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Travailler dans le secteur de la culture à emlyon business school

« Et si on veut travailler dans le secteur de la culture ? » C’est pour répondre à cette question que je suis partie à la rencontre de Marc Alvarado, enseignant à emlyon business school et Brigitte Berthet, coach pour les projets d’art, de culture et de design à la Makers’ Factory ; tous deux au profil très riche avec un point commun : la passion dévorante qui les a conduits à poursuivre dans l’industrie culturelle. 

Historiquement, le secteur culturel est un domaine qui attire particulièrement les étudiants d’école de commerce, mais les incertitudes liées aux débouchés et la précarité monétaire allant de pair avec les métiers de la culture refrènent sa côte de popularité. Entre salaires très bas comparativement aux secteurs plus « classiques » qui ne reflètent pas toujours le travail en backstage, faible possibilité d’évolution de carrière voire pas du tout, très faible volumétrie des offres d’emploi, la culture n’a pas bonne réputation. La demande a augmenté ces dernières années, mais les étudiants qui veulent s’orienter vers la culture représentent tout de même une minorité. Pourtant, que ce soient Ubisoft, Canal +, TF1, Universal, Disney, Sony ou encore Netflix (et plein d’autres), ils font tous parties de l’industrie culturelle. Et face à ces multinationales, on oublie parfois les petites structures plus traditionnelles de production. Tout dépend de ce que vous souhaitez faire : retrouver un univers connu, familier voire rassurant tout en travaillant dans la culture, à ce moment-là les multinationales vous tendent les bras et le salaire se rapproche des salaires « normaux » ; cependant, si vous souhaitez vous fondre dans l’univers passionnant de la création, il faudra vous battre à coup de projets originaux et faire des concessions. 

Il n’existe pas de parcours fléché de l’industrie culturelle à emlyon business school avec des spécialisations dans des domaines d’activité comme le cinéma, l’édition, les jeux vidéo, la musique, la culture publique etc. et, comme l’a dit Marc Alvarado, c’est peut-être pour le mieux. « Si vous voulez vous spécialiser dans la culture publique et les musées il y a des masters spécialisés en fac qui ne font que ça et vous pouvez éventuellement suivre un 3ème cycle là-dessus, si c’est vraiment ce que vous souhaitez. Une de mes anciennes élèves a suivi un tel cursus parce qu’elle voulait absolument travailler dans le théâtre et maintenant elle fait des choses très intéressantes ! Malgré le fait d’être concentré sur la culture, on reste quand même sur une optique assez généraliste pour vous permettre de vous ouvrir à toutes les possibilités. » 

Que propose emlyon en matière de culture ?

Marc Alvarado est devenu le référent culturel à emlyon business school. Ancien diplômé de l’école, il a fait toute sa carrière dans l’industrie culturelle. C’est donc riche d’un bagage culturel qu’il a porté pendant près de 30 ans qu’il a commencé il y a quinze ans à enseigner à emlyon afin de répondre à une demande de formation pour les métiers de la culture. Entrepreneur, créateur de boîtes de production dans la musique, dans les films, dans les jeux vidéo, puis dans la formation e-learning, et enfin auteur de livres et d’écrits universitaires, il enseigne aujourd’hui deux électifs à emlyon : 

  • Le management de projet culturel (MT40) 
  • Le marketing des activités culturelles (MK58) 
Quelle est la grande différence entre le management « normal » et le management de projet culturel ? 

Dans l’industrie culturelle, on est avant tout dans une économie de projets/dynamique projet, il n’y jamais de récurrence, pas de fabrication en série, il y a très peu d’économie d’échelle – lorsque vous devez embaucher un comédien vous n’allez pas lui proposer un contrat du type, vous me suivez pendant 3 ans et je vous paierai telle somme, non au contraire si la série marche bien, l’année d’après, le comédien risque de demande une hausse de salaire en estimant qu’il a participé au succès de cette dernière – on n’est pas dans le même système de récurrence traditionnelle qu’on peut rencontrer dans les entreprises classiques. Vous allez me dire mais il y a des projets partout, mais l’industrie culturelle est quasiment exclusivement orientée projet i.e. lorsqu’un projet est terminé, il faut repartir de zéro pour en commencer un autre. Ensuite, vous allez trouver des métiers liés à la créativité qui ont leurs spécificités. Il faut bien les connaître, bien les comprendre, savoir dialoguer avec eux, savoir comment on peut améliorer une idée, la mettre en phase avec le goût du public etc. Par exemple, le métier de producteur qui a des responsabilités qui tournent autour de la faisabilité du projet, de la gestion de budget, des plannings, des recrutements de main-d’œuvre, de technique puisque la technologie et le numérique prennent de plus en plus d’importance. La manière de gérer un projet est la même d’un secteur à l’autre et c’est ce que j’enseigne, mais les terminologies sont différentes d’un secteur à l’autre : dans le secteur des jeux vidéo vous allez trouver des métiers particuliers que vous ne trouverez pas dans la musique et inversement, etc. Ça s’apprend assez vite. 

