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Interview de Félicité Lambel : présidente du BDA 2021 – les Miy’art

Marie : Est-ce que tu peux me présenter ton association en quelques mots ?

Félicité : Le BDA, bureau des arts, est l’association qui promeut l’art et la culture sous toutes ses formes. Nous intervenons au sein d’emlyon, mais aussi dans la ville même de Lyon.

M : Quelles sont les spécificités de ton mandat, par rapport aux mandats précédents ?

F : Avant d’évoquer les différences je pense que comme eux, nous sommes très soudés, et avons un objectif commun : faire du BDA une association de premier plan à emlyon. Nous souhaitons atteindre un public toujours plus vaste. Nous aimerions faire comprendre aux gens que nos événements peuvent toucher tout le monde à l’école. Notre but spécifique sera dès lors de parvenir à montrer que ce que nous proposons peut plaire à tous les étudiants. C’est cela qui motive le plus notre mandat.

M : Peux-tu nous présenter deux ou trois événements phares de ton asso ?

F : Selon moi, les deux événements phares du BDA sont le Mane et le CLAC. Le premier est le Mane, un festival de musique qui se déroule sur plusieurs jours. Il y a d’abord ce qu’on appelle “le tremplin”. Plusieurs écoles y présentent leurs élèves. On y trouve du rock et de l’électro. Ensuite, vient la remise des prix durant une soirée où sont conviés des DJs. Nous avons notamment invité Étienne de Crécy, Breakboat et Salut c’est cool. À l’avenir, nous aimerions en faire un événement de plein air pour renforcer son aspect de festival et l’ouvrir aux habitants de Lyon.

Le CLAC, pour sa part est un festival de court-métrage. Alors que le Mane est réservé aux étudiants, le CLAC est ouvert à des participants venus de toute la France. La partie RSE est très importante à nos yeux pour cet événement. En partenariat avec Astuce, nous proposons en effet à des lycéens de passer une journée avec nous chez CinéCréatis, une école de cinéma. Nous leur proposons également d’avoir accès au matériel de cette école pour participer au CLAC et avoir peut-être la chance de remporter le prix Astuce.

Nous avons ensuite des événements plus réguliers, notamment tous les événements en appartement, ou encore le KFT où tous les élèves d’emlyon peuvent venir sur scène et présenter de la musique, du jeu ou de la danse.

M : Qu’est-ce qui t’a motivé à lister au départ, et plus particulièrement pour le BDA ?

F : Au départ, je souhaitais lister pour rencontrer un maximum de monde, mais je ne savais pas encore pour quelle association. Pour faire mon choix, je suis allée à l’amphithéâtre de présentation des associations par les présidents, et c’est celui du BDA qui m’a le plus donné envie de lister. Il parlait de manière vibrante de la culture et des arts. Puisque lister demande beaucoup d’investissement, je me suis dit qu’il valait mieux que je liste pour quelque chose qui me tient véritablement à cœur.

M : Comment s’est passée ta campagne ? As-tu des souvenirs marquants, des moments préférés que tu voudrais partager avec nous ?

F : Une campagne est une concentration d’événements forts, avec des moments très durs, et d’autres d’euphorie totale. Le week-end de liste en janvier a fait beaucoup de bien à notre liste. Nous nous sommes tous teint les cheveux en rose sur un coup de tête, et c’est ce genre d’initiatives qui a fait la force de notre liste. Il faut se dire qu’on ne liste qu’une fois dans une vie et que l’on n’aura pas mille occasions de faire ce genre de choses, il faut donc suivre les idées spontanées : finalement, c’est ce qui soude une liste.

Un autre moment marquant des campagnes a été les Hotlines. C’est un week-end pendant lequel nous rencontrons les autres associations que nous avons peut-être moins vues pendant les campagnes. Nous faisons des créations, des sketchs ou à manger pour chaque mandat. Nous étions forcément un peu stressés, mais cela avait une importance minime face à l’ambiance qui régnait dans les QG et les moments partagés avec les associations. Finalement, c’est un moment où nous ne sommes plus seulement listeux : les mandats ont hâte de rencontrer les 1A qui arrivent et c’est très motivant.

Notre transition de Jurapisses aux Miy’artzakis a été l’un des moments les plus forts de nos campagnes. Je crois que nous l’avons tous vécu comme une respiration. Nous incarnions enfin un univers que nous avions choisi, qui nous correspondait, et qui portait nos ambitions pour le mandat. La transition s’est faite par la fameuse vidéo de transition qui est le défi L2M. Malgré les complications, nous avons réussi à obtenir un très beau résultat : toute la liste était très fière et émue dans l’IBM !

Enfin, l’organisation de la CRA et le festival avec Nhyx font aussi partie de mes moments préférés. Le sentiment qui s’est emparé d      e nous lorsque nous avons vu le public crier et danser était mémorable, nous avons hâte de le retrouver à nos prochains évènements !

