Monter une boite en parallèle de ses études est un idéal auquel aspirent plusieurs étudiants, notamment ceux de l’emlyon. Cependant, la plupart d’entre eux ne concrétisent pas cet objectif : entre le travail en cours, les événements de l’école, l’investissement associatif ou encore la vie personnelle, ils renoncent et remettent à plus tard – voire à jamais – cette idée. Le M est de ce fait allé à la rencontre de Maxence et Alexis, deux emliens en première année du Programme Grande École, qui ont réussi à incuber à l’école leur entreprise : trustoo.
La passion au service de l’occasion
C’est en décidant d’acheter une voiture que Maxence eut l’idée de fonder trustoo, une plateforme de mise en relation entre particuliers qui permet d’acheter, de vendre et de diagnostiquer un véhicule. Il a créé la société en juillet 2018 et a pu, à l’aide d’un héritage familial, s’offrir une agence marketing pour sous-traiter le développement de la plateforme en ligne, consulter des avocats et démarrer son projet.
De nombreuses boites sont créées uniquement pour s’offrir un complément de revenu, mais trustoo est bien plus que cela. « C’est un véritable projet de vie. », déclare Maxence. « On se base pour l’instant sur le marché automobile, mais on veut également développer le marché deux-roues et le marché nautique. Ce potentiel est tellement grand que même si l’on accède à 0,5% du marché, on ferait environ 500.000€ nets par an. »
La rencontre d’une âme soeur entrepreneuriale
C’est à la fin du mois de septembre, sur les quais du Rhône, que Maxence et Alexis se sont rencontrés. Ce dernier nous raconte : « Ça a tout de suite matché, avant même que l’on ne commence à parler business. Avant de rejoindre l’école, j’avais monté une société spécialisée en marketing et consulting, et Maxence avait besoin de ces compétences. ». Lorsque l’on crée une entreprise, s’associer est en effet un bon moyen de partager la charge de travail et la pression avec quelqu’un. Les deux étudiants sont clairs : il n’y a qu’un associé qui peut réellement comprendre ce que l’on traverse lors des moments difficiles. Alexis ajoute également que monter sa boite de marketing seul lui a appris que « l’entrepreneuriat c’est cool, mais tout seul, c’est chiant. »
L’idée de vivre en colocation leur avait traversé l’esprit à un moment donné, mais ils y ont finalement renoncé car ils se voient déjà toute la journée (parfois jusqu’à minuit !), et il est important de savoir faire une coupure.
Allier lancement d’entreprise et vie étudiante
Le développement de la boite entre juillet et décembre 2018 fut long. « C’était un peu dur. », confie Maxence. « J’avais d’un côté l’impression d’avoir investi mon argent pour rien, et de l’autre l’impression de ne pas profiter à fond de ma vie étudiante. Mais on avait déjà lancé l’entreprise, il était hors de question d’abandonner. »
Entre octobre et janvier, l’investissement ne fut pas colossal car la plateforme n’était pas encore lancée. Mais depuis janvier, un travail de six à sept heures par jour était nécessaire, si bien qu’ils ont rapidement dû passer du statut de « listeux » à « soutien » pour la Campagne de Renouvellement des Associations. Cela ne les empêchera toutefois pas de s’investir dans la vie associative de l’école : pour les cooptations, Alexis est intéressé par les associations Quid Juris et Verbatem, tandis que Maxence vise le Raid et Smartup.
Le Programme Grande École, un parcours adapté à l’entrepreneuriat
Si le Programme Grande École de l’emlyon business school requiert de valider de nombreux cours et projets, il peut s’adapter pour les étudiants désirant créer leur entreprise. Alexis et Maxence sont par exemple dispensés du cours de Projet de Création d’Entreprise (PCE), et trustoo peut également leur faire valider un makers project.
Et pendant que le reste de la promotion ira en stage à la fin du mois, nos deux entrepreneurs continueront eux de développer trustoo dans l’incubateur de l’école. « Le projet ayant été dans un stade assez avancé avant la rentrée scolaire, nous avons pu éviter la phase de pré-incubation. », nous explique Maxence. « Nous passons nos journées dans notre bureau à l’incubateur, et des stagiaires rejoindront notre boite pendant la période de stages. »
Car oui, l’incubateur de l’école peut proposer des bureaux afin d’aider les étudiants. Alexis nous détaille les avantages qu’a trustoo à être incubée à l’emlyon : « L’école nous propose un bureau où travailler, des ateliers spécifiques à l’entrepreneuriat qui compensent la dispense des cours de PCE, et 30 heures avec un mentor spécialisé pour faire évoluer notre projet. »
Un dernier conseil pour les étudiants qui veulent monter leur boîte ?
« Si vous avez des convictions et que ça vous passionne, foncez. Tout le travail que l’on fait, ce n’est pas vraiment du travail. Si c’est votre état d’esprit, si ce n’est pas un calvaire pour vous, il faut tenter. En entrepreneuriat, au plus vite tu te lances, au plus vite tu pourras recommencer si tu échoues. Et l’échec est un grand mot : même s’il se produit, tout ce qui aura été créé ne sera jamais perdu, et il sera très facile de se vendre en entretien d’embauche après une telle expérience. »