Que propose l’électif Management de projet culturel ? 

Il prend la vision du producteur i.e. la vision de la création et du projet culturel, d’où part l’idée, comment elle se crée, quelle est la durée du cycle projet, quelles sont les différentes compétences qu’on doit avoir et auxquelles on sera confrontées en termes de recrutement pour répondre à une demande de projet, et toutes les particularités du projet culturel ainsi que les particularités des industries culturelles : ses différents métiers, son environnement et son modèle économique, son mode de financement avec l’exemple de l’exception culturelle française. On y fait aussi un focus sur la notion de créativité, savoir comment reconnaître des idées créatives, les étapes qui composent un projet culturel… en utilisant des méthodes que j’ai développées dans nombre de mes activités professionnelles (industrie musicale, cinéma, les jeux vidéo, le multimédia, spectacle vivant). On touche un univers plurisectoriel : les beaux-arts, les musées, le cinéma, la musique, etc. Ça me permet de faire le lien entre tout ça et ne pas proposer quelque chose qui ne puisse s’appliquer que dans l’une des industries mais dans l’ensemble des industries culturelles. 

Que propose l’électif Marketing des activités culturelles ? 

Cet électif est davantage orienté publics, on y étudie la sociologie des publics vis-à-vis de la culture, on va parler de comment commercialiser des produits culturels et comment les diffuser : les outils et techniques de promotion d’œuvres d’art, d’objets culturels et les différencier en fonction des publics, connaître et maîtriser le dialogue entre acteurs atypiques artiste-public ou encore artiste et industrie culturelle. Le monde de la culture est aujourd’hui confronté au malaise des artistes face à sa marchandisation qui sont laissés au banc du triomphe des industries culturelles tandis que les stratégies de communication et de diffusion sont au cœur de la réussite économique des produits culturels. C’est dans ce contexte que le marketing culturel prend toute son importance en intégrant bien sûr aujourd’hui le numérique : réseaux sociaux, communauté des fans, influenceurs, … 

Quels autres cours choisir pour compléter son profil ? 
  • On retrouve une initiative très entrepreneuriale dans la culture donc tout ce qui est autour de la création d’entreprise, gestion de start-up, entrepreneuriat etc. peut être intéressant 
  • Tous les électifs qui touchent au numérique : webmarketing, utilisation des datas, … 
  • Marketing pour être bien à l’aise 

Suivre un parcours de culture à emlyon c’est suivre un parcours très généraliste aussi, comme tout entrepreneur. Et avec ces deux électifs, on apporte la petite couche spécifique culturelle qui est juste ce qui manque pour être à l’aise dans ce secteur-là. En comptant bien sûr sur les stages pour se rendre compte par soi-même de tout cela. Je ne pense pas qu’il y ait de manque particulier malgré une absence de parcours fléché. 

Faîtes attentions. Quand vous choisissez un métier culturel, souvent vous le choisissez par la passion et je suis le premier à l’avoir fait, je ne vais pas dire que c’était une erreur mais globalement, avoir une envie particulière qui vous pousse à vouloir travailler dans le secteur de la culture c’est important, mais vouloir absolument se concentrer sur un domaine d’activité donné n’est pas forcément la meilleure approche. La meilleure manière d’aborder cela à mon avis, c’est suivant le métier que vous voulez faire, définir les compétences dont vous aurez besoin et ainsi, les valider via votre passage par l’école. Donc globalement soit, vous voulez faire du marketing, soit, vous voulez faire de la production, soit vous voulez faire de la distribution, soit vous voulez faire des métiers intermédiaires comme agent d’artiste ou responsable ventes internationales etc. Et à partir de là vous aurez de toutes façons des compétences acquises à emlyon pour vous sentir à l’aise pour faire ça où que vous soyez. 

