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Gazette Soli’daire – Avril 2021

Ce mois-ci, Soli met en lumière ses missions locales : des actions qui nous tiennent à cœur puisqu’elles permettent de soutenir des associations lyonnaises ainsi que des causes qui nous sont chères.


Les missions locales Soli : entretien avec Robin, responsable des cours proposés à la maison d’arrêt de Corbas

Bonjour Robin, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi : comment t’es-tu intéressé à la mission prison ?

Je m’appelle Robin Teyssier et je suis responsable de la mission prison chez Solidari’Terre. Je suis très heureux de parler de cette mission qui me tient vraiment à cœur et qui a été mise en place il y a 3 ans. J’ai connu cette mission en première année, lorsque j’ai échangé avec l’ancien responsable de la mission prison, Jean Estève, qui avait fait un travail remarquable pour la relancer. On en a beaucoup parlé et j’ai décidé de coopter Soli pour ce projet. Aujourd’hui je gère cette mission et j’y participe avec 8 étudiants d’emlyon.

En quoi consiste cette mission ?

La mission prison consiste à donner des cours de français, anglais, vente, à des détenues dans la maison d’arrêt pour femmes de Corbas, à côté de Lyon, pour leur permettre de se réinsérer plus facilement dans la vie professionnelle le jour de leur libération. Mais la mission ne s’arrête pas là, et si vous avez l’occasion de discuter avec l’un des étudiants qui y participent aujourd’hui, vous aurez très vite envie d’en faire partie !

Nous les accompagnons actuellement à l’obtention du CAP ventes spécialisées option A et B, qui est un diplôme permettant de travailler en tant que vendeur dans les magasins de prêt-à-porter ou produits alimentaires.

Pour ce qui est des cours, deux étudiants se rendent à la maison d’arrêt de Corbas afin d’animer le cours à l’aide de supports et en leur enseignant les méthodes pour réussir. 

L’objectif de vos cours est de permettre à ces femmes d’obtenir leur CAP vente ?

C’est effectivement l’objectif, mais il serait trop réducteur de ne parler que de ça. Les détenues sont avant tout des personnes enfermées depuis un certain temps avec très peu de contact avec le monde extérieur. Le milieu carcéral est souvent difficile à vivre et nous avons aussi un rôle de dialogue. De plus, avec la Covid, beaucoup d’activités ont été mises en suspens. Les cours sont devenus l’une des rares occupations qu’elles peuvent avoir.

En parlant de la Covid, comment impacte-t-elle la mission et la vie de la prison ?

A cause de la crise sanitaire, nous avons arrêté la mission prison pendant plus d’un an. Jean, qui était l’ancien responsable de la mission chez Soli, n’a jamais pu concrétiser son travail et ce n’est que depuis février que nous avons pu relancer la mission.

Beaucoup de choses ont changé dans la maison d’arrêt depuis cette période. Toutes les activités en salle manuelle ont été arrêtées, même chose pour les cours de cuisine ou encore la salle de musculation. Les détenues n’ont que très peu d’occupations et les places pour les cours que nous donnons sont assez limitées à cause du nombre de salles et du nombre de personnes maximum autorisées par salle.

Rentrer en prison, ce n’est pas effrayant ?

La première fois bien-sûr ! On sort complètement de sa zone de confort, on arrive dans un lieu que l’on ne voudrait jamais avoir à connaître ! Après, il y a une distinction importante à faire entre prison et maison d’arrêt. Pour faire court, une maison d’arrêt reçoit généralement des détenus à peines courtes ou moyennes car ce sont des personnes prononcées coupables, mais en attente de la durée de la peine, donc la sécurité  – même si elle est très importante – est moins oppressante. Beaucoup de choses sont interdites en prison et il faut se conformer aux règles : pas d’électronique dans l’enceinte, obligé d’avoir une alarme sur soit en cas de problème ; on ne peut pas passer une porte sans appuyer sur un bouton pour qu’une personne ouvre, c’est un autre univers mais on s’y fait vite et je pense qu’il est important de prendre conscience de tout cela.

Qu’est-ce que tu dirais à un étudiant d’emlyon pour le convaincre de s’inscrire à la mission ?

Je dirais que ça m’a apporté énormément : de l’humilité, de l’ouverture d’esprit et l’impression de servir à quelque chose d’important. J’insisterais sur le contact humain : nous étions la semaine dernière en classe avec une seule détenue qui avance très vite dans ses exercices c’est pourquoi nous avons passé les 3 heures de cours à parler de tout et de rien, à nous raconter notre quotidien, nos différentes expériences et voyages. C’est aussi cela notre rôle : être là pour écouter, partager et comprendre que l’on peut tous avoir le droit à une deuxième chance.


ABS, mission d’accompagnement pour les associations

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Description générée automatiquement

ABS signifie Accompagnement Bénévole Solidaire. Ce pôle est un projet initié par des étudiants engagés sur le plan social. À l’origine, l’idée était de mettre les compétences des étudiants en école de management au service d’acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire en recherche d’accompagnement pour surmonter les challenges qu’ils rencontrent à moyen terme et pour se développer à hauteur de leurs ambitions à plus long terme. Le pôle ABS souhaite donc accompagner les associations loi 1901, les ONG ou encore les fondations (hors fondations d’entreprise) dans une démarche de « co-réflexion » et de « co-construction ». Cet accompagnement est bien évidemment bénévole.

Jusqu’ici, le pôle ABS a déjà travaillé avec plusieurs associations. Le pôle ABS a par exemple travaillé les années précédentes avec l’association Emmaüs sur des thématiques marketing, communication, logistique, et financière. Cette année, c’est l’ALDSM, Association Lyonnaise des Devenus Sourds et Malentendants, qui bénéficie de l’aide du pôle. La mission a commencé il y a maintenant deux mois et devrait prendre fin d’ici un mois et demi. L’association compte sur le pôle ABS pour booster le nombre d’adhérents et trouver de nouvelles manières de sensibiliser autour de la question de la surdité, bien souvent mal connue et mal comprise. Les membres du pôle ABS travaillent également avec l’association Vaincre la Mucoviscidose pour organiser les Virades de l’Espoir qui auront lieu pour la première fois à Gerland le 26 septembre !  

Finalement, le pôle ABS est un pôle très professionnalisant puisqu’il permet de découvrir et de maîtriser les bases du conseil. C’est également un vrai temps de partage entre les étudiants plein d’idées et de bonne volonté et les associations ravies d’être soutenues et conseillées ! 


Opération Chaussettes dépareillées – Journée mondiale de la trisomie 21 

Le 21 mars 2021 a eu lieu la Journée mondiale de la trisomie 21. Comme chaque année, de nombreux événements ont été organisés dans le monde et notamment en France afin de sensibiliser le grand public et les professionnels à la trisomie 21. 

À cette occasion, la Fédération Trisomie 21 France ainsi que l’association Down Syndrome International ont initié l’Opération chaussettes dépareillées. Le but ? Montrer que nous acceptons la différence, que nous souhaitons que toutes les différences soient plus visibles dans la société. Par ce geste, nous mettons un coup de projecteur sur le fait que les personnes porteuses de trisomie 21 ont toute leur place dans la société. 

Rédigée par l’équipe de Solidari’terre