Qu’est-ce que cela signifie pour toi d’être un étudiant international en France ?
Par Eléonore Gatineau – Bureau des Internationaux
Pour répondre à cette question, allons poser quelques questions aux ASTI sur leurs ressentis depuis leur arrivée à Lyon.
Jasmine : Allemande
Soyeon : Coréen du Sud
Pierre : Chilien
Kavya : Indienne
Christophe : Camerounais

Jasmine : « C’est beaucoup plus difficile que ce à quoi je m’attendais. J’ai toujours pensé que comme l’Allemagne est juste à côté de la France et que nous devions nous ressembler, mais en fait ce n’est pas le cas. Et il y a beaucoup de choses que j’ai rencontrées qui sont très différentes. Je dirais que le plus grand choc culturel est sans doute l’organisation. En Allemagne, nous créons nos règles, nous nous y tenons et c’est tout. Ce n’est pas exactement la même chose en France. »
Soyeon : « J’ai rencontré beaucoup d’amis internationaux. C’est la chose la plus importante pour moi et apprendre à connaître leur esprit, leurs pensées pour élargir mon expérience. »
Pierre : « Je dirais que c’est plutôt une bonne chose. Il y a beaucoup d’étudiants étrangers, donc c’est vraiment cool de voir qu’il y a des gens qui sont dans la même situation que moi et tout le monde est très gentil. Il est donc très facile de se faire des amis et d’avoir une vie sociale.»
Kavya : «Je suis l’une des premières personnes de ma famille à partir à l’étranger pour étudier dans un pays complètement différent. J’ai eu très peur en arrivant ici, mais honnêtement, c’est une expérience formidable jusqu’à présent. Le problème, c’est qu’en regardant sur Internet, on se rend compte qu’ il y a des stéréotypes à l’égard des français. Mais, honnêtement, tout le monde ici a été super gentil, super serviable, et c’est vraiment génial ! En tant qu’étudiant, même si nous avons eu des problèmes avec certains cours, je pense que c’est une école très enrichissante Je me suis beaucoup amusée. Je suppose que si vous demandez en tant qu’étudiante internationale, j’essaie de ne pas me considérer trop comme une étudiante internationale. J’en serai toujours une car je ne suis pas du pays mais je veux juste être une étudiante normale . Juste une autre personne, qui apprend ce qu’elle étudie !
«Nous voulons donc être considérés comme des étudiants normaux et non comme des étudiants étrangers ! »
Christophe : « Je suis venu à l’emlyon pour l’exposition à l’international et aussi pour la fibre entrepreneuriale de l’école. Jusqu’à présent je trouve que le parcours est enrichissant, j’ai eu la possibilité de de rencontrer plein d’étudiants internationaux comme moi avec divers parcours et ça fait partie de la richesse justement de ce programme. »

Est-ce que tu as pu trouver des liens avec ta culture à Lyon ?
Jasmine : « Seulement à travers les autres étudiants, comme les étudiants Erasmus, c’est là que j’ai en quelque sorte trouvé ma culture, mais aussi grâce à ma colocataire. C’était un peu difficile, il n’y a pas beaucoup d’allemand. J’ai pu participer à l’Oktoberfest, mais ce n’était pas lié à emlyon. C’était juste à côté de emlyon, aux Halles. Il y avait des fêtes de l’Oktoberfest, mais à part ça, je ne pense pas. »
Soyeon : « Oui, j’ai trouvé des coréens. Ils sont très peu nombreux et très précieux. J’ai trouvé deux étudiants au BDI et il y a deux nouveaux étudiants coréens en BBA. Honnêtement, je n’ai pas vraiment de lien avec ma culture. Il y a très peu d’étudiants coréens à emlyon. J’aime sortir avec des amis plus internationaux, donc je ne suis pas vraiment coréenne ici. »
Pierre : « Il n’y a pas beaucoup de Latino à Emlyon, mais j’ai rencontré un Chilien et je l’ai vu, c’était cool. Je ne fête pas vraiment ma culture ici à Lyon. Enfin, je peux manger des plats chiliens que je prépare moi-même. Je ne sais même pas s’il y a des événements chiliens à Lyon ! »
Kavya : « J’ai eu quelques dîners avec des personnes qui n’étaient pas indiennes, comme d’autres étudiants internationaux. Nous avons eu une sorte de repas-partage. Je crois qu’il y avait trois Indiens et deux Français. Et, je vis avec un groupe d’autres étudiants internationaux. J’ai donc eu l’occasion d’interagir avec eux. Ils viennent tous de pays différents. »

