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Maker’s poject : em’brasse moi

Parce que la sexualité est encore un sujet délicat et tabou, je suis parti à la rencontre d’Antoine et Annabel, deux étudiants d’emlyon qui ont réalisé un guide pratique sur le plaisir sexuel dans le cadre d’un maker’s project. 

Par Jules Augustin, rédacteur chez Verbat’em 

Pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Annabel : Je m’appelle Annabel et je suis en troisième année à emlyon business school. Je travaille sur ce maker’s project avec trois autres étudiants. Pour commencer, nous ne sommes pas sexologues, nous n’avons pas la prétention d’apporter des solutions aux problèmes des jeunes. Nous souhaitons simplement leur prodiguer des conseils sur leur vie sexuelle. 

Antoine : Je m’appelle Antoine, je suis également en troisième année à emlyon. Comme l’a dit Annabel, nous sommes un groupe de quatre, trois garçons et une fille. Nous tenons véritablement à garder cette mixité, qui est vraiment importante pour nous.

Em’brasse moi, en quoi cela consiste ? 

Antoine : Notre objectif est de faire un guide sur la sexualité qui vise à donner des conseils aux jeunes pour mieux comprendre le plaisir sexuel et s’épanouir dans leur vie sexuelle et personnelle. Nous avons un deuxième objectif qui est de déconstruire les tabous autour de ce sujet et de libérer la parole. 

Annabel : Pour compléter ce qu’a dit Antoine, nous essayons d’employer un ton léger dans le guide, en utilisant le pronom « tu » par exemple, pour qu’il soit le plus proche possible du lecteur. 

Comment vous est venue cette idée ? 

Annabel: Nous avons beaucoup réfléchi avant de trouver le sujet. Nous nous sommes dit que celui-ci parlait à tout le monde. Nous sentions que ce guide serait utile à n’importe qui. Et puis, comme l’a dit Antoine, il y a encore, et c’est normal, beaucoup de tabous sur ce sujet. Nous avons donc estimé qu’il y avait une piste intéressante à creuser. 

Antoine : Nous avons aussi choisi un sujet qui nous stimule et nous permet d’apprendre des choses. Et c’est chose faite.

Durant vos recherches, avez-vous fait des découvertes surprenantes voire choquantes ? 

Annabel: Choquantes, non. Cependant, nous avons appris de nombreuses choses sur la sexualité et sur les pratiques sexuelles plus précisément. Il s’agissait parfois de choses évidentes mais auxquelles nous ne réfléchissons pas au quotidien, parce que c’est tabou. D’autant plus que l’on parle souvent du sexe sans vraiment en parler. On entend souvent « j’ai couché avec untel ou untel », mais dans les faits, on ne rentre jamais vraiment dans le détail, en particulier en termes de plaisir. 

Annabel: Nous avons aussi appris des choses que l’on n’imaginait pas, en particulier sur l’influence de facteurs extérieurs sur la sexualité, comme la cigarette ou l’alcool par exemple. Nous avons été confrontés à de nombreuses données scientifiques que nous avons essayées de vulgariser pour que cela parle à tout le monde. C’est aussi le but du guide : vulgariser. Même entre nous, nous voyons bien que c’est tabou. Nous en rigolons parfois. Il y a des choses qui n’ont pas été simples à faire pour le guide, parce que c’est aussi tabou pour nous. Le fait que le groupe soit mixte a favorisé la réalisation du guide. 

Quelle réaction souhaitez-vous susciter chez vos lecteurs ? 

Antoine : Tout d’abord, de la curiosité, et en particulier de la curiosité pour le plaisir sexuel. Nous voulons aussi que le lecteur comprenne le plaisir sexuel, c’est-à-dire comment se faire plaisir ou comment faire plaisir à son partenaire. 

Annabel: Le guide doit aussi servir à décomplexer le plaisir, libérer la parole et le vocabulaire. Un pénis est un pénis, un vagin est un vagin. Nous voulons vraiment briser les tabous et rendre compte des choses telles qu’elles sont. 

Pensez-vous que ce sujet a davantage besoin d’être abordé dans les Grandes Écoles, lieu de brassage et de mixité ? 

Annabel: Oui mais pas que. C’est valable partout. C’est la tranche d’âge qui est intéressante, plus que le lieu. C’est l’âge où l’on découvre la sexualité, certains pensent tout connaître mais c’est loin d’être le cas. 

Antoine : Le guide parle vraiment à tout le monde, quelle que soit son orientation sexuelle. Notre propos n’est pas genré. Ce n’est pas le but. 

Comment avez-vous procédé pour le construire ? 

Antoine : Nous avons fait beaucoup de recherches documentaires, sur internet ou dans la presse. Nous avons échangé avec une sexologue qui nous a apporté beaucoup d’informations très intéressantes. Nous avons essayé de varier les sources et d’en apprendre le plus possible. 

Avez-vous rencontré des difficultés durant vos recherches ?

Annabel: La difficulté s’est surtout portée sur le sujet en lui-même. La question était de savoir comment nous allions aborder tel ou tel thème. Certains sont plus délicats que d’autres. Quand il s’agit d’aborder le thème de l’anal, c’est évidemment plus sensible que le plaisir sexuel dans sa globalité. Cependant, j’ai pris un grand plaisir à faire ce projet, le groupe est vraiment super. 

Pensez-vous que ce sujet a sa place en entreprise, à l’heure de la RSE ? 

Antoine : C’est encore évité parce que c’est tabou. Notre objectif n’est pas d’éliminer totalement les tabous. Il y en aura toujours. Dans ce cadre-là, nous allons davantage parler de consentement. Nous en parlons dans la guide également. Le consentement est la base de toute relation sexuelle ; c’est un message clef de notre guide. 

Avez-vous un mot pour la fin ? 

Annabel: Pour faire simple, c’est un guide sur la sexualité pour briser les tabous. Si vous le lisez, vous apprendrez des choses. Le but est de donner des conseils à tout le monde. 

Antoine : Si tu as en assez de ta routine sexuelle, tout seul, toute seule, en couple ou à plusieurs, nous te conseillons de lire ce guide qui t’aidera.