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Interview d’un Consultant junior en Développement Durable

Pourquoi t’être tourné vers le Conseil pour ta mission préma ? Et pourquoi le Développement Durable en particulier ?

Ce qui est assez unique dans le métier de consultant, c’est que tu dois régulièrement te plonger dans des sujets qui t’étaient inconnus il y a quelques jours, et en devenir quasi « expert », puis faire bénéficier ton client de cette expertise à travers l’élaboration de recommandations. En d’autres termes, c’est l’occasion pour toi d’apprendre des choses nouvelles tous les jours. Il faut aimer « fouiner », lire des articles, faire des recherches internet, faire passer des entretiens etc. pour accumuler le plus d’informations possible sur le sujet qui intéresse ton client. Et ça a été en l’occurrence particulièrement gratifiant pour quelqu’un de curieux comme moi.

Après, pourquoi le Développement Durable en particulier… En une phrase : parce que je pense que le « Développement Durable » sera le « développement » tout court dans quelques années.  Le développement durable est un domaine très vaste qui repose sur trois principaux piliers : la performance environnementale (le respect de l’environnement en gros), la performance sociale (égalité des sexes, développement socialement inclusif, respect des minorités dans le monde du travail, écarts de salaires entre patronat et salariat raisonnables etc.) et enfin la traditionnelle performance économique (rentabilité financière). En lisant cette définition, on se rend très vite compte que le développement durable n’est ni plus ni moins qu’un développement plus « sain » et plus « moral ». Si on souhaite absolument savoir ce pour quoi on se réveille tous les matins (aux aurores) pour aller travailler, je pense que c’est le domaine idéal.

 

 

Est-ce que tu peux nous décrire une journée typique de consultant junior (ta fonction) chez Deloitte Conseil ?

La première chose qui m’a frappé dans le métier de consultant, c’est la souplesse des horaires. Tu peux arriver au travail à 10H du matin si tu le souhaites. En revanche, le travail y est intense et je sortais du boulot en moyenne vers 20H (avec des pics à 21H parfois). Ton maître de stage te met en relation avec différents « managers », et chaque manager te donne une mission différente (avec des thématiques différentes). J’étais donc toujours amené à travailler sur 3 ou 4 études/ propales (réponses aux appels d’offre) en parallèle. Pour chacune des 3 ou 4 études/ propales, j’avais des deadlines à respecter. C’était donc à moi d’organiser mes journées pour que tout se dégoupille. Il y a donc une certaine liberté, mais au prix d’une grande responsabilité (forcément). Par ailleurs, les journées étaient souvent ponctuées de « points » avec tel ou tel manager, au sujet de l’avancement de tel ou tel projet.

Pour ce qui est de l’ambiance de travail, je l’ai trouvée particulièrement agréable. La hiérarchie est loin d’être pesante. Tout le monde se tutoie. Les managers sont tous bienveillants. Je me suis fait un groupe d’amis composé de « stagiaires de longue durée » comme moi et de consultants junior fraîchement diplômés. On allait déjeuner tous les jours à la cantine de Deloitte ou, les jours où il faisait beau, sur les marches de la mairie de Neuilly. Il nous arrivait aussi de faire des pauses de 10-15 minutes vers 16H30 tous ensemble.

 

Sur quels sujets as-tu été amené à travailler ?

Oula ! Il y en a eu beaucoup ! (rires) En ce qui concerne les études sur lesquelles j’ai bossé, j’ai contribué à la rédaction de rapports sur le label environnemental « Ecolabel Européen », l’utilisation de matériaux composites dans le secteur de l’automobile, ou encore l’élaboration d’une filière pêche responsable pour une grande enseigne française de la grande distribution.

Pour ce qui est des propales, j’en ai fait sur les implications de la découverte d’une nouvelle technologie de recyclage du plastique PET, le social impact assessment d’une grande association humanitaire française, le financement de l’économie circulaire pour un grand groupe bancaire international, la stratégie de lancement d’une Agence Française pour la Biodiversité ou encore la mise en place d’une filière de recyclage de Véhicules Hors d’Usage (VHU) pour le gouvernement marocain (mon pays :D).

Je passais beaucoup de temps à rédiger des parties de rapport, faire des recherches internet pour trouver des informations données, faire passer des entretiens ou réaliser des présentations ppt destinées au client.

 

Qu’est-ce que tu appris pendant ce stage ?

Au-delà de tout ce que j’ai appris en termes de contenu avec la diversité des thématiques sur lesquelles j’ai eu l’opportunité de travailler, mes compétences en informatique et plus précisément en traitement de texte, Excel ou encore PowerPoint se sont considérablement améliorées. En effet, être consultant dans un cabinet aussi réputé, c’est être obligé de faire un travail aussi « bon » que « beau ». J’ai souvent été amené à réaliser des présentations ppt, des documents Word, des Excel directement destinées au client ; mes managers se montraient donc aussi exigeants sur le fond que la forme.

J’ai aussi appris à travailler efficacement et à aller droit au but pour répondre aux exigences du client en temps et en heure. Enfin, étant donné qu’à chaque équipe de consultants est confié un projet, je pense que mes compétences en travail d’équipe se sont vraiment améliorées. En particulier, j’ai appris à avoir l’audace de prendre la parole et d’être force de proposition lors de réunions où étaient parfois présentes des personnes très haut placées (parce que comme j’avais parfois passé beaucoup plus de temps que mon manager à travailler sur un point donné de la présentation ou du rapport, j’étais le seul à même de répondre à telle ou telle question du client).

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite effectuer son stage en Conseil en développement durable ?

Je lui conseillerais de ne surtout pas attendre que les managers viennent vers lui pour lui donner du travail. C’est à lui d’aller vers eux et de leur parler des thématiques sur lesquelles il voudrait travailler. Le métier de consultant est un métier où la charge de travail et la pression sont particulièrement importantes ; les consultants et les managers sont donc tellement concentrés sur leur travail qu’ils n’ont parfois pas le temps de penser à toi.

Je lui conseillerais également de ne pas se laisser piéger par la souplesse des horaires. Ne rien faire des jours durant pour se retrouver noyé de travail à la dernière minute peut t’être particulièrement préjudiciable, dans la mesure où ton travail ne t’engage pas que toi en tant que simple individu (comme c’est le cas au lycée ou dans les études supérieures), mais engage le cabinet tout entier.

Et enfin dernier conseil : savoir dire non. C’est mon manager qui me l’a appris. Comme je viens de le dire, les consultants sont souvent surchargés de travail. Ils ont donc parfois tendance à déléguer aux stagiaires certaines tâches ingrates et particulièrement chronophages sans en informer les différents managers avec lesquels les stagiaires en question travaillent de manière « officielle ». Si ça t’arrive, il faut immédiatement en informer ton maître de stage pour qu’il voit si tu peux/ as le temps de faire ce qu’on t’a demandé de faire en plus. Si tu décides de prendre la responsabilité de dire oui sans en informer ton maître de stage, tu peux te retrouver dans des situations inextricables et te retrouver en retard sur plusieurs projets à la fois (au risque de mécontenter tes managers), même si tu voulais à l’origine faire bonne figure en acceptant de réaliser un travail supplémentaire.

 

 

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à le contacter. Le connaissant, il sera plus que content de vous répondre.