On entend partout que le secteur de la culture est un secteur difficile à pénétrer, qu’en pensez-vous ?  

Il y a une chose qui est assez récurrente qui est les concessions que vous devez faire au niveau financier. Déjà dans le milieu de la culture il n’y a pas énormément d’offres par rapport à ailleurs, deuxièmement il y a un turnover moins important parce que des personnes qui ont des postes importants ont tendance à s’y accrocher parce que ce sont vraiment des métiers passionnants : certaines personnes font le même métier toute leur vie ; vous pouvez être producteur de cinéma et faire 50 ans cela, vous ne changez pas de métier par contre vous changez de films donc ça renouvelle tout ça. On réfléchit en matière de carrière totalement différemment dans le secteur culturel. J’ai tendance à dire qu’on ne réfléchit pas en termes de carrière. On est vraiment sur des industries de projet. Donc on est toujours en train de penser au futur projet qu’on va faire, assez peu à sa carrière. Le problème de la culture c’est que les niveaux de salaires ne sont pas du tout à la hauteur de ce qu’il se passe dans l’industrie en général. On a l’habitude de rémunérer au plus bas parce que les gens trouvent habituellement des compensations ailleurs. 

La grande difficulté pour s’insérer quand on a des ambitions en sortie d’école commerce c’est avant tout de trouver un poste qui correspond à vos attentes en matière de rémunération. Alors vous allez trouver ça dans les multinationales (Disney Universal, Sony, …) ou les grosses boîtes comme Canal +, Ubisoft ; mais là vous allez faire un boulot qui est assez proche de ce que vous pourriez faire chez P&G, Renault. Ce sont des boîtes qui ont intégré la division du travail, la manière d’appréhender le profil de carrière qui est la même que dans les autres grandes multinationales. Ça sera moins dépaysant, plus rassurant, vous allez travailler dans la culture et par la même occasion vous allez suivre un profil de carrière très école de commerce. En revanche, quand vous allez bosser dans les boîtes de production, dans des activités un peu atypiques qui font quand même 80-85% des emplois dans le milieu de la culture, là il faut voir les choses différemment. Moi, j’ai commencé comme ça. En faisant des concessions aussi bien en termes de poste – j’ai démarré non-cadre par exemple, un boulot assistant chef de produit pour assez rapidement devenir directeur marketing de ma boîte mais en n’atteignant jamais des salaires de personnes qui font des métiers « classiques » de sortie d’école de commerce. Après ça m’a permis de faire toute ma carrière dans le domaine de la culture, de créer mon propre réseau, de monter mes propres boîtes – je suis entrepreneur depuis 1991. On arrive à faire sa place petit à petit dans ce secteur. Et puis au gré des projets suivant si vos projets fonctionnent ou ne fonctionnent pas – et surtout s’ils fonctionnent ! –, vous arrivez à avoir une certaine notoriété. Et la notoriété vous permet de grimper des échelons. Donc en fait on n’est pas rémunéré au mérite ou à l’ancienneté, mais sur la qualité des projets qu’on est capable de porter du moins notre progression de carrière repose sur ça ; vous voyez que vos projets sont en train de prendre une ampleur de plus en plus importante. Après votre salaire ne suivra pas forcément la même évolution proportionnelle. C’est juste le plaisir de travailler dans des projets de plus en plus gros. 

Je ne sais pas si vous avez un regard à l’international ou pas en matière de culture, mais est-ce qu’il y a une différence entre management dans l’industrie culturelle nationale et management dans l’industrie culturelle à l’international, comment est-ce qu’on peut s’y préparer si on projette de se lancer dans l’industrie culturelle mais à l’étranger ? 