M : Qu’est-ce que t’ont apporté les campagnes en termes de compétences et d’expériences ?

F : Avec les campagnes, je suis devenue beaucoup plus organisée que je ne l’étais. Cela demande également beaucoup de patience et d’écoute : nous sommes tellement impliqués dans les campagnes que nous ne comprenons plus forcément que d’autres puissent avoir une motivation qui fluctue par exemple. À la fin, la fatigue se faisait sentir, tout le monde ne pouvait plus staffer. Les campagnes exigent un recul sur les choses pour ne pas tomber dans l’affect et les conflits au sein de la liste. Il faut parfois comprendre que cette personne n’est vraiment pas disponible et que c’est à une autre de prendre sur elle. Les campagnes sont très intenses et demandent de repousser ses limites. J’ai été amenée à faire des choses dont je ne me sentais pas capable, parce qu’on est porté par un groupe. J’en tire beaucoup de bons souvenirs et surtout des liens que je pense conserver très longtemps.

M : Quelles sont les qualités d’un bon listeux BDA? Quelles sont les qualités de votre liste qui ont fait la différence ?

F : Pour tous les listeux, la résilience est quelque chose de très important. Savoir rebondir après un coup dur. Il est nécessaire d’écouter ce que disent les coachs tout en entendant que c’est un jeu. Mais le fond de ce qui est dit est vrai et cela doit nous pousser à toujours faire plus, à voir plus grand.

Ensuite, je dirai qu’il faut oser voir grand. Ce conseil est valable pour tous les listeux. Certains listeux  sont timides, et n’osent pas l’extravagance alors qu’elle sera valorisée. Il faut marquer les esprits pour gagner les campagnes.

 Il faut marquer les gens : être ambitieux dans ses devoirs et ne pas hésiter à aller parler aux gens, même au-delà de sa promotion. Il est important de soigner son image auprès de tous les élèves.

Un autre point important est de ne pas nécessairement faire tous les devoirs. Il faut être stratège : par exemple, une vidéo très qualitative sera beaucoup plus marquante qu’une fresque parce que toutes les promotions auront accès à la vidéo. C’est important de se faire bien voir des coachs, mais il est en fait beaucoup plus stratégique de faire de belles vidéos ou d’écrire des chansons qui seront chantées en soirées.

M : Comment es-tu devenue Présidente de ton mandat après votre victoire à la campagne ?  Dans les associations à listes, comment faites-vous pour dégager un bureau ?

F : Dans notre cas, un pôle organisation s’est dessiné en décembre pour centraliser les informations, répartir les devoirs ou faire les plannings. Il fallait faire en sorte que les choses ne s’organisent plus uniquement sur la base du volontariat mais qu’elles soient structurées. Ce pôle, dont je faisais partie, regroupait les personnes les plus impliquées à ce moment-là.

Ce pôle n’avait pas le rôle d’un bureau en tant que tel mais je pense que les membres de la liste nous ont fait confiance, ce qui a expliqué que certains membres se soient retrouvés dans le bureau du mandat. Un bureau, c’est une équipe, il faut savoir travailler ensemble, se comprendre et être soudé, c’est donc quelque chose à prendre en compte au moment des élections !

À mon sens, la personne élue au poste de président doit être, de manière générale, impliquée et sociable. Elle connaît également chaque personne de la liste car elle doit avoir un rôle fédérateur. C’est quelqu’un de moteur, aussi bien sur les devoirs que sur l’ambiance. C’est principalement avec ses membres que notre bureau s’est construit.

M : Comment comptez-vous adapter votre mandat par rapport à la situation sanitaire ?

F : Pour l’instant, notre but est de faire comme si nous avions les salles nécessaires pour organiser tous nos événements. Il nous est plus difficile de démarcher les salles qu’en temps normal mais la situation s’améliore. En parallèle, nous développons des alternatives digitales.

Notre stratégie est double : maintenir les événements qui peuvent l’être, et convertir les autres en profitant des opportunités offertes par la digitalisation des activités. Pour l’instant, notre objectif est de faire comme si nous avions les salles nécessaires. Il est effectivement plus compliqué de démarcher les salles, mais cela se débloque un peu. En parallèle, nous développons des alternatives digitales. Sans vouloir dévoiler le défi BDA ou nos événements, nous avons dû prévoir des scénarios entièrement digitaux au cas où la situation persisterait pour pouvoir rebondir !

M : As-tu un dernier conseil à donner aux listeux pour les campagnes à venir ?

F : Essayez de voir ce que vous pouvez toujours améliorer dans vos devoirs. Ne visez pas uniquement les coachs mais aussi le reste de la promotion. Sur le plan humain, ne vous oubliez pas dans les campagnes. Il est admirable de s’investir autant dans un projet qui vous tient à cœur mais d’un autre côté, il n’est pas normal de s’oublier totalement. Il ne faut pas perdre de vue qu’encore une fois, il s’agit d’une campagne associative.

Par Marie Maurer, journaliste chez Verbat’em