Parce qu’être étudiant à emlyon business school c’est aussi avoir la possibilité de réaliser des projets qui nous tiennent à coeur, Le M est parti à la découverte d’un makers’ project très original et altruiste. Son principe ? Parcourir, en un peu moins de deux semaines, le GR54 (ndlr. Grand Tour des Ecrins, le sentier 54 contourne le massif d’Oisans et le massif des Ecrins) à pied, soit 184 kilomètres et 12800 mètres de dénivelé, et tourner, en chemin, une série documentaire destinée à sensibiliser chacun aux enjeux écologiques.
Rencontre avec Antoine Demagny, l’un des instigateurs du projet
Bonjour Antoine, première question : peux-tu nous présenter ton projet plus en détails (dates, collaborateurs…) ?
Bonjour emlyon, bonjour Le M.
Quelques mots sur le projet, ou plutôt les projets. En raison de la crise sanitaire que nous vivons, nous avons dû adapter notre défi. Le projet initial s’appelait La plus belle échappée. C’était un défi sportif et solidaire porté par sept étudiants d’emlyon business school dont l’objectif était de parcourir à vélo les 720 kilomètres et 17 cols de la Route des Grandes Alpes, puis reverser 1 euro par kilomètre parcouru au Centre Léon Bérard, le centre de lutte contre le cancer de Lyon. En raison de l’impossibilité de déplacement et de subventions de la part des entreprises qui sont, pour la plupart, en difficultés financières, nous avons décidé de reporter à juin 2021 cette traversée, et nous nous sommes mis à la recherche d’un nouveau défi pour cet été qui se devait de rester sportif et engagé. C’est là que notre idée de La plus belle éch-à-pied est apparue.
Nous allons donc réaliser le GR54 connu pour être un des GR les plus difficiles d’Europe
Nous allons donc réaliser le GR54 (ndlr. grand tour des Ecrins, le sentier 54 contourne le massif d’Oisans et le massif des Ecrin) connu pour être un des GR les plus difficiles d’Europe, à partir du 24 juin. Le GR54, c’est 184 kilomètres , 12 800 mètres de dénivelé et 14 cols à parcourir en dix jours.
Notre principal objectif va être de créer une mini-série documentaire de sept épisodes sur des thèmes comme la faune et la flore, l’aménagement du territoire, la vie de village, ou encore l’impact du réchauffement climatique sur nos montagnes pour sensibiliser petits et grands à la protection de la montagne. Nous la transmettrons à différentes écoles primaires. De plus, nous nettoierons les montagnes tout au long de notre parcours.
Il y a une citation de Mike Horn qui m’inspire, qui est affichée au-dessus de mon bureau et que je regarde tous les matins : “Chacun de nous, dans sa vie, a sa propre montagne à gravir”. Cet été, et en 2021, nos montagnes seront les Alpes.
Vous tournerez donc, tout au long du projet, une mini série documentaire. Sera-t-elle accessible sur un support destiné au grand public ?
Notre série documentaire sera d’abord accessible aux étudiants d’emlyon. Par la suite, nous aimerions la diffuser dans les écoles primaires et collèges. Nous allons entrer en contact avec les conseils départementaux qui gèrent les écoles pour voir ce que nous pouvons faire ensemble.
As-tu déjà une idée de scènes que vous allez tourner ?
Oui, nous y travaillons actuellement. Nous allons tourner plusieurs épisodes comme “Comment se préparer à partir sur un GR” ou “La vie de village dans les montagnes”.
Pour ce premier épisode, nous détaillerons le matériel que nous prendrons avec nous mais aussi notre préparation physique, car une traversée comme celle-ci nécessite un entraînement en amont du projet. Au programme : des scènes de running et de renforcement musculaire. Pour la suite des épisodes, nous vous laissons la surprise…
Dirais-tu que le fait d’être étudiant à emlyon est un atout pour développer un tel projet ? Comment l’école vous accompagne-t-elle dans sa construction ?
Oui, évidemment. Les différents cours que nous avons pu suivre ces deux dernières années étaient souvent axés sur le travail de groupe : ils nous ont permis de développer nos capacités d’organisation. Je pense par exemple au cours de « Conduite des opérations marketing » qui est un cours basé sur un business game. Les étudiants doivent construire un plan de marketing stratégique en un temps restreint. Ce type de cours pousse les étudiants à s’organiser rapidement et de manière efficace pour faire face aux problématiques rencontrées.
L’aspect associatif, très important et réputé à l’école, joue également un rôle crucial dans le développement des capacités organisationnelles. Organiser un événement avec un nombre important de participants demande une planification rigoureuse et efficace pour que celui-ci se passe dans de bonnes conditions. Au sein d’un événement, les membres d’une association sont réunis par « pôle », c’est-à-dire par spécialité dans laquelle plusieurs membres se concentrent sur une tâche bien spécifique. Par exemple, les membres du pôle démarchage s’occupent de créer ou d’entretenir un partenariat avec les entreprises. C’est cette organisation par « pôle » que nous appliquons dans notre projet. Sur les sept participants du projet, chaque membre a une spécialité qu’il ou elle met à profit pour le développement de ce dernier.
L’école nous accompagne aussi : elle est véritablement partie prenante de notre projet. Nous avons un coach qui nous conseille et nous accompagne au quotidien. Il est très présent, très investi dans ce projet. Le sport center (ndlr. service des sports d’emlyon) est aussi très intéressé et nous cherchons à développer un partenariat avec eux.
La renommée d’emlyon est un atout dans la recherche de partenariats
Enfin, la renommée d’emlyon est un atout dans la recherche de partenariats avec des entreprises privées qui souhaitent participer à des projets étiquetés emlyon. Nous avons notamment eu l’occasion de le constater lors de notre premier projet de “la plus belle échappée”.
Quelle est ta motivation principale pour te lancer dans ce projet et que penses-tu qu’il va t’apporter ?
Nous sommes tous les sept amateurs de sport et de montagne. On a tous cette volonté de se dépasser physiquement et mentalement, de se surpasser. Le dépassement de soi est une valeur que l’on peut vraiment développer à partir des activités sportives.
Ce projet va beaucoup nous apporter. Nous allons en apprendre plus sur nous-mêmes et sur les autres ; mais également sur le travail collectif et la force du groupe. C’est un projet où l’on va vraiment pouvoir sortir de notre zone de confort, mettre à l’épreuve la cohésion du groupe et comprendre son importance dans de telles situations.
Si je te demandais de me donner trois adjectifs qui définissent au mieux ce projet selon toi, quels seraient-ils ?
Même avec ce nouveau projet, nous voulions garder cet esprit sportif de surpassement et d’élévation qui était présent dans La plus belle échappée . Or, ces deux premiers adjectifs restent d’actualité en faisant un des GR les plus difficiles d’Europe avec ses 13 000 mètres de dénivelé positif ! Ce GR convient parfaitement pour la première partie de notre programme que nous réaliserons cet été avant notre gros projet de l’année prochaine. Le troisième adjectif serait la sensibilisation. En effet, nous aimons tous la montagne et nous voulons faire comprendre à tous qu’il s’agit d’un écosystème fragile, qu’il est de notre responsabilité de le préserver au maximum afin que les générations futures puissent continuer d’en profiter. Aller à la rencontre des acteurs qui côtoient la montagne au quotidien pour découvrir leurs actions et les aider à notre échelle est, en toute humilité, une belle manière de contribuer à la préservation du milieu et à la sensibilisation aux enjeux qu’il représente.
Faites bien attention à vous 🙂