You are currently viewing Le conseil en fusion-acquisition

Le conseil en fusion-acquisition

Le conseil ce n’est pas que le conseil en stratégie ou en management, c’est aussi le conseil en fusion-acquisition, le fameux « M&A ». Le cœur de son expertise est la stratégie d’entreprise sous tous ses aspects et notamment sous l’angle financier. Le conseil en fusion-acquisition peut se pratiquer dans diverses structures : de la grande banque d’affaires à la petite boutique, en passant par les cabinets d’audit ou les départements banque d’affaires des banques généralistes. Intéressé par le conseil en fusion-acquisition ou simplement curieux d’un métier qui passionne et parfois, divise ? Transaction te propose un jeu de questions-réponses avec deux étudiants ayant effectué un stage en M&A, l’un dans une boutique de province et l’autre dans une grande banque d’affaires parisienne.

Au fait, le M&A c’est quoi ?

En boutique :

Le M&A est le conseil auprès des opérations de cession ou d’acquisition d’entreprise c’est-à-dire l’accompagnement des dirigeants à la cession (sell side) ou l’acquisition d’autres entreprises (buy side). Il y a aussi une partie, moins importante, en ingénierie financière ou en levée de fonds et de dette, ainsi que de la réorganisation de capital qui représentait environ 10% de mon stage. Certaines boutiques font un peu de stratégie.

En banque d’affaires :

Dans ce secteur, les banques conseillent des entreprises ou des investisseurs dans des opérations d’acquisition, de cession d’entreprises dans leur totalité ou seulement des parties d’entreprises. Le conseiller en M&A est donc un intermédiaire entre les différentes parties prenantes d’une opération. Il est chargé de la bonne exécution des dossiers sur lesquels il est amené à travailler.

Pourquoi avoir voulu faire un stage en M&A ?

En boutique :

Initialement j’ai pris conscience que j’avais un profil assez analytique. Durant mon premier cursus j’ai beaucoup étudié de matières en finance d’entreprise. Je me suis tourné naturellement vers ce secteur en arrivant à emlyon.

En banque d’affaires :

Avant d’arriver à emlyon je ne voulais pas du tout faire du M&A mais plutôt de la finance de marché et être trader de matières premières. Je me suis ensuite rendu compte de la compétition en finance de marché avec les écoles d’ingénieur et me suis tourné vers le M&A que j’ai découvert en arrivant à l’école. J’ai effectué mes premiers stages dans ce domaine car il est réputé être formateur et ouvre beaucoup de portes pour le futur dans le sens où il sera très rarement reproché à un étudiant d’avoir fait du M&A dans ses expériences précédentes. C’est aussi un métier qui permet de développer des qualités très utiles comme la capacité de travail, la minutie dans le travail et la capacité à rendre des livrables propres et carrés en temps et en heure. Ainsi, un tel stage me permet de ne pas encore me spécialiser et de garder toutes les portes ouvertes pour la suite de ma carrière.

Comment s’y préparer ?

En boutique :

Je n’avais pas les pré-requis officiels (audit ou finance d’entreprise) mais je me suis préparé à l’aide d’ouvrages tels que le Vernimmen et des témoignages d’étudiants sur EML Banking. De plus, j’ai échangé avec des alumni de l’école qui m’ont donné des conseils sur les notions à maîtriser pour être opérationnel en entretien. La partie technique est fondamentale car éliminatoire si elle s’avère être défaillante, mais c’est réellement la partie fit qui permet d’obtenir un poste. Les questions de fit sont assez standardisées mais il faut se renseigner au maximum sur la société dans laquelle on postule pour en connaître les spécificités. Par exemple, on ne parle pas de méga-deal quand on postule dans une petite boutique. Idéalement parler en amont à une personne de l‘entreprise est assez valorisé en entretien puisqu’on parvient à avancer des arguments précis sur la culture d’entreprise. Cela permet par exemple d’être au courant des derniers deals de l’entreprise et de connaître le rôle précis du stagiaire. En cas de bonne impression cela permet aussi de se faire recommander.

En banque d’affaires :

Mon premier conseil, que je n’avais d’ailleurs pas forcément appliqué au début car je ne me rendais pas compte de la différence que cela faisait, c’est de networker. Il n’y a pas de secret, j’ai eu tous mes process de stage de fin d’études par networking. Pour cela il faut : faire une liste de toutes les entreprises où l’on souhaite postuler, puis utiliser Linkedin afin de repérer les analystes et associates de l’entreprise, pas besoin d’aller plus haut dans la hiérarchie. Il est ensuite possible de leur envoyer un mail sur leur adresse professionnelle, pas sur Linkedin, en leur proposant un call ou en leur posant des questions sur leur parcours. Sans toutefois être trop insistant ni leur demander de faire passer un CV.

En termes d’expérience, bien que commencer par un stage en M&A en small ou mid cap soit l’idéal, tout est possible même en ayant une expérience en audit ou en Transaction Services. Il faut être ambitieux et bien exploiter ses expériences précédentes.

Concernant la préparation, il n’y a, là encore, pas de secret : il faut réviser. Pour cela je recommanderais des supports comme les 400 questions du Breaking Into Wall Street, les polycopiés de différentes formations connues de tous que beaucoup s’échangent, certains sites Internet ou encore les vidéos YouTube de Wall Street Oasis. Transaction fait également passer des entretiens blancs (ndlr : vous pouvez contacter directement l’avatar de Transaction, Jeff Pesos), pour ma part j’en ai passé deux. Chacun peut le faire, il ne faut pas hésiter.

Le day-to-day d’un stagiaire en M&A, ça ressemble à quoi ?

En boutique :

Il n’y a pas de day-to-day à proprement parler car tout est dicté par le deal flow de l’entreprise. Il y a néanmoins des tâches standards qu’un analyste ou stagiaire sera amené à effectuer : rédiger une partie mémorandum d’information (en sell side, il existe un mandat pour la vente c’est le document très complet qui présente une entreprise avec ses mandats, ses produits, etc.), travailler sur des pitchs, réaliser des études sectorielles (en tirant des informations sur Xerfi notamment) ou maintenir des listes de contreparties (c’est-à-dire identifier dans chaque secteur de potentiels acheteurs).

Il n’y a pas vraiment de schéma type mais la journée débute généralement à 9h avec une réunion commerciale hebdomadaire qui permet de se tenir informé de chaque dossier en cours. Il y a ensuite une pause déjeuner mais aucune plage horaire n’est prédéfinie, suivie parfois d’un moment rapide de détente où l’on jouait au baby-foot. Une pause cigarette est également possible tout en gardant en tête les deadlines de la journée et des jours à venir. Le soir je travaillais jusqu’à 21h30 la plupart du temps, parfois 23h et exceptionnellement 2h du matin.

En banque d’affaires :

Il n’y en a pas vraiment. Parfois les journées sont vraiment intenses alors que d’autres sont beaucoup plus calmes. On peut néanmoins les diviser en trois parties. Dès l’arrivée au bureau, on commence par prendre connaissance des mails reçus durant la nuit et on débute sa journée en conséquence. Ensuite, on effectue des recherches d’informations sur des études de marché, des slides de valorisation pour lesquels on utilise des Excel et des notes de broker, des slides de présentation d’entreprises (Share Price Performance, Company Profil, …). Enfin, sur Excel, on fait de la valorisation ou des benchmarks.

En termes d’horaire, le volume dépend de trois choses. D’abord du stagiaire en question, ensuite du lieu où l’on travaille et des personnes avec qui l’on travaille. Je pense être une personne qui a pour intérêt principal d’essayer de travailler le moins possible. Évidemment que je veux rendre un travail propre et satisfaisant mais mon but est de le faire le plus efficacement et rapidement possible pour ne pas me surcharger et finir trop tard. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains stagiaires adorent travailler plus que les autres, sont très contents de dire qu’ils ont travaillé jusqu’à trois heures du matin et même parfois exagèrent sur l’heure tardive à laquelle ils ont quitté le bureau la veille. Ce n’est pas forcément la bonne attitude à adopter selon moi puisque ce n’est pas un concours de qui termine le plus tard. De plus, il y a des entreprises où les horaires sont limités. On travaille par exemple moins tard en small cap et même dans certaines grandes banques où les horaires des stagiaires sont encadrés. A côté, il y a aussi des boutiques où les horaires sont très extensibles, et ce du lundi au dimanche. Cela dépend aussi des personnes avec qui l’on travaille. Je suis passé dans des entreprises où je gérais mon travail avec une certaine autonomie alors que d’autres personnes travaillent avec des collègues un peu moins bienveillants qui ont moins de remords à mettre beaucoup de pression sur les stagiaires et à les faire travailler tard.

Une anecdote sur ton stage en M&A ?

En boutique :  

Le travail c’est important mais faites attention à ce que vous mangez sinon les kilos s’accumulent rapidement. Avec mon co-stagiaire, on a pris chacun 5 kilos le dernier mois !

En conclusion, c’est une expérience intellectuellement éprouvante, stimulante et cela permet de nouer des liens très forts avec les collègues ainsi qu’avec les autres stagiaires : ne négligez pas ces interactions humaines.

En banque d’affaires :

Le M&A est très formateur mais certaines missions en tant que stagiaire peuvent parfois être un peu moins intéressantes. Par exemple, des seniors devaient se rendre en Allemagne pour une réunion qui a finalement eu lieu à Paris en raison du coronavirus. Étant en call toute la journée, j’ai eu l’honneur d’aller leur chercher des salades, boissons et desserts pour le déjeuner; on m’a même appelé exprès pour cela !

Rédigé par Transaction