Avez-vous pu partager vos traditions culturelles avec d’autres étudiants du campus ?
Jasmine : « Oui, je leur ai parlé de tout ce que je faisais. Par exemple, en Allemagne, nous fêtons l’Avent, ce qui n’est pas le cas ici. Les Français sont choqués ou surpris ! »
Soyeon : « Je ne pense pas l’avoir fait, mais j’ai essayé de partager mes goûters avec mes amis proches ! »
Pierre : « Quand je parle avec eux, je leur raconte des choses sur mon pays, mais je ne leur ai pas vraiment montré quoi que ce soit du Chili pour l’instant. Je viens de rentrer du Chili pour les vacances de Noël et j’ai apporté du pisco chilien, une boisson alcoolisée et du fernet, qui vient d’Argentine pour la partager avec mes amis ! »
Kavya : « Oui, nous les avons initiés à la cuisine indienne. On leur a fait du biryani. C’était amusant. J’ai pu exercer mes talents de cuisinière ! En ce qui concerne les personnes de ma communauté, il y a plusieurs groupes indiens ici, et nous avons organisé quelques événements. Il y en a eu une le mois dernier, parce que nous avons eu nos fêtes des récoltes en Inde. Il y a donc eu un événement pour tous les groupes réunis. C’était amusant. Nous avons pu manger des plats indiens que je n’avais pas cuisinés cette fois-ci ! Et il y en a un le mois prochain. C’est Holi, un festival de couleurs. »
Christophe : « J’ai un peu plus découvert leur culture et leur nourriture. C’était sympa ! Des étudiants marocains, les amis ivoiriens aussi et certains indiens aussi. »

Y a-t-il une chose que vous voulez dire aux étudiants français à propos de la communauté internationale sur le campus qu’ils ne connaissent peut-être pas ?
Jasmine : « Ils sont vraiment très gentils et nous aimerions vraiment faire partie de leur groupe !»
Soyeon : « Je voudrais simplement qu’ils parlent davantage anglais. C’est tout ce que je veux pour eux. Ainsi, je me sentirais plus libre de communiquer avec eux !»
Pierre : « J’ai l’impression qu’au Chili ou en Amérique du Sud en général, il est assez facile de se faire de nouveaux amis. Les Français sont très gentils, mais ils ne vont pas être très ouverts avec les autres. Si vous êtes avec des Français et que vous êtes le seul étudiant étranger, ils vont commencer à parler en français, même si vous ne parlez pas français. Ils ne vont pas, par exemple, vous inviter chez eux ou à une fête la première fois que vous les rencontrez, ou même un ou deux mois après. C’est donc quelque chose qui pourrait être difficile, mais comme je l’ai dit, il y a beaucoup d’étudiants internationaux qui sont prêts à sortir et à faire des choses, donc ce n’est pas vraiment un problème.
«C’est difficile d’être dans un nouveau pays où on ne parle pas la langue et dans une nouvelle ville dont on ne connaît rien. Vous refaites votre vie.»
Kavya : « Je sais que ce n’est pas l’expérience de beaucoup de gens, mais j’ai l’impression que certains étudiants français sont un peu fermés. Ils ont tendance à ne pas parler aux autres étudiants étrangers. S’ils le font, ils apprendront probablement beaucoup de nous, car nous avons tous des expériences différentes.
Nous venons tous de pays différents. Et je pense que la nourriture est la voie vers tout.Nous pourrions donc tous nous rencontrer autour d’un repas et apprendre les uns des autres. »
Christophe : « Je pense qu’il devrait découvrir cette multiculturalité, c’est la plus grande richesse de faire partie de ce groupe asti. »
Partager sa culture dans une société figée n’est pas toujours simple, mais le BDI a bien compris quelles sont les clés : la musique (Karaoké), la nourriture (AT) et son buddy toujours ouvert d’esprit!
Rendez-vous au prochain event !
Crédits photos : Déclic