Interview de Marina Anguezomo

Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous éclairer sur votre parcours professionnel ? 

Je m’appelle Marina Anguezomo, j’ai une quarantaine d’années. En 2004, j’ai décroché un premier master en contrôle de gestion. J’ai suivi ce master à l’INSEEC Bordeaux, une Grande Ecole de commerce. Je me suis ensuite tournée vers le monde du travail. Je me considère comme chanceuse car j’ai un parcours professionnel très riche. J’ai occupé plusieurs métiers tels que conseillère clientèle pour 3 Suisses, puis j’ai travaillé pendant près de 15 ans dans le secteur bancaire à des postes de conseillère clientèle et chargée de budget. En 2020, j’ai décidé de suivre une formation pour me replonger dans le contrôle de gestion, activité qui me passionne. Pendant un an, j’ai suivi un parcours spécialisé en expertise en audit et contrôle de gestion à Toulouse Business School. Finalement, je suis certifiée la toile depuis quelques semaines. 

la toile est l’école de la qualification numérique, pourquoi s’orienter vers ce domaine ? 

J’ai décidé de m’orienter vers le domaine du numérique pour préparer mon projet professionnel. À moyen terme, d’ici 20 ans au plus tard, j’ai l’intention de créer une entreprise (ndlr : projet expliqué en détail ci-dessous). Je considère disposer de compétences commerciales solides, acquises grâce à mes expériences en tant que conseillère clientèle, et de compétences dans l’exploitation et le pilotage des entreprises. Toutefois, hormis une bonne connaissance du pack Office, mes connaissances de l’environnement web demeuraient jusqu’ici minimes. Il me manquait aussi des compétences liées au numérique et à la gestion d’un site web. Ces connaissances et compétences sont aujourd’hui essentielles à toute entreprise. C’est pourquoi je me suis lancée dans la formation la toile. Cette formation ne pouvait être que bénéfique à la construction de mon projet entrepreneurial. 

Comment avez-vous découvert la toile ?

Dans l’optique de trouver une formation au numérique de qualité, je me suis inscrite à Pôle emploi. Ma conseillère m’a transmis une annonce concernant la toile, la nouvelle école de la qualification au numérique d’emlyon. Je me suis informée pour savoir quel était l’objet de cette formation et ses spécificités. Le programme m’a beaucoup plu et j’ai décidé de postuler bien que les profils recherchés correspondaient davantage à des demandeurs d’emploi de longue durée. Toutefois, je pense que mon projet professionnel a séduit l’équipe pédagogique qui a accepté de me sélectionner. 

Qu’avez-vous appris grâce à cette formation spécialisée ? 

J’ai suivi le parcours “conception web” et tout ce que je sais aujourd’hui, je l’ai appris grâce à la formation. Pour investiguer le domaine de la conception web, nous avons dans un premier temps étudié les différents langages de programmation tels que le HTML. Nous sommes ensuite passés à la pratique. Nous avons commencé à programmer, en utilisant le langage JavaScript via la plateforme de code Glitch, puis à styliser les éléments d’une page web, grâce à CSS. Enfin, nous nous sommes attardés sur le prototypage notamment grâce à Figma puis nous avons amélioré nos prototypes en réalisant des tests itératifs auprès d’utilisateurs potentiels. 

Pouvez-vous nous parler de ce projet ? 

Chaque groupe devait réaliser un prototype, que ce soit un objet, une application, ou tout autre chose susceptible d’être programmée, qui réponde à un des 17 objectifs de l’ONU sur le développement durable. Mon groupe devait travailler sur l’objectif d’amélioration de la prévention de la pollution causée par la production et l’activité humaine. Nous sommes d’abord partis d’un constat : beaucoup d’ordures et de déchets jonchent les rues. D’autre part, un membre de mon équipe nous a expliqué que les frais de gestion immobilière de son immeuble, liés au traitement des ordures et des encombrants, étaient très importants. Nous avons décidé de travailler sur une solution permettant de faciliter le déménagement des encombrants des particuliers lyonnais. Nous répondions ainsi à un l’objectif de réduction de la pollution mais également à la réduction des frais de traitement des déchets et des encombrants.

Nous avons prototypé une application qui permet à un « collecté », une personne qui souhaite se séparer d’un encombrant, de demander un enlèvement et de présenter l’encombrant dont il souhaite se séparer à des « collecteurs ». Le collecteur intéressé accède à la demande d’enlèvement et entre en relation avec le collecté avec qui il peut échanger des informations précises telles que le volume exact de l’encombrant. L’état d’usure de l’encombrant est également indiqué pour permettre une réutilisation future. Les deux intéressés s’accordent ensuite sur une date et une heure pour procéder à l’enlèvement. Ce projet était très instructif et nous a également permis de nous confronter au travail de groupe. 

Hormis les compétences techniques, que vous a apporté la formation ? 

Nous constituions une promotion très variée, notamment en ce qui concerne l’âge des participants. Nous avons bénéficié de la sagesse et des connaissances des plus anciens et de la fougue des plus jeunes. C’était très enrichissant. Dans le cadre des projets de groupe, il a fallu composer avec des caractères divers. Mais je peux vous assurer que chacun savait faire preuve de compréhension et que nous restions tous disponibles les uns pour les autres. 

J’ai participé à beaucoup de formations mais l’équipe de la toile s’est distinguée de ce que j’avais connu auparavant, notamment en ce qui concerne le soutien qu’ils nous ont apporté. Il y avait beaucoup d’ « humain ». J’ai beaucoup apprécié l’accompagnement « ouvert » de l’équipe pédagogique et encore aujourd’hui, si nous le souhaitons, nous pouvons interagir avec les formateurs, demander des informations, ou bénéficier d’un soutien. C’est un réseau qui se forme et je pense que ce sera l’une des grandes forces de la formation.

Quel impact la formation la toile aura-t-elle sur votre avenir proche et lointain ? 

Deux options s’offrent à moi. La première est de chercher du travail au poste de concepteur ou de designer web pour développer mes compétences afin d’être prête au lancement de mon projet entrepreneurial. S’il est possible d’ajuster ce travail pour répondre à des problématiques liées au contrôle de gestion, cela peut être vraiment intéressant. La seconde est de me lancer tout de suite dans ce projet de création d’entreprise et je sais d’ores et déjà que la toile pourra m’accompagner. 

Je souhaite en réalité créer deux entreprises. Une entreprise d’e-commerce qui permettra à des fournisseurs français de pouvoir proposer leurs produits à des clients gabonais. La livraison au Gabon n’est aujourd’hui pas vraiment existante et lorsque des passerelles existent, elles sont synonymes de lenteur ou de prix prohibitifs. Il y a une vraie opportunité à saisir.

La seconde entreprise me permettrait de mobiliser mes connaissances et mes compétences en contrôle de gestion. Je pars du constat que les artisans et petits commerçants gabonais sont souvent perdus lorsqu’il s’agit de gérer leur société et d’actionner des leviers de performance. Je souhaite accompagner des PME gabonaises au niveau de leur organisation et de leur pilotage pour leur permettre d’avoir de meilleures performances. Cet accompagnement se traduirait également par du conseil au niveau de l’exploitation des outils numériques, de la conception web, du pack office. Je profiterai de mon bagage acquis en France pour exporter les techniques, méthodes et process de pilotage qui fonctionnent pour permettre aux entreprises gabonaises de travailler plus efficacement. Le fait d’être passée par la toile m’aidera beaucoup. 

Finalement, êtes-vous satisfaite par la formation ? 

Je suis vraiment très satisfaite de la formation la toile. J’ai pris énormément de plaisir à venir travailler au maker’s lab d’emlyon qui est très agréable. C’est avec gaieté de cœur que je retrouvais les participants et les formateurs pour apprendre dans une très bonne atmosphère. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de beaucoup apprendre, je n’avais pas peur d’essayer, l’échec n’était qu’une étape vers la réussite.

Que reste-il à améliorer selon vous ? 

J’ai adoré la formation. Quand on aime, on en veut plus. Nous avons eu 9 semaines de formation qui sont passées très rapidement. Nous avons appris les bases du code, néanmoins j’aurais aimé avoir pu approfondir encore davantage ce domaine. 2 ou 3 semaines supplémentaires nous auraient permis de vraiment voler de nos propres ailes. Toutefois, je sais que c’est maintenant à nous, les apprenants, d’aller nous informer en autonomie.

Plus spécifiquement, j’aurais apprécié que la phase « projet » soit mieux amorcée. Nous sommes directement passés de la phase d’apprentissage du code à la phase de mise en pratique au sein d’un groupe de travail. Nous venions tous d’environnements très différents alors il était parfois difficile de bien se coordonner et de travailler ensemble. J’aurais aimé que l’on nous éclaire au préalable sur les bonnes pratiques de la gestion d’un projet et d’un groupe.

D’autre part, bien que nous ayons bénéficié de beaucoup d’échanges avec des entreprises, j’aurais aimé avoir pu observer concrètement ce que fait un concepteur web au cours de sa journée et comment ses actions se matérialisent.

Finalement, j’aurais apprécié que les formateurs nous donnent un peu plus de feedbacks concernant nos travaux et notamment nos lignes de code. En effet, bien qu’une ligne de code puisse fonctionner et donner un résultat convenable, nous ne savons pas si la façon dont elle a été créée est la plus efficace. 

Un mot à adresser à nos lecteurs ? Quelque chose à ajouter ? 

Je remercie les lecteurs de prendre le temps de lire les avis que l’on a émis sur la toile, qui je le rappelle, n’en est qu’à sa première session. Je souhaite dire à ceux qui hésitent à intégrer la formation de se lancer, vous passerez un très bon moment d’apprentissage. Au regard de l’importance que prend aujourd’hui le numérique dans notre société, le certification la toile est un réel atout. Les conditions sont idéales pour vous former. J’ai toujours voulu apprendre à coder, avec la toile je peux désormais réaliser ma propre toile sur le web et ce, alors que je suis partie de rien.