Ce qu’il faut savoir c’est qu’en France on a notre exception culturelle. C’est-à-dire qu’on est le pays au monde où la culture est la plus subventionnée ça veut dire qu’en France les liens entre les producteurs de produits culturels et l’Etat (collectivités territoriales, le ministère de la culture) sont extrêmement importants et même revendiqués parce que la culture en France vit grâce en partie au soutien de l’Etat. C’est vraiment une spécificité. Si vous allez dans les pays anglosaxons, vous n’allez pas du tout rencontrer ce lien qui existe entre culture et politique. Aux Etats-Unis, en Angleterre, il n’y a pas ce côté omniprésent de l’Etat dans le financement culturel. Après dans la manière de travailler, on essaie de faire en sorte que nos produits s’insèrent dans un contexte international, même si, aujourd’hui, on a du mal à y arriver. Parce que même si on veut donner une vision internationale à notre projet, on a une manière de travailler et une manière de penser qui nous replient un peu sur nous-mêmes. On a du mal à l’inverse des Anglais qui travaillent en collaboration avec les E-U en sortant des James Bond etc. ; la France ne fait pas ce genre de chose car on a décidé par notre système de fonctionnement de travailler quasi en autarcie (financement étatique, obligation de financement des films par la télévision) : il n’y a pratiquement aucun film français qui soit, voire aucun, qui soit coproduit par des majors internationales. Tous les films français sont produits par des producteurs français, éventuellement en collaboration avec d’autres productions européennes. Ça nous met en autarcie et nous sécurise d’une certaine façon. Résultat, la culture française est de moins en moins présente à l’international. A l’international, on retrouve les mêmes méthodes de management, il y a juste la manière de financement qui change donc en sortant d’emlyon et en ayant suivi tous ces cours, il est tout à fait possible d’aller travailler dans la culture à l’international. 

Quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants qui souhaiteraient y faire leur preuve ?
  • Suivre ses envies : si l’envie de travailler dans la culture est forte, sauf raison matérielle qui vous obligerait à mettre cela de côté, le faire tout de suite après être sorti de l’école lorsque cette passion est encore bouillonnante et c’est là qu’on peut faire une belle carrière. Garder la passion culturelle au fil du temps est difficile ; c’est ça qui fait la différence entre ceux qui vont réussir dans leur carrière parce qu’ils vont garder cette passion intacte et les autres pour qui c’était une passion passagère. Ici je parle d’une passion pour travailler dans les métiers de la création culturelle en général. Il ne faut pas être mono-passion. Après il y a des choses que vous aimez plus que d’autres, c’est sûr. 
  • Essayer de faire tous vos stages dans le domaine culturel si vous le voulez vraiment : c’est comme ça que vous allez comprendre ce qu’il se passe, subir personnellement les restrictions de ce secteur : le manque d’évolution de carrière, la difficulté de rémunération, … Ce qui vous permettra rapidement de voir si vous pouvez surmonter ces problématiques ou pas. 
  • Suivre les électifs, ad minima les deux sur la culture, mais aussi d’autres électifs qui parlent de culture sans en faire le sujet central, les aborder aussi ; il est important de compléter son panel de connaissances avec ces cours.
  • Se familiariser le plus possible avec tout ce qui est management culturel autour des connaissances du public, de la gestion data, du marketing numérique etc. 
  • Le réseau est très important : vous faîtes déjà des connaissances via la rencontre du professeur si vous êtes demandeurs, via le PFE (pour rencontrer des professionnels, etc.), via les stages, … 

Après tous ceux qui ont envie, y arrivent, sauf impossibilité financière. 

Afin de pallier un manque évident de l’école en ce qui concerne le réseau en matière de culture, Marc Alvarado a créé un réseau sur LinkedIn du nom de « Management culturel network » qui regroupe des anciens de l’école, tout comme plusieurs de ses connaissances et correspondants personnels ajoutés au fil de ses projets ainsi que de nombreux professionnels venus adhérer au groupe. Ce dernier propose aux étudiants de l’école de retrouver des alumnis qui travaillent aujourd’hui dans le secteur de la culture. En dehors du réseautage, le groupe propose aussi une veille documentaire sur les avancées en matière de management culturel. Une aubaine pour s’informer des tendances managériales et se former en conséquence. « Dans les propositions carrière ou stage, on a quelques boîtes culturelles qui viennent souvent comme Ubisoft ou Canal + ou autres, très souvent les stages qui sont faits par des étudiants derrière comme ça se passe plutôt bien, ces stages sont de nouveau proposés à l’école et ce sont de nouveaux étudiants qui reprennent les postes y compris dans des petites boîtes de production. » 

A vous de bien entretenir ces partenariats maintenant ! 

Brigitte Berthet a elle aussi suivi un parcours dans les industries culturelles via des métiers de communication et de marketing. Elle nous livre ici son témoignage d’une carrière professionnelle nourrie par la curiosité personnelle et l’audace pour créer ses propres débouchés. 

Diplômée d’un master de sciences de gestion à l’Université Paris-Dauphine, Brigitte Berthet qui a baigné dans cet univers créatif depuis toute petite en connaît les codes et a suivi une formation diplômante en « Créations de luxe et métiers de l’art » à Genève. Puis en évoluant dans cet univers et pendant sa carrière d’enseignante à la HEAD de Genève (Haute école d’art et de design), elle a commencé à travailler pour son compte en tant que consultant en Marketing, storytelling et processus de collection pour les jeunes marques qui souhaitent se lancer ou encore se repositionner. Bénévole en communication pour certaines associations, elle rencontre des acteurs d’emlyon lors de son activité bénévole auprès de classes préparatoires ECS. Attirée par la philosophie de la Maker’s Factory en laquelle elle croit fortement et qui consiste à faire de la gestion de projet un laboratoire pour apprendre en faisant, elle finit par adhérer au cercle des professionnels travaillant avec emlyon dans le cadre du coaching des makers’ project.  

Forte de votre expérience, quels sont les conseils que vous pouvez donner à un étudiant qui souhaitent évoluer dans ce milieu ? 
  • Etre curieux et oser. Etre curieux c’est être très organisé : s’abonner aux podcasts du secteur, lire, savoir qui écrit quoi sur qui si on veut travailler dans l’édition. Etre curieux c’est vraiment travailler son sujet et ça bien sûr, c’est un travail personnel. C’est aller aux vernissages, poser des questions même si vous avez l’impression qu’elles sont bêtes, on ne vous en voudra jamais de ne pas savoir. Par exemple si vous ne connaissez pas l’artiste qui est représenté, demandez ! Si vraiment la culture vous intéresse, informez-vous ! Ne jamais penser qu’on est bête. Ne jamais s’excuser de ne pas savoir ! 
  • Il faut être pluridisciplinaire. Pour cela, il faut se former
  • Etre agile : transformer les obligations et les obstacles face au contexte en compétences ! Certains créent leurs propres débouchés. On en trouve là où on en invente. 
  • Etre créatif. Dans l’industrie culturelle, tout ce qui est original aura sa place je pense. Le mot créatif c’est être adaptable aussi. C’est avoir des idées. On peut l’être de mille et une manière ! Aujourd’hui je trouve qu’on enferme beaucoup trop la créativité dans ce qui est seulement « créatif ». C’est pour ça que le travail avec la Makers’ Factory m’intéresse, parce qu’au départ, le profil des étudiants est un peu comme le mien quand j’ai commencé, i.e. un profil d’école de commerce. Et ce qui ressort de la gestion de projet, ces valeurs et ces savoir-faire que vous inculque emlyon, et ce en quoi je crois fortement, c’est le fait d’apprendre en faisant
  • Ce qui nous conduit à quelque chose de déterminant : l’expérience à côté, l’investissement personnel et les intérêts personnels

Quand on est venu me chercher pour intervenir dans l’école d’art de Genève, je n’avais aucun diplôme d’art. Face à mes proches qui m’ont dit « tu vas te planter », j’ai répondu « on va faire un essai, et on verra bien ». Parce que ça m’intéressait d’essayer. Mais peut-être parce que j’ai une personnalité curieuse. Parce que ça m’intéresse. Mais je n’ai pas envie qu’on vienne me dire que l’industrie de l’automobile ne m’intéresse pas, parce que non, c’est faux ; je n’y ai jamais touché mais pourquoi pas. 

  • Le réseau est aussi très important. Il est intéressant pour se faire une culture pas seulement pour avoir des contacts – j’entends souvent « le réseau est important pour avoir des contacts » mais après qu’est-ce que vous en faîtes de ces contacts ? Vous communiquez ? Vous échangez ? En discutant vous vous faîtes une culture. Finalement ce ne sont pas les contacts qui sont les plus importants mais ce qu’on se dit.