l’équipe.

Parmi les nombreux secteurs de l’univers du conseil, le sport n’est pas celui auquel nous pensons spontanément. Peux-tu nous dire dans les grandes lignes en quoi cela consiste?

SV : Chez Olbia Conseil nous traitons des sujets variés. Nous accompagnons différents acteurs qui peuvent être aussi bien des collectivités territoriales, que des fédérations sportives ou des entreprises qui essaient de développer leurs activités dans le secteur sportif.  Nous aidons ces institutions et ces organisations à différents niveaux de leur développement : de la communication aux plans de développement, en passant par la mise en relation.

Nous intervenons régulièrement dans la politique publique du sport : par exemple en aidant les collectivités à choisir leur orientation pour développer la pratique sportive sur leur territoire.

Est-ce que tu aurais des exemples de missions que vous avez accomplies ?

SV : Je peux vous donner deux exemples distincts et qui représentent bien ce que nous pouvons être amenés à faire.

Le premier est une mission pour une institution sportive : la Fédération Française de Football. La fédération possédait une enveloppe pour développer les nouvelles pratiques au sein de ses clubs et plus globalement sur le territoire. Les nouvelles pratiques, c’est par exemple le futsal, le beach soccer ou le foot-five. La fédération s’est aperçue que ces activités se développaient en marge de son organisation, souvent sans même être encadrées. Parallèlement, seulement un tiers de l’enveloppe allouée par la fédération pour développer ces types d’activités était distribué. 

La fédération a donc fait appel à un prestataire extérieur pour savoir pourquoi ces fonds étaient peu demandés, puis comment mieux les allouer. Notre rôle a été d’accompagner la fédération sur cette stratégie de développement des nouvelles pratiques, de renseigner les clubs sur les accompagnements, soit financiers soit techniques, proposés par la fédération.

Le second exemple est une mission effectuée auprès d’une collectivité, les Sables-d’Olonne. C’est la ville qui accueille le départ de la célèbre épreuve du Vendée Globe. Le nautisme est donc un axe majeur de rayonnement et de développement économique. Le rôle d’Olbia ici a été d’élaborer le schéma directeur de la politique nautique de la ville. Cela consistait à proposer des stratégies pour augmenter le rayonnement à l’échelle régionale et territoriale des activités des Sables-d’Olonne, à attirer de nouveaux pratiquants, et à structurer les activités dans les écoles.

Quel est ton rôle dans tout cela ? À quoi ressemble ton quotidien ?

SV : Mon quotidien a évolué depuis mon premier stage. Au début, je travaillais majoritairement sur la communication, notamment à travers la rédaction de newsletters et de notes de synthèse. J’étais aussi en soutien consultant, c’est-à-dire que j’intervenais sur des tâches que les consultants plus expérimentés peuvent déléguer sur certaines missions, comme réaliser des benchmarks, faire de la veille et des études de marché. Aujourd’hui, je suis davantage impliqué dans les missions, l’élaboration de propositions lors d’appels d’offres et sur de l’opérationnel.

L’actualité est très riche ces derniers temps. La crise sanitaire évidemment, mais aussi dans l’univers du sport. Comment cela impacte-t-il votre activité ?

SV : C’est vrai que la crise du coronavirus a provoqué une baisse d’activité au niveau des appels d’offres lancés, en particulier lors du premier confinement. Mais l’arrivée des nouveaux maires à la suite des élections municipales du printemps 2020 a généré de nombreux nouveaux appels d’offres. Les nouvelles équipes municipales sont arrivées avec de nouveaux projets, souvent avec une demande d’élaboration de schémas directeurs.

Pour en revenir au coronavirus, de nombreux acteurs du monde du sport ont engagé une réflexion pour garder le lien avec leurs licenciés et s’assurer de leur retour dans les clubs quand ce sera possible. Cette crise a aussi encouragé de nombreux acteurs sportifs, notamment des fédérations, à se pencher sur un sujet qui n’était jusqu’alors pas une de leurs priorités : la digitalisation. Tout cela a généré des demandes d’accompagnement dans ces stratégies.

Nous rentrons aussi dans une période charnière avant les JO 2024 de Paris. Nous devrions d’ailleurs déjà être dans l’Olympiade française. Plusieurs territoires veulent se mettre en valeur pour accueillir des sportifs ou des délégations dans leurs collectivités. Des départements et des régions souhaitent être accompagnés pour savoir comment les Jeux peuvent leur bénéficier et bénéficier à leurs habitants. Nous accompagnons en ce moment le département des Bouches-du-Rhône sur les stratégies à mettre en œuvre pour que des délégations viennent séjourner dans le département, sachant que les épreuves de voile se dérouleront à Marseille.

Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ? Et a contrario quelque chose qui te plaît moins ?

SV : Ce qui me plaît particulièrement dans mon travail chez Olbia Conseil, c’est la grande variété de sujets sur lesquels nous intervenons, ainsi que la diversité des interlocuteurs. C’est pour moi la richesse de ce métier, ce qui m’a permis de beaucoup apprendre et de progresser depuis un an.

A contrario, il est parfois difficile d’estimer notre impact. En effet, notre travail consiste à émettre des préconisations à la fin de nos missions. Cela dépend ensuite de la volonté du client de les mettre en œuvre ou pas. Ce n’est donc pas toujours évident d’évaluer quelles sont les retombées réelles de notre travail, ce qui peut parfois être frustrant.

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui souhaitent s’orienter vers le conseil dans le sport ? Ou dans le domaine du conseil plus globalement ? 

SV : Je ne suis pas le mieux placé pour donner un conseil. Mais si je devais tout de même en donner un, ce serait destiné à ceux qui souhaitent se diriger vers le secteur du conseil au sens large, pas seulement dans le secteur du sport. À Sciences Po, et je pense que c’est probablement le cas dans une école comme emlyon, nous connaissons avant tout les grands cabinets comme ceux du Big 4. Mais le conseil, c’est aussi une multitude d’autres entreprises de taille intermédiaire et dans des secteurs d’activité très différents. Ce serait dommage de ne pas considérer ces cabinets, qui constituent aussi de belles opportunités à la sortie des écoles.

Un dernier mot ?

SV : Selon moi, le secteur du sport va se développer dans les prochaines années. Et il y aura donc de plus en plus d’opportunités de travailler dans ce domaine pour ceux que cela intéresse. Parce qu’en plus des JO 2024 qui vont générer beaucoup d’activités, la Coupe du monde de rugby et les Championnats du monde de ski en 2023 seront organisés en France. De plus, au-delà des compétitions, le souhait du gouvernement et des autorités publiques en général est de structurer et de développer les activités sportives sur tout le territoire.

Par Guilhem COURNUT et Thomas PICCHIARINI, rédacteurs chez Verbat’em


Sources :

  • Visuel par Carole